Il faut tout donner à des gens qui ne vous rendront rien. | |
TW : prostitution. Dans les vestiaires alors qu'elle se lave et se change, on lui annonce qu'elle est prise pour la soirée, elle ne s'en formalise pas tout en essayant de gratter quelques détails pour savoir comment se comporter, mais on ne lui dit rien d'utile comptant sur sa capacité à percer à jour les gens. Comme toujours tout à été payé à l'avance - maître mot de la maison -, il n'est donc pas question de se défiler, même si ses pas sont plus lourds que ce qu'elle aurait voulu en montant vers les chambres. La fille de nuit est habillée assez sobrement, un haut à manches longues rentré dans sa jupe, accompagnée de ses éternels bas transparents, le tout en noir, c'est la couleur qui lui va le mieux, des petites bottines à talon dont le bruit est étouffé par la moquette. Et de toute façon, elle ne compte par rester habillée très longtemps - en théorie -. Ses cheveux se balancent au rythme de ses foulées. Brannon prend le temps d'observer cette inconnue avant de refermer le loquet de la porte, en sachant pertinemment que cette dernière a déboursé une montagne de fric pour cette petite entrevue de quelques heures. Ce n'était pas ce qu'elle préférait dans son métier, souvent ça n'avait pas grand intérêt et les clients sont souvent des libidineux qui se contentent d'offrir une baise de mauvaise qualité, dix minutes montre en main, grandement satisfait de leurs prouesses aussi agréables que de se faire frotter le dos au papier ponce, le restant de la soirée principalement occupée à trouver des qualités à ses partenaires tout en servant à boire. Mais au moins son interlocutrice est une femme - ce qui généralement suffit à éloigner ce genre de désastre -, la vampire trop souvent habituée à la brutalité des hommes a fini par préférer les femmes sans réellement l'admettre ou l'accepter. La petite blanche à des allures délicates, un air de poupée et ses grands yeux gris se plantent sur sa cliente. « Merci. » Ne sachant trop par quel bout attraper cette dame, elle opte pour la retenue et un brin d'indifférence. Brannon tâte le terrain et place ses pions, jouant son premier coup. « Qu'est-ce que je vous sers ? » Il y a quelque chose d'électrique dans cette simple phrase chargée de sous-entendus, la vampire connait son domaine de toute évidence. Avec une certaine indolence teintée de : quel est le programme des réjouissances ? Puisqu'elle est payée pour répondre à toutes les attentes de cette personne, sans exception. Ici tout est permis, à condition de ne pas trop abîmer la marchandise, le club offre aussi d'autres réjouissances qu'il faut connaître pour réclamer. |
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TW : prostitution. Brannon pouvait difficilement nier sa nature de vampire, cette dernière sue par tous les pores de sa peau, elle a cet air adulescent un peu éploré typique de l'époque victorienne, un peu maladif aussi. Mais il y a de la menace derrière cette délicatesse de façade. Non, elle ne s'y attendait pas. Non, elle n'y était pas préparée. Une lente inspiration, à peine de quoi soulever sa poitrine et elle endure le torrent sans fin de question, oh elle ne l'interrompt pas, ce serait particulièrement impoli. Mais elle hausse tout de même un sourcil perplexe, au moins elle s'épargnera pour ce soir une très mauvaise baise de toute évidence, par contre le fétichisme c'est encore autre chose à gérer pour la petite blanche. Des clients tarés, elle en a reçu un certain nombre, certains qui seraient prêts à vendre femmes et enfants pour que ses crocs percent leur chair délicate. Et d'autres choses bien trop honteuses pour être mentionnées ici. La belle écoute, elle aime prendre son temps, son oreille est attentive, mais elle semble tout de même sur la retenue. « Brannon Hurlespoir, mais souvent on ne m'appelle pas. » Et on reconnaît bien là son petit accent français qu'elle dissimule à moitié, sur une phrase aussi banale, mais sans doute n'est-ce là qu'un nom d'emprunt un peu exotique et parfaitement vampire, mais le prénom peut tout à fait être véritable. Mais pour elle les noms n'ont aucune importance, c'est comme une adresse c'est bien plus utile aux autres qu'à nous. « Et si mon patron décidait de comment m'habiller, je servirais mes martinis nue ou en lingerie fine. » De toute évidence la réponse est non, la vampire privilégie le confort et la praticité, des choses simples à mettre et à remettre tout en se mettant en valeur. Elle n'est pas de ces filles de joie indécentes qui cancanent du matin au soir, elle est davantage un personnage, mais que l'étrange femme ne saura percer en une seule soirée. Elle se tire une chaise, bien va chercher deux verres et une bouteille dans l'un des meubles de la pièce, il y a toujours cette indolence mêlée d'une certaine lassitude de celle qui fait ce métier depuis plusieurs siècles. Elle finit par s'asseoir en croisant les jambes et se sert. « Parler me donne soif. » Et les humains eux seuls savent quels dangers peuvent se cacher derrière ces simples mots, d'autant que la vampire n'est pas une de ces domestiques, elle préfère boire directement à la source. Son invitée était certes parfaitement maîtresse de la situation, mais Brannon s'arrangerait toujours pour conserver un ascendant quelconque et pour le moment, une seule question lui brûle les lèvres, deux en fait. « Vous êtes journaliste ? Pour qui ? » Le piège est évident, mais elle darde tout de même ses yeux argentés dans les mires de sa cliente. Un très court instant, elle réfléchit avant de répondre sur un ton de séduction. « Voyez-vous je me demande qui à assez d'argent pour questionner une vampire pour plus de quatre-vingt livres l'heure simplement pour poser des question. » Pour elle c'est un caprice de riche, rien de plus Mais Brannon doit bien l'avouer, voir sa vie passer au peigne fin ne provoque que sa méfiance, l'assommer de question n'est sans doute pas la bonne méthode. |
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TW : prostitution. Elle boit une gorgée de son verre, l'alcool qui lui parait brûlant retombe dans son ventre comme une pierre. « J'ai vécu et grandi à une époque où les femmes de la bonne société londonienne étaient des paquets destinés à ne jamais être ouverts. Ce n'est pas désagréable de s'habiller comme l'on veut. » Et son statut lui permet largement quelques excentricités. Il n'y avait guère que l'époque victorienne pour imposer un véritable carcan aux femmes, sans parler de la bonne morale de l'époque où il ne faut vraiment pas grand-chose pour détruire une réputation. Il y a un fond de romantisme propre de l'époque qu'elle avait connu, mais trop de colère encore malgré les deux siècles. « Humain, vampire, loup-garou, il n'y a pas grande différence. Trois livres et qu'importe la page à laquelle on les ouvre, il n'y a que du sang. Ces quelques différences sont parfaitement négligeables au final. » Elle plonge ses lèvres délicates dans l'alcool, avant de finir son verre d'une traite. « Pourquoi est-ce que les humains se battent depuis la nuit des temps ? Pour des petites blessures d'ego, rien de plus. » Elle joue avec son verre avant de se resservir. « Foutez-vous dans le plumard de n'importe quel mâle et posez-lui la question, maintenant ou il y a deux cents ans les réponses sont invariablement les mêmes. » Il y a de l'amertume dans ses mots, sans qu'elle n'ose trop l'avouer ou le montrer, mais qui dans sa situation ne grincerait pas des dents de temps à autre ? En parole comme en geste, elle n'est pas avare, malgré cette relation purement monétaire. « Qu'est-ce que vous voulez savoir ? » Elle ne peut pas prétendre répondre à tout mais elle préfère encore parler que de s'abîmer dans une soirée de débauche. Et même si elle est curieuse à l'égard de cette étrange femme, elle sait que ce n'est pas tant à elle de poser les questions, malgré qu'elle aime savoir un peu qui loue ses services, un autre soir peut-être ? |
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TW : prostitution. Brannon n'est pourtant pas du genre à s'épancher, mais c'était peut-être un peu l'occasion ? Et voilà qu'elle prend sa main délicatement, elle ne la chasse pas pour autant, mais elle n'a pas vraiment l'habitude de ce genre de contact, chaud et plein de vie. « Je ne porte pas ce monde dans mon cœur. » Elle avait été lente à apprendre les rouages de ce monde, mais elle a appris, ça à simplement pris du temps, et suffisamment maintenant aujourd'hui pour se venger des petits coups bas de la vie. Pour peu que l'on connaisse un peu son dossier, elle représentait tout l'aveu d'échec d'un système qui ne peut prétendre sauver tout le monde. « Non, l'alcool, ça ne nourrit personne. J'imagine qu'à un jeune vampire peut habituer ça peut le rendre malade, les effets sont décuplés, notre corps ne parvient pas à l'éliminer. » Elle réfléchit, ses mires posées dans le liquide ambré. « On peut, mais ça ne nourrit pas et celui des loups est particulièrement infect et celui des vampires n'est guère mieux non plus cela dit. » Bien sûr qu'une fois dans la rue, elle avait cherché tous les moyens possibles d'étancher sa soif, ça n'a pas toujours été une franche réussite. Elle ne cherche pas à arrêter son geste, ne se sentant pas vraiment menacée et même plutôt en confiance. « Pas vraiment mais j'imagine qu'elles peuvent s'abîmer autant que celles d'un humain. » Elle en avait presque oublié qu'elle n'était pas ici pour se faire écrire sa biographie mais bien pour attiser la faim scientifique de cette femme. Comment ça sur un vampire vivant ?.. Elle range cette information dans un coin de son esprit. « Vous aimez vivre dangereusement, vous. Prenez garde, celles-ci ne sont pas domestiquées. » Sous-entendu : attention, celles-là sont parfaitement affûtées pour servir dès qu'elles le peuvent et un accident est si vite arrivé et même s'il y a quelque chose d'étrange à ouvrir la bouche sur commande - de quoi lui rappeler les visites sanitaires ayant lieu toutes les semaines de l'époque -, elle se plie avec une certaine curiosité à cet exercice. Il y a une certaine tension dans un geste aussi simple, et c'est difficile pour elle de ne pas céder à la tentation et cela se ressent. Elle a parfaitement conscience d'être une entité prédatrice, jamais vraiment affamée - ce serait trop dangereux - jamais pleinement repue - elle ne serait pas assez productive -, alors il y a toujours un petit quelque chose frustrant d'avoir la source si peu éloignée de ses crocs, mais au moins semble-t-elle en mesure de se retenir. |
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TW : prostitution. Elle se plie à cette étrange demande avec une docilité qui peut sembler déconcertante aux premiers abords, ne cillant pas, même lorsque la dame manque de se blesser. Voilà que la brune lui faisait une encore plus curieuse demande, ses mains sur ses joues, la vampire appréciant ce contact délicat après cet examen, elle ne refusera pas de toute évidence, mais à ses conditions. Elle ne répond pas, les yeux mi-clos, mais la suite parle pour elle. Brannon s'approche suffisamment pour presser sa poitrine contre elle, en roulant ses bras fins autour de son cou, venant frôler ses lèvres des siennes, mais sans céder pour le moment. Ses yeux gris cherchant dans ceux de son interlocutrice son but. D'un geste délicat, elle s'empare de ses lèvres avec bien plus de passion et de délicatesse qu'on aurait pu s'attendre de sa part. Un simple geste qui ne dura pas plus de quelques secondes avant qu'elle ne se détache, voulant simplement lui offrir le goût de ses lèvres et un soupçon de menace, comme cette dernière avait demandé. Elle chasse ses appétits en glissant une main dans ses cheveux, les repoussant en arrière, la respiration un peu alourdie. « Vous jouez avec le feu. » Finit-elle par lâcher dans un souffle. L'expérience n'a pas été désagréable, bien au contraire, mais elle a cruellement l'impression que l'on joue avec sa nature de vampire. Brannon est une créature d'émotion et de sensation et si s'amuser à la titiller peut donner des résultats intéressants, elle a parfaitement conscience d'être ce soir face à une humaine dont les carotides auraient tôt fait de se retrouver sous ses crocs surtout que cette dernière semble avoir un certain fétichisme latent - bien que dissimulé derrière une curiosité scientifique -. |
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TW : prostitution. Elle réfléchit longuement avant de répondre à cette question, plusieurs réponses possibles, aucune réellement intéressante. « Je pensais que ma vie serait plus simple. » Et si elle avait longtemps détesté cette décision prise trop rapidement ainsi que sa nature de vampire, maintenant ce n'est plus le cas et de toute manière impossible de faire un pas en arrière après cela, n'est-ce pas ? Voilà que la dame est soudainement frappée de timidité, elle ne peut s'empêcher de sourire à cette pensée, dans une attitude bienveillante. « Vous n'avez pas payer une fortune simplement pour poser des questions, je n'y crois pas une seule seconde. » Dit-elle sur un ton neutre qui cache bien sous jeu, elle s'approche toutefois nonchalante. S'asseyant vraiment tout prêt de son interlocutrice, suffisamment pour pouvoir sentir la chaleur se dégager de l'humaine. Ses doigts remettent en place une des mèches de la brune derrière son oreille. « La plupart des hommes le font parce qu'ils aiment le pouvoir que l'argent offre, les femmes c'est différent, plus inavouable. » Elle se penche jusqu'à ce que son souffle tombe sur sa nuque. « Une question de sentiment. » Puis pour achever son argumentation, elle dépose un baiser délicat sous son oreille, tempérant sans mal sa faim lorsqu'on ne titille pas sa nature de vampire. « Je ne vous ferais rien que vous ne désirez pas. » Elle accepte toute fois de lui laisser le temps, elle n'est pas pressée et la soirée est loin d'être achevée. Et pour l'heure elle se contente de frôler distraitement, l'air de rien, elle attend un mince signal pour passer davantage aux choses sérieuses. |
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