Aileen est une jeune femme à la personnalité très douce et posée.

Elle adore découvrir d’autres milieux, d’autres cultures, d’autres histoires, mais le fait de ne pas pouvoir communiquer aisément avec le commun des mortels comme des surnaturels fait qu’elle préfère le faire de manière calme, à son rythme. C’est pourquoi elle s’est beaucoup plongée dans les livres avant d’oser sortir de sa zone de confort pour voyager. Quand elle a sauté le pas, elle a toutefois pris soin de le faire de façon sécurisée et sécurisante au vu de son handicap.

La jeune femme a donc un côté aventureux mais toujours contrôlé qui ressort plus de la curiosité intellectuelle que de la recherche de sensations fortes.

Leen garde par ailleurs toujours une certaine réserve dans tout ce qu’elle fait ainsi que dans toutes ses relations. Elle a tellement l’habitude d’être déçue par les gens et leurs préjugés sur son handicap qu’elle se protège comme elle peut.

Délicate tant dans son attitude que ses émotions, elle est très dévouée à ses proches qui le lui rendent bien. Sa sensibilité peut toutefois l’amener à se braquer si on la prend trop à rebrousse-poil.

Elle partage avec son grand frère son sens du détail et sa tendance au perfectionnisme ainsi que son amour pour… le chocolat!

Elle adore la lecture, les voyages bien entendu, et a développé en cours de route une passion pour la photo, sans pour autant avoir le moindre talent. Elle déteste être pressée, la cuisine épicée, et a une peur bleue des araignées ainsi que… du noir. Si on lui enlève un sens supplémentaire, c’est en effet la panique totale.

Vous la verrez presque toujours, à part lorsqu’elle est en famille ou avec des connaissances malentendantes, un téléphone, une tablette ou un carnet à la main afin de pouvoir communiquer rapidement avec les entendants.

Les parents Lawrence eurent leur cadette tardivement, près de dix ans après la naissance de leur seul fils. Cette grossesse inattendue, à la base plutôt bien accueillie, s’accompagna toutefois d’une très mauvaise surprise: Aileen naquit atteinte d’une surdité profonde génétique isolée.

Il fallut d’abord du temps pour diagnostiquer ce qui posait problème alors que le bambin ne semblait tout simplement pas comprendre ce qu’on lui disait. Ce n’était en réalité pas un problème de compréhension, mais bien d’audition. La petite Aileen engrangea donc un certain retard d’apprentissages, retard qu’elle rattrapa ensuite lorsque le diagnostic fut posé et que des solutions furent proposées.

Son handicap rendit cependant son intégration dans le milieu familial plus compliqué. Il n’est pas évident de tisser des liens lorsque l’on ne peut tout simplement pas communiquer et il ne fut pas facile d’encourager des adolescents à apprendre le langage des signes juste pour cette petite sœur née sur le tard. Leen fournit donc beaucoup d’efforts, à un très jeune âge déjà, pour tenter de s’adapter le plus rapidement possible au monde qui l’entoure. Elle apprit ainsi notamment à lire sur les lèvres mais aussi à vocaliser à son tour. Plusieurs remarques indélicates sur sa voix étrange lui firent néanmoins perdre toute confiance en elle et elle ne parle plus qu’en la seule présence de ses proches par souci de praticité.

Elle ne développa toutefois jamais de vrais liens avec ses sœurs aînées mais bien avec leur père et Cal, les seuls à vraiment faire des efforts en retour.

L’annonce de la séparation de leurs parents la frappa donc comme une tonne de briques. Très proche de leur père, elle vécut son départ comme un abandon et ne manqua pas de porter la culpabilité de l’échec du mariage imaginant, dans son esprit d’enfant, que son handicap et la pression qu’il faisait peser sur la famille avait été déterminant dans la séparation. À ce jour, c’est une des raisons pour lesquelles Aileen peut être si serviable avec ses proches, par peur d’un nouvel éclatement.

Sa scolarité quant à elle ne fut pas non plus des plus simples mais une fois qu’elle fut capable de lire sur les lèvres et que les professeurs eurent compris qu’elle ne pouvait plus rien comprendre lorsqu’ils tournaient le dos, quelques adaptations supplémentaires et le soutien de l’école pour sourds la plus proche lui permirent de terminer sa onzième année, à seize ans, dans le cadre général. Elle passa ensuite les deux années suivantes à tenter d’obtenir ses NVQs dans le milieu de l’aide aux personnes à handicap.

Elle se sentait néanmoins parfois étouffée par ce milieu qu’elle fréquentait tant de par ses propres limitations que dans le cadre de son apprentissage, lui donnant l’impression de tourner en rond.

À la recherche d’aventures et passionnée de voyages depuis que Cal lui avait raconté les siens, Leen hésita longtemps à sauter le pas, limitée par ses difficultés de communication. Mais, un peu après ses dix-huit ans, l’une des associations pour malentendants dans lesquelles elle gravitait organisa un voyage en Italie. Il ne lui en fallut pas plus pour réserver sa place. Ce fut l’une des plus belles expériences de sa vie.

Malgré son jeune âge et son inadéquation quand il s’agissait de s’occuper de Chloé, ne pouvant même pas entendre le bambin pleurer, elle tenta tout de même d’être disponible pour Cal et la petite après le décès tragique de Mérédith, comme et quand elle le pouvait. Elle continua néanmoins de voyager, d’abord toujours en groupes. Puis elle prit le pli de partir seule et ses absences se firent de plus en plus longues, d’autant que Cal s’était remarié (sous une pression familiale qu’elle ne comprit jamais et à laquelle elle s’opposa tant bien que mal et sans succès du haut de son statut de cadette) et que les technologies modernes lui permettaient de communiquer de plus en plus facilement, même dans des langues étrangères.

Alors qu’elle évitait globalement les communautés surnaturelles de Grande-Bretagne, c’est au cours de ses pérégrinations qu’elle découvrit les trésors qui peuvent se cacher derrière les étiquettes, se liant notamment avec une vampire rencontrée en Croatie et avec laquelle elle maintient le contact par le biais des réseaux sociaux. Elle se garde toutefois bien d’en parler à son frère.

C’est le divorce de ce dernier qui l’encouragea à rentrer, peut-être pour de bon. Elle s’est d’abord posée chez leur mère mais elle a la ferme intention de se créer un projet de vie bien à elle (peut-être que ce poste d'employée à la bibliothèque est fait pour elle?) tout en étant présente pour son aîné et sa nièce qu’elle adore plus que tout.