Lorsqu'on regarde la première chose à laquelle on pourrait penser c’est “punk” ou “personne bizarre à esquiver”, c’est ce que se sont dit certains, mais est-ce la réalité ? Un peu quand même. Tu n’es pas un mauvais bougre, tu es juste… Sans filtre… Sans gêne aussi… Tu parles comme tu penses et tu te fiches bien de si cela peut blesser ou non la personne qui se trouve face à toi. Tu n’es pas là pour être aimé mais en même temps, tu adores le contact avec les autres être vivant. Serait-ce dû à tes gènes de canidés ? Ce besoin de contact, de sociabilisation ? À n’en pas douter et ton cadre de vie y a énormément joué aussi. D’ailleurs, tu n’as aucun problème avec les autres espèces, pour toi, tout le monde respire et donc est en vie, qu’importe ce qu’on est, loup garou ou humain, vampire… Est-ce que les vampires respirent d’ailleurs ? En réalité tu n’en sais rien, t’en a jamais suffisamment côtoyé pour te rendre compte de cela mais ça ne change rien à ta façon de penser. Tant que vous êtes tous vivants, vous êtes pareil, excuse suffisante pour pouvoir se rapprocher de n’importe qui tant qu’il suscite ton intérêt.

T’aimes les gens, mais t’aime aussi vivre, profiter, t’éclater. Tu dors peu, ou plutôt, t’es souvent décalés, mais en même temps, tu te sens beaucoup plus libre la nuit et la vie fait tout pour rendre ces dernières plus attractives après tout. Bar, boîte de nuit et on en passe. T’es un loup de la nuit et pas que pour la Dame Lune. T’as tendance à vivre au maximum, parfois trop, trop extrême… Tu te laisses facilement séduire par les petites choses illégales et qui pourtant te mettent toujours dans un état d’euphorie intense ou te permettent de tenir des heures et des heures durant sans jamais être fatigué. Il y en a tant, et de tant de sorte, c’est un peu ton pêché mignon et ton défaut, car même si tu clames le contraire, tu en es dépendant de ces merdes…

Si on en est à énumérer les défauts, l’un de tes principaux est que t’as le sang chaud, comme beaucoup de loup garou dira-t-on, mais toi c’est à longueur de temps, le moindre titillement et l’adrénaline monte et tu cognes. Ouais, t’aimes un peu trop cogner, te battre tout court, ça te défoule. Peut-être est-ce une façon pour toi de défouler le loup qu’il y a en toi et qui ne peut s’exprimer comme bon lui semble lors des jours de pleine lune. D’ailleurs ça, ça t’énerve, pas forcément le fait de perdre conscience lors de ta transformation, même s’il n’y a aucun doute que tu adorais pouvoir te transformer par toi même et ressentir toutes les sensations que peut sentir ton loup dans ce court moment là, mais le fait de devoir finir enchaîner, pleine lune après pleine lune… T’as que 25 ans et t’en a déjà marre de ça, qu’est-ce que ça va donner les siècles à venir ? Peut-être existe-t-il un moyen d’apprendre à maîtriser sa forme, son loup, pour qu’il ne soit pas destructeur ? Tu y crois et t’es persuadé qu’il doit exister quelque chose pour ça, mais dans l’immédiat, chaque pleine lune te rend encore plus tendu, impulsif, pas parce que tous tes sens de loup se réveillent, mais parce que tu sais que tu vas être enfermé une énième fois, sans pouvoir laisser profiter pleinement ton loup… Si toi t’as réussi à te libérer de tes chaînes, il n’en est pas le cas de ton loup intérieur et c’est frustrant…

Hormis donc ton côté sang chaud, impulsif, bagarreur, drogué, fêtard, rebelle, sale gosse et franc, il faut souligner que t’es quand même un loup méga fidèle, en amitié tout comme envers ta meute, même si on en a pas l’impression vu comme t’as voyager, mais ça c’est parce que tu recherches la meute où tu te sentiras vraiment chez toi et toi même. T’as bien des qualités, même si c’est pas forcément ce qui ressort le plus quand on te voit mais en apprenant à te connaître, on peut voir que t’es une bonne personne, t’es juste un grand louveteau mais t’as encore tellement d’année à vivre que tu finiras bien par te calmer à un moment… Peut-être…

Pour que le présent existe il faut un passé et ton passé n’a rien de bien extraordinaire, ce qui n’est pas plus mal en réalité. Pas besoin d’avoir des mélodrames à tout va, t’auras bien le temps d’en vivre au cours de ta vie, après tout… Ton espèce vit longtemps, t’as trois siècles à vivre pour que des merdes te tombent sur le coin de la truffe, mais passons… Commençons par le commencement, entre autres, ta naissance… Tu es né dans un petit village en Russie. Ouais, bien loin de là où nous allons réellement débuter notre histoire mais voyons ce qui t’a mené jusqu’à là où tu te trouves aujourd’hui même.

Tu es né au sein d’une petite meute, tes deux parents étant originaires de celle-ci. Quitter leur meute ne leur a jamais effleuré l’esprit, ils se connaissent donc depuis tout petit. Les liens dans ta meute ont toujours été forts et la vie prospère. T’as pas à te plaindre, tu as vécu une belle enfance, tu fais pas partie d’une classe sociale avec des moyens élevés mais quelle importance vu que de toute façon tu n’as manqué de rien. Chacun dans la meute travaillait pour aider tous ses membres à subvenir à leur besoin, comme une immense famille, ce qui était presque le cas car beaucoup en font partie depuis plusieurs générations, même si les gosses du siècles derniers ont commencés à quitter le nid pour découvrir de nouveaux endroits, de nouvelles meutes, après tout, la Russie est vaste… Le monde encore plus.

Une enfance tranquille, une adolescence qui aurait pu en être de même si t’avais pas commencé à traîner et être influencé par des loups garous de ta meute plus âgés que toi, en quête d’une plus grande liberté et d’aventures. Certains jeunes loups, entre 20 et 50 ans, commençaient à en avoir marre de cette vie trop tranquille, trop éloignée de tout. Après tout, dans ton village, hormis des loups garous et des humains, tous de la même meute, il n’y avait rien à voir. Des vampires ? Cela pouvait arriver d’en voir un ou deux passer par là, mais jamais s’attarder. La curiosité pousse les jeunes loups garous à vouloir voir ce qui se trouve au-delà du territoire, partant parfois quelque temps, voyageant, puis revenant pour revoir leur famille, leur amis, ou simplement par manque de la meute. À chaque fois que l’un d’entre eux revenait, tu accourais à sa rencontre, faisant des pieds et des mains pour qu’ils te content leur aventures, ce qu’ils ont vu, rencontrés. Tu t’emmerveilles à chaque fois, tu rêves de pouvoir aller visiter les grandes villes qui se trouvent aux alentour, rencontrer de nouvelles personnes également, vivre de nouvelles expériences. À chaque fois, tu fais les yeux doux à tes parents, afin qu’ils te montrent l’extérieur, qu’ils t’amènent voyager, voir le pays, mais à chaque fois la réponse est là même… “Quand tu seras plus grand.”, “La meute a besoin de nous.”, “Il n’y a rien d’intéressant à voir.”, ect… C’était frustrant… Frustrant et rageant, alors, si tes parents refusent de t’y amener, tu iras par tes propres moyens, tu t’en es fait la promesse.

Ainsi débuta le début des emmerdes… Oh rien de trop grave, comme il a été dit au début, mais t’as commencé à déconner, ou plutôt, à vivre, mais un peu trop à l’extrême par moment… Dix huit ans passés à vivre dans le même village, à côtoyer les mêmes personnes, voir les mêmes visages, c’était lassant et dès lors où ta dix-huitième année est arrivé, tu en as profité pour prendre ton envole. Oh jamais trop longtemps, après tout, tu ne désertais pas ta meute, juste tu voulais découvrir ce qu’il y a autour, apprendre des nouvelles choses, que cela soit bénéfique pour ta meute ou pour toi. Évidemment, qui disait nouvelles libertés, disait nouvelles expériences et tu en as fait… Peut-être trop même… Commençant à traîner avec des gens de la ville, découvrant le milieu de la nuit et tous ses côtés louches et illégaux qui t’attiraient de jour en jour, jusqu’à ce que tu cèdes. T’as commencé à te mettre dans quelques galères aussi, c’est ça quand on commence un peu trop à jouer aux cons. Malheureusement, tes conneries ont commencé à se savoir, au sein de ta meute et autant dire que cela ne plaisait pas forcément qu’un de leur louveteau fasse tant de bruit dans la grosse ville d’à côté… Tes parents, n’en parlons même pas, ils essayaient désespérément de te remettre dans le droit chemin et même s’ils t’aiment de tout leur amour, ils n’en étaient pas moins déçu, déçu par ton comportement puéril mais également inquiet…

Malgré les avertissements de la meute, les remontrances de ton père et les pleurs de ta mère, rien n’y fait, ton esprit est devenu bien trop libre et la vie au sein d’une meute, recluse loin de tout, ne te suffisait plus. Tu ne te sentais pas à ta place et c’est pour cela qu’à tes vingt deux ans, tu as décidé de partir, en quête d’un endroit où tu te sentirais chez toi, une meute qui reflétera plus ta façon de penser, de vivre. Tu as donc commencé à voyager, d’abord en Russie, puis après en dehors. Tu t’es fait pas mal de nouvelles rencontres. Tu as découvert bien des meutes, avec qui parfois tu restais un petit temps, voir si tu t’y adapter, puis finissait par partir, jamais en conflit, ou si… C’est peut-être arrivé une ou deux fois que l’expérience ait mal fini mais ce sont des choses qui arrivent…

C’est ainsi qu’après avoir longuement voyagé ces trois dernières années, après avoir fait toute la Russie et une partie de l’Angleterre, que tu arrives à Londres où peut-être trouveras-tu enfin la meute et la ville où tu te sentiras chez toi et ton tuteur est là pour cela après tout…