‟Leslie, c’est quelqu’un plein de volonté, je sais pas comment vous le décrire autrement. C’est un amour. Passés ses airs perdu dans la lune, le nez souvent plongé dans son écharpe, ou alors rivé vers les étoiles, il a le cœur sur la main. C’est cet ami qui traverse la ville pour vous, même à une heure du mat alors qu’il vient à peine de débaucher et qu’il n’a qu’une envie, essayer de grappiller quelques heures de sommeil avant les cours du lendemain. C’est cet ami qui ne compte pas ses heures pour vous aider à réviser, ou pour vous aider tout court, peu importe le problème auquel vous faîtes face. Il est toujours pour ses amis, prêt à prêter une oreille, une épaule.
Avec toute cette bonté, il a aussi du mal à dire non. Souvent je le vois, en proie à l’hésitation, avec l’envie de refuser, mais sans y parvenir. A force, j’ai pris les devants pour l’aider, mais je ne suis pas toujours là pour le pousser à se montrer plus ferme. Et j’ai beau lui dire d’arrêter de prendre des heures supplémentaires à son travail pour rendre service, il ne m’écoute que d’une oreille. Leslie a le cœur sur la main, mais surtout, il a peur de décevoir. Peur de ne pas être à la hauteur. Peur de ne pas être assez.
Je ne sais pas d’où lui vient une telle peur. On n’en parle pas vraiment. Leslie est toujours discret lorsqu’il est question de lui, et il a cette fâcheuse manie de détourner la conversation dès qu’elle devient trop personnelle - et qu’elle aborde un sujet qu’il ne veut pas partager. Sans parler de ses mensonges ! A force, on finit par remarquer sa manière de faire. Il répète toujours son mensonge deux fois ; la première fois pour voir comment il sonne, la seconde pour l’ancrer dans le réel.
Mais tout ça, on ne le remarque qu’à force de le connaître. De prime abord, Leslie est dans la lune ou plongé dans sa bulle, souvent le nez dans ses bouquins de droit. Certains le trouvent peu accessible, alors qu’il discute sans peine quand on l’aborde, mais je ne prétendrai pas qu’il est très à l’aise socialement. Il écoute plus souvent qu’il ne parle, en particulier lorsqu’il se retrouve en groupe, et il est rare de le croiser aux soirées étudiantes. De toute façon, entre ses études, son petit boulot et ses engagements caritatifs à côté, ce n’est pas comme s’il avait vraiment le temps.
Quand on le connaît, Leslie est touchant, avec son côté tête en l’air, toujours à oublier quelque chose, y compris manger lorsqu’il est plongé dans ses révisions, cette tendance à s’attirer des ennuis sans le vouloir. Il est prévenant aussi envers ses proches. Parfois, j’ai l’impression qu’il se préoccupe davantage des autres que de lui-même.”
— Emalyn
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Le chocolat viennois à la cannelle, son petit péché mignon ◈ Parle l'anglais comme le polonais, et a aussi des bases de gaélique écossais ◈ Préfère prendre ses cours sur papier que sur ordinateur ◈ A la fâcheuse manie de ne poser un livre qu'une fois terminé ◈ A hérité de l'amour de la cuisine de sa grand-mère