Visiblement, ton entrée n’a pas fait l’effet souhaité mais en même temps, cela n’est pas très grave, t’es pas là pour impressionner qui que ce soit ou te faire des potes mais juste découvrir ton geôlier pour cette pleine lune. Si la première phrase de ce grand type semblait assez froide, la suite un peu moins. En même temps, t’as pas bien le choix d’être volontaire, c’est ta malédiction quoi. Non… Tu ne vois pas ça comme une malédiction, pas totalement tout du moins… Ce qui rend cela maudit c’est d’être forcé d’être enfermé à chaque pleine lune et ne pas pouvoir juste profiter pleinement de son loup intérieur. Et si le laisser libre permettait à son réceptacle de pouvoir communiquer avec au lieu de le brider ? Ouais, comme à chaque fois dans ces moments-là, tu te perds de nouveau dans tes théories et tes rêves probablement idiots aux yeux de d’autres. T’es persuadé qu’il y a un moyen de communiquer avec sa partie loup, de pouvoir en prendre le “contrôle”. T’aimerais pouvoir sentir ce que ça fait, d’être transformé en loup, et pas juste avoir un black-out comme si t’avais pris une cuite monumentale. Un jour, peut-être, trouveras-tu comment contrôler ton loup, mais ça… Ça reste un rêve de gosse…
Pour l’heure, place à la réalité. Offrant un sourire à l’homme, qui n’avait pas pris la peine de décliner son identité en se présentant, tu le suis sans broncher à travers le couloir jusqu’à atteindre le sous-sol. Sérieusement, ils n’auraient pas pu mettre un ascenseur ? Pas que tu sois feignant mais ça rend la zone encore plus glauque qu’elle ne l’est déjà. Ça va que tu t’en fous de ce genre de détail mais pour certains, notamment de jeune loup qui vivent leur première pleine lune, ça peut être vraiment angoissant ou traumatisant.
C’est dans un silence de mort, qui plus est, que vous arrivez devant ta “chambre” pour cette nuit. Comme si un lit et un robinet aurait une quelconque utilité pour un loup. Tu lèves les yeux au ciel à la présentation de l’homme mais la question te détend. T’es pas mal à cran et les remarques stupides n’ont pas lieu d’être. Tu fais face à l’agent et lui offre un petit sourire en coin.
“ Une bière, y’a pas moyen par hasard ?
Sait-on jamais, autant essayer. Sans plus tarder, tu quittes ta veste en cuir pour la laisser en dehors de ta prison ou cage, au choix pour l'intitulé, afin de ne pas l'abîmer. Tu te débarasses en fait de quasi tout ce que tu as sur toi, hormis ton caleçon, histoire de pas en choquer certains quand même, même si t’en aurais rien à foutre en réalité. Tu entres à l’intérieur de l’espace dédié aux loups garous. Tu t’installes sur le lit de fortune, étendant tes jambes avant de laisser un long soupir s’échapper de ta gueule. Qu’est-ce que ça te fait chier d’être là en vrai. Si encore c’était en compagnie de ton tuteur, peut-être que ça aurait été un peu plus sympathique, mais ton agent actuel semble un peu trop froid. En même temps, une part de toi ne semble pas forcément apprécier, ou n’est pas à l’aise, avec sa présence, ce qui est assez étrange. Histoire de pas rester dans un silence de mort, car vous allez devoir rester ainsi un bon moment ensemble, tu décides d’essayer de faire connaissance avec.
“ Au fait, c’est quoi ton nom ? On me l’a pas donné à mon arrivée, on m’a juste demander de suivre mais c’tout.
T’as pas non plus cherché à questionner l’agent qui t’avait amené jusqu’à ton geôlier, chose que tu fais d’habitude mais là, l’approche de la pleine lune ne te fait pas toujours réagir comme habituellement.