Depuis plusieurs siècles maintenant, l'existence des surnaturels a été révélée au grand public. Aujourd'hui, en Grande-Bretagne, ils cohabitent avec les humains dans la vie de tous les jours. Des lois et des organismes, ont été créés pour préserver cette paix parfois bousculée par quelques agitateurs. Les Loups-garous et les Vampires, vivant chacun dans leur communauté respective, s'avèrent moins effrayants que ce que l'on peut lire dans les légendes. Mais quelque chose se trame... Un secret tombé dans l'oubli est sur le point d'être découvert.
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I know how it starts, trust me, I've been broken before ☾ Harper
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Jeu 9 Mai 2024 - 19:22

I know how it starts, trust me, I've been broken before

FEAT ☾ HARPER


Scott devait retourner à l’hôpital. Ils leur manquait un élément du dossier. Trois ans que ça traînait cette histoire.

Récente, et si éloignée à la fois.  Ne pas y penser.

Pendant que le petit était à l’école, et que Scott ne travaillait pas, il avait donc décidé d’amener les quelques papiers qui manquaient (car bien sûr, les envoyer par mail n’était pas recevable, il fallait les copies officielles et en mains propres évidemment) dans cet hopital où il n’avait pas remit les pieds depuis l’année dernière, si ce n’est plus longtemps. Qu’importe, il aurait aimé ne jamais remettre les pieds ici.

Ne jamais imaginer son visage à nouveau taché. Ne pas y penser.

La porte de la voiture garée se claque brutalement. Dossier coincé entre les bras et son corps, Scott marche d’un pas décidé avec le visage reflétant sa mauvaise humeur. Jour de factures aujourd’hui, il croulait sous celles-ci avec certaines retards accumulés et donc, il avait finit par payer et être au bout de ses dettes mais ça restait que le compte n’était pas dans le vert pendant quelques temps. Ce qui le tendait beaucoup. En plus que son fils, visiblement, ne se comportait pas toujours bien à l’école (des camarades qui l’embêtaient, rien de bien méchant, mais ça avait le don d’énerver Scott) et rajoutait à la peine mentale qu’il possédait alors. Ses nerfs étaient tendus, ses veines présentes sur sa nuque étaient prêtes à exploser parfois. Pourtant, il continuait d’avancer.

Son regard se perdit sur la section urgentiste. Les camions. Les uniformes. Ne pas y penser.

Il repositionna son regard sur l’accueil. Il posa le dossier, indiqua son nom, l’heure du rendez-vous (un rendez-vous même juste pour déposer des dossiers, impensable) et attendit sagement, tapotant des doigts sur le comptoir, fixant le vide.

Ne pas y penser.

Tout ceci le tendait beaucoup trop, et les regards de la réceptionniste n’y changeait rien. Elle semblait inquiète de son état en silence. Cela importait peu à l’agent de sécurité. Tout lui rappelait le drame d’il y a trois ans. L’odeur, les murs, les gens, le bruit. Tout. Absolument tout.

Lorsqu’il eut l’aval de la réceptionniste, il tourna les talons. Prêt à partir, regardant une dernière fois dans une allée qui se voulant random. Comme s’il allait la revoir, marcher vers lui et sourire. Lui dire que ce n’était qu’un cauchemar, que ces trois ans avaient été affreusement long, et que...

Mais ce fut tout sauf son visage qu’il remarqua. Absolument tout lui rappelait ce drame. Même lui. Ce fuck*ng vampire médecin qui avait été incapable de la guérir. Incapable, ou avec aucune envie de le faire. Car ils étaient des porte-clés.  Car ils n’étaient pas des crocs. Car ils n’étaient pas froids, comme leurs coeurs.

Les pas de Scott s’étaient dirigés vers Harper, sans qu’il ne le décide réellement. Et les mots, dépassaient ses pensées ou peut-être que non, justement, reflétaient trop ses pensées qu’il avait enfouies si longtemps au fond de lui.

« Vous êtes encore en service ? Vous le médecin incapable de sauver une vie ? Ah non, peut-être juste que les vies des autres qui n’ont pas de crocs vous intéressent nullement ? C’est ça, le problème, hein ? C’était ça le problème. »

Il poussa son épaule, avec retenue mais pas réellement. Au final, qu’en avait-il à faire de faire un scandale ? Il ne mettrait plus les pieds ici. Son ton, n’avait pourtant pas monté. Il y avait juste... penser. A elle. Et à lui. A tout ce qu’il avait emporté avec son regard.

« T’es pas un homme. Montre ce que t’es vraiment. Un monstre, égoïste et incapable de faire son métier. Ce n’est qu’un alibi pour détruire la vie des gens que tu croises. »

Il était passé au tutoiement sans aucune forme de procès, et avait envie de le frapper. Mais elle l’en empêchait. Cette petite voix intérieure, qui lui disait que ce n’était pas la faute de ce médecin. Que c’était la faute de personne, à part les véritables responsables, qui courraient sûrement toujours...

« Tu les couvres c’est ça ? Elle aurait pu témoigner, tu couvres les tiens, c’est ça ?!  Elle est morte. »

Et c’est ainsi, que sa barrière mentale céda. Dans son regard, c’était au delà de la haine. C’était plus profond que ça. Un deuil qui éclatait enfin après trois ans. Un aveu. L’aveu de sa mort.
 

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Jeu 9 Mai 2024 - 21:00

La journée est longue, interminable. Pas ta nuit, non. Ça c’était il y a plus de douze heures. Il fait si beau dehors que tu dois même faire attention à ne pas trop approcher des fenêtres. Ça t’apprendra, à vouloir faire quelques heures supplémentaires pour aider les collègues. Même si tu aurais pu commander un taxi ou squatter un lit au calme, tu as préféré te rendre utile. Tu n’avais pas envie de rentrer, de toute façon.

A quoi bon ?

C’est sûrement la fatigue qui parle, les filtres qui tombent et les pensées fatalistes qui te traversent de nouveau l’esprit. Tu devrais juste te reposer, Harper. Tu sais que rien de bon n’en ressortira, si tu te contentes de ressasser le passé. A défaut de laisser ton esprit errer, tu le concentres sur des dossiers. S’il y a une chose que tu te surprends à aimer autant que tu détestes ça, c’est la paperasse. Combien de fois un dossier médical complet a – ou aurait – pu sauver une vie, prévenir un choc allergique ou rendre une tâche d’autant plus simple ? Et combien de fois t’es-tu arraché les cheveux, ou as-tu eu envie d’arracher ceux de l’administration, pour tous ces formulaires inutiles et les pertes de temps qu’ils causent ?

Tu reçois un message de l’accueil ; t’indiquant qu’une pièce du dossier Whiteheel est arrivée. Boucherie. Le mot s’est incrusté de lui-même dans ton crâne, à peine tu as entendu le nom ; c’est dire si ça t’a marqué. Étant libre dans l’immédiat, tu annonces ton arrivée auprès de la secrétaire. Ça te permettra de te dégourdir les jambes et, avec un peu d’espoir, avoir une discussion aussi inutile que légère ; dont tu aurais désespérément besoin. Le reste du dossier en mains, tu arpentes les couloirs en essayant de ne pas réfléchir aux détails sordides qui résident dans ces bouts de papier.

T’as juste oublié un détail, Harper.
Sur lequel tu tombes, nez-à-nez.

Le type fait à peu près ta taille, plus large d’épaules que toi – qui va à la salle, pourtant – et a une paire de cicatrices sur la gueule ; que tu peux difficilement oublier. Peut-être parce que tu es un de ceux qui l’a recousu ?

- Monsieur Whiteheel … Boucherie. S’il vous plaît …

T’as pas l’énergie pour gérer ça. Pas avec son dossier en mains, pas avec les images qui remontent. Une partie de ton esprit est occupé à analyser visuellement sa cicatrice, considérer les séquelles et les comparer aux marques profondes et sanglantes que vous avez accueillies aux urgences … Tu soupires, épuisé. Tu n’as même pas la force et encore moins l’envie de réagir à sa provocation. Parce que tu es au-dessus de ça ; il le faut, ton rôle de médecin l’impose. Ton statut de membre de la Ruche Redcastle te l’oblige, aussi. Parce que tu es un homme bon, tu n’as d’autres choix que d’encaisser, Harper.

Alors tu tends la joue, dévies du regard pour ne pas le fixer, sans non plus partir ailleurs et lui faire croire qu’il n’a plus ton attention. Pendant qu’il t’attaque verbalement, se fait plus familier et monte dans les tours, sans que tu n’aies besoin de dire ou faire quoi que ce soit. Tu es, ça semble déjà trop pour lui. Tu hésites à appeler la sécurité, mais tu bloques soudain, quand tu entends trois petits mots, lourds de sens. Et tu le fixes, droit dans les yeux, droit dans le néant.

Elle. Est. Morte.

Ce n’est pas la femme de ce pauvre homme qui te vient en tête, mais feu ta Reine. Fedovosa. Celle qui est tombée malade il y a déjà plusieurs décennies et n’a pas survécu. Dans ta tête, c’était encore hier. Et dans ton cœur … Oh dans ton cœur, la plaie est toujours ouverte, déchirée, révélant le vide qu’elle a laissé. Le parallèle est étrange, dérangeant. Et te plonge dans une absence d’une bonne dizaine de secondes. Encore plus blême qu’à ton habitude, le muscle cardiaque peinant à reprendre son rythme déjà las, tu finis par articuler ces mêmes mots.

- Elle … Est morte …

Tu finis par revenir à toi, trop de souvenirs insurmontables te hantant en un seul et même instant. Et tu es tellement fatigué, Harper … Peut-être qu’il est temps de lui dire les choses. Des choses que tu n’es sûrement pas prêt à entendre toi-même, hypocrite que tu es.

- Désolé, je … Monsieur Whiteheel. Bou- Tu l’as presque articulé cette fois ! Félicitations ? SCOTT.

Que tu lances d’un coup, pour te rattraper. Et si c’était pour attirer son attention … T’avais pas besoin d’en faire autant ! Tu prends une inspiration et, croisant son regard sans trop le fixer, tu poursuis :

- Oui, je sais comment vous vous appelez. Et oui, je me souviens de votre femme.

Tu évites de dire son prénom à haute voix, il pourrait prendre ça comme un affront. Conscient que, peu importe ce que tu pourras trouver comme argument, il ne saura sûrement pas les entendre, tu choisis un autre angle pour orienter la discussion.

- Qui je suis, ce que je suis, n’a rien à voir dans tout ça. Nous avons fait notre travail, nous avons fait notre possible. Nous avons essayé. Mais ses blessures étaient trop graves …

Ce ne sont pas que les marques sur un corps, dont tu te rappelles ; mais d’une Reine, alitée, elle aussi sous ta garde. Elle aussi mourante. Tu te sais coupable, d’avoir échoué. A ton rôle de médecin, de membre de la société, d’être – plus vraiment – Humain. Mais tu n’es pas LE coupable, dans l’histoire. Pas celle qui te tourmente, ni celle qui le hante.

- Je n’ai pas pu sauver une vie. Celle de votre femme. Mais nous avons pu sauver la vôtre. Et nous continuons à en sauver d’autres, chaque jour. Si vous avez les épaules pour, remplacez-moi, tout de suite. Allez-y. Enchaînez les heures, encaissez les insultes des familles brisées, l’impuissance devant la fatalité. Oh ; et faites-vous rapidement aux cris. Une naissance est un événement merveilleux, mais vous n’en entendrez pas beaucoup ici. Des parents, semblables, enfants ou amis qui hurlent à cœur ouvert en revanche ; ça vous déchire à chaque fois.

C’est étrange, de ne même pas être en colère. Tu as passé ce stade du deuil depuis bien longtemps. Mais peut-être pas lui. Alors tu essaies d’être constructif, pourquoi pas une épaule, là où tu pourrais simplement l’envoyer paître et le laisser seul avec sa rancune.

- Vous avez le droit d’être en colère. Contre moi, si vous voulez, ça ne changera pas le passé. Malgré tout, vous devrez forcément faire quelque chose de cette colère. Soit pour avancer, soit pour vous enfoncer un peu plus dedans. Vous pouvez le faire seul, vous pouvez demander de l’aide, aussi.

Tu marques un silence, réfléchissant à tes propres paroles. A ton hypocrisie. Car si tu n’es plus en colère, tu as encore de la rancune, à ton égard. Que tu n’arrives pas à laisser partir. Ou à laquelle tu t’accroches, inconsciemment. Car si tu laissais partir cette rancune, ces regrets ; que te resterait-il ?

- Je sais ce que c’est, que de perdre quelqu’un de cher. Une partie de soi, même.

Incapable de croiser son regard, le tien s’arrête sur son épaule. Tu as la gorge qui t’irrite et l’humidité qui te monte aux yeux.

- Et ça fait toujours aussi mal. Peu importe les années.

Tu peux le faire seul, Harper .
Tu peux demander de l’aide, aussi.
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Jeu 9 Mai 2024 - 21:45

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FEAT ☾ HARPER


TW : sang / auto-mutilation

Il le prenait comme un affront personnel. C’était un affront personnel. Il ne pouvait le concevoir autrement, Scott. Il ne pouvait autre chose qu’égoïste, à l’instant. Il ne pouvait pas voir autre chose que sa peine, qu’un médecin désabusé par sa carrière et par ce qu’il représentait.

« Comment peux-tu ! Tu incarnes l’espoir, tu incarnes la vie, aussi ironique soit-il que ta putain de condition ! »

Sanguin, Scott ne se battait plus pour lui à présent. Mais pour tous ceux qui étaient passés avant, qui passeraient après. Se retrouver face à ce médecin, qui semblait lui-même ne plus croire en l’avenir, le ramenait lui à plusieurs années plus tôt. Quand les pensées terribles avaient traversé son esprit. Concernant son fils endormi, et une fenêtre ouverte trop grande. Un whisky trop vide, et les pensées, trop éparses.

Scott savait qu’il dépassait les bornes, mais il n’avait pas appelé la sécurité. Ce buveur de sang était donc soit fou, soit imbu de lui-même de penser qu’il pouvait calmer ce qui grondait dans le blanc, ou simplement réaliste sur sa condition d’immortel. Immortel.

« Ce n’est pas parce que tu es habitué à la mort, que tout le monde l’est. Tu dois pas baisser les bras, parce que si tu baisses les bras, qui sera là pour se battre à ta place ? Personne. Personne n’est plus là pour moi, ni pour toi, ni pour personne. On nait seul, et on meurt seul. »

Ses pensées et ses mots divaguaient, sa colère stagnait mais devenait de plus en plus intense. Puissante. Son regard cherchait celui fuyant du médecin, quitte à se déplacer, quitte à ... à ... l’empoigner par le col, ce qu’il fit, avant de le pousser vers la première porte qui croisa le dos du brun. Il le relâcha une fois à l’intérieur, remarquant qu’ils étaient seuls et dans une pièce sans issue. Il se retourna pour attraper un manche à balai, le casser en deux brutalement et bloquer la porte battante avec. Il n’était pas dupe au point de penser que cela empêcherait un vampire de passer par la force, mais il fallait déjà lui passer dessus pour ça. Il serra les dents en retournant. Il ne comptait pas en rester là. Oh, que ça non.  

« A qui tu veux faire croire que tu as un coeur ? Que tu ressens les choses ? A qui tu veux faire croire que tu n’es pas le monstre que tu es, hein ? A moi ? Ou à toi ? Hein ? On va être fixé pour ça, crois-moi. »

Scott attrapa le premier objet contondant à ses cotés et glissa la lame de son poignet en remontant jusqu’à son coude, penchant la tête en laissant le sang s’échapper et l’objet tomber sur le sol.

« Je me doute que tu dois voir du sang tout les jours, mais alors, qu’est ce qui gagne là ? Le médecin ? Le monstre ? L’humain ? »

Il s’approche avec hargne, les sourcils froncés alors que les «plocs» retentissent sur le sol pendant qu’il pointe du doigt le vampire.

« Y a-t-il encore un être capable de ressentir la moindre empathie envers les autres là dedans ou ce n’est qu’une façade ? Avoue le ! C’est de ta faute si elle est morte ! »

Loin de se douter que ses paroles résonneraient peut-être trop pour lui, trop pour eux. Car au fond, c’était peut-être aussi de la sienne, à Scott, si son ex-femme était morte. Il n’avait pas su la protéger, et le verbalisé, était encore pire. Il serra les dents, les muscles tremblant et pulsant, accentuant les dégats sur le sol et son bras. N’en aillant que faire, évidemment. Tout ce qu’il voulait, c’était que le monstre cède face à l’humain. Qu’il prouve qu’il était égoïste, qu’il ne l’a pas sauvé alors qu’il aurait pu, qu’il puisse continuer à haïr, sans faire son deuil. Qu’il puisse trouver une raison de ne pas faire le deuïl. De ne pas accepter sa mort.  
 

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Jeu 9 Mai 2024 - 22:57

Il se fout de toi ? C’est une blague ? Ils l’ont planqué où, la caméra ?!

Si tu retiens quelque chose, c’est que Scott n’a pas l’air décidé de se lancer dans une carrière de médecin, encore moins au pied levé et pour te remplacer … Genre maintenant. C’est dommage, il est sûrement en train de rater sa vocation. Être au service des autres, leur redonner confiance en eux-mêmes et une motivation que …

C’est bon ? T’as fini de digresser mentalement ?

Oh, tu penses bien des choses, quand il te dit que l’on naît et meurt seul. Qu’est-ce qu’il en sait seulement ? Tu as vu les deux bien plus que tu aimerais te l’avouer et à chaque fois, ça ne t’a pas laissé indifférent. Bien sûr qu’à force, tu te blindes. Tu n’as pas le choix. Mais s’il croit que, parce que tu as tenté une approche compatissante avec lui, tu fais preuve de faiblesse ; il se met le doigt dans l’œil. Bien profondément.

Tu t’apprêtes à changer de ton, affirmer qui tu es, appuyer les contradictions dans son discours aussi ; quand il passe aux attaques physiques. Et pas juste la petite tape d’il y a cinq minutes non. Par réflexe, tu attrapes son bras pour garder un peu de stabilité, tandis qu’il te pousse tu-ne-sais-où. Tu supposes qu’il va te marier à un mur puis te cogner comme il se doit – il ne serait pas le premier – mais c’est une porte que tu passes. Bien sûr, tu trébuches à l’atterrissage et il te faut quelques secondes pour te redresser.

Et t’épousseter, vous avez un standing à respecter.
Il paraît.

En moins de temps qu’il en faut pour le dire, la situation part complètement en vrille – attends, tu décris tout ce qui est arrivé jusqu’ici comment, alors ?! – et après un monologue digne d’une série B clichée à souhaits, l’humain se blesse au point de pisser le sang. Et bien, en plus. Ce couillon n’a visiblement aucun instinct de survie, vu l’entaille qu’il vient de se faire …

Ni la plus petite once de respect envers ses vêtements.
Ils sont foutus.

Avec ton état de fatigue avancé et autant de sang qui coule sans t’être mentalement préparé … Bien sûr que ça t’affecte. Tes crocs se révèlent autant que tu peines à les garder cachés et ta respiration devient un râle, la gorge asséchée par ta soif soudaine. Tu ne pourras pas t’échapper sans t’occuper de lui d’abord et il n’y a aucune fenêtre, ni vitre sur la porte …

Vous êtes seuls. Merde.
Quoique.

C’est peut-être l’occasion que tu attendais tant. Tu n’as rien à lui prouver et ça fait très longtemps que tu ne t’es pas laissé porter par tes instincts. Tu ne crèves pas de soif au point de céder et le mordre jusqu’à ce que mort s’en suive – t’as plus d’un siècle de maîtrise, sans compter la pratique de la médecine d’urgence – mais suffisamment de pression accumulée pour faire sauter la soupape.

- Tu veux voir du monstre ?

Tu brises la distance d’un pas assuré puis, ignorant son doigt pointé vers toi tu vas chercher son cou que tu enserres d’une poigne ferme. Tu imites son geste précédent et avances jusqu’à le coincer contre un des murs de la petite pièce. Tu attrapes son poignet de ton autre main et orientes la plaie pour qu’elle soit près de ta face, à portée de tes crocs.

- Careful, what you whish for.

Si tu ne comptes pas le mordre – tu vaux mieux que ça – tu ne comptes pas non plus gâcher ce sang versé pour toi. La gueule ouverte, tu lèches la plaie d’un mouvement lent et assuré, remontant vers son coude en gardant les yeux planté dans les siens. Tu déglutis de façon audible et laisses un nouveau silence planer pendant quelques interminables secondes.

- C’est bon, t’as eu c’que tu voulais ?

Le ton dans ta voix, tout comme ton niveau de langue, change radicalement et c’est un Londonien pure souche qui s’adresse à l’homme. Tu relâches à peine ta prise sur son poignet, pour remonter son bras et assurer une nouvelle prise sur son coude, ton pouce idéalement placé pour appuyer sur la veine qui alimente la plaie en aval.

- Tu t’es pris pour qui, à agresser un médecin et provoquer un vampire ? T’es con au point de vouloir mourir, c’est ça ? Dans ce cas, jette-toi d’un pont et va emmerder un légiste. Et pour ta gouverne, Môssieur j’fais la leçon à qui veut l’entendre, oh que oui, j’ai un putain de cœur. Qui a mal, tout le temps. Mais qui bat malgré tout.

Tu pensais en avoir fini avec les monologues, mais il semble que cet abruti ait mis une jolie pièce dans la machine. Qui s’emballe et poursuit :

- Si tu ressentais ce que je ressens … La soif, bien sûr … Mais ce n’est rien, à côté de tout le reste. De la joie que l’on partage avec les familles, leur tristesse, aussi. On est là, avec eux. Toujours. La colère, quand un proche est blessé … Ou qu’un abruti se met inutilement en danger pour prouver son point. Tu sais rien de moi, qui je suis, ce dont je suis capable. Et tu te chierais dessus si tu savais combien d’ennemis j’ai tué, sur le front. Sans la moindre arrière-pensée, sans la plus petite envie de boire leur sang. Aussi cruel et monstrueux que l’Humain que j’ai en face de moi.

Okay, t’en fais peut-être un peu trop là, avec ton bluff. Tu bluffes Harper, pas vrai ? Sûrement en referas-tu quelques cauchemars les nuits prochaines, à te rappeler de tout ce que tu as vécu durant ces guerres. Mais pour l’instant, tu dois agir comme médecin. Même avec lui.

- J’peux te relâcher, pour que je puisse panser ta plaie ? Ou il faut que j’ t’étouffe jusqu’à c’que tu t’endormes ?

Tentant une approche basée sur la confiance – surtout celle de le mettre KO d’un bon coup de poing dans la gueule s’il tente quoi que ce soit – tu défais ta prise sur son cou, maintenant toutefois celle sur son coude. Le temps qu’il le fasse lui-même, t’es pas son chien.

- Fais pression là où j’appuyais, tu vas en foutre partout sinon.

Heureusement pour toi – pour lui, accessoirement – il y a suffisamment de matériel pour que tu puisses t’occuper de sa plaie. S’il accepte de se laisser approcher par un vampire qui vient de lui montrer les crocs, bien sûr …
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Jeu 9 Mai 2024 - 23:34

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FEAT ☾ HARPER


Il avait beau avoir trente ans, quand il n’était pas dans son rôle de père, Scott pourrait être comparé à un sale gosse dans une crise existentielle. Fort heureusement, cela ne durait qu’un temps avant que son expérience ne le ramène à la réalité de sa situation. Il serra la machoire alors que le vampire se rapprochait, ne pouvant rien fixer d’autre que ses canines. L’agent de sécurité en avait déjà vu, des agressions. Il en avait subit aussi. Pourtant, tout se passait au ralentit, et il aurait juré sentir une perle de sueur courir le long de son dos en rythme avec la langue qui parcourait son bras. Sa machoire ne se décrispait pas et son regard ne quittait toujours pas les canines. Peut-être parce qu’il savait de quoi elles étaient capables. Peut-être parce qu’il savait qu’en tant que porte-clés, il n’avait aucune chance face à un vampire. Gagner du temps pour fuir, oui, à coup sûr, mais pourtant, sa colère ne s’était pas évaporée. Juste enfouis, attendant le bon moment pour sortir. L’instinct de survie avait été plus fort pour ce moment qui se voulait... Fort intime, en fait. Non, il ne voulait pas penser à cette option qui le fit cligner des yeux et resserrer ses muscles de sa machoire à nouveau.

« Ce que je ... quoi ?»

Sa question le sortit de sa torpeur. Il l’observait, essayant de revenir sur terre. Scott, il était parti beaucoup plus loin que cette pièce pendant quelques secondes. L’effet vampire, forcément. Foutu créature du démon. Il le repoussa alors (avec la volonté d’un homme, toujours), cherchant à trouver de quoi se soigner seul, mais quand il posa sa main sur la table, le dos tourner à l’homme, il se rendit compte qu’il tremblait légèrement. Et le pire, c’est qu’il n’était pas sûr que ce soit de peur. Si. C’était forcément de la peur, mais Scott n’avait pas si peur facilement. De mourir, du moins, il n’en avait pas si rapidement peur. Il se savait capable de se défendre, alors pourquoi...

Il inspira un bout coup et reprit une certaine contenance. La colère sous-jacente en profita pour revenir tatter le terrain, faisant rire jaune l’homme aux cheveux blancs comme s’il avait l’âge de son homologue. Il tourna son regard amusé vers le médecin.

« Un coeur donc... Si tu en as un, pour qui bat-il, hm ? Tu sembles avoir assez d’années d’existence pour avoir vécu le front. Ainsi donc... Qui est donc la personne qui pourrait avoir volé ton coeur pour que tu sembles si indifférent au sort que l’avenir te réserve...»

Doucement, il recolla certains morceaux.

« Se pourrait-il que cette personne soit morte ? »

Il faisait face au médecin, bandant doucement son bras sans regarder ce qu’il faisait, cherchant le regard du brun par tout les moyens. Scott avait besoin de ce contact visuel pour être sûr que ses mots atteignaient leur cible. Pour connaitre les intentions de son interlocuteur à l’avance. Cela marchait surtout sur les diurnes, il faut l’avouer. Surtout vu sa carrure et sa voix, c’était généralement suffisant pour les faire fuir. Ici, c’était différent. Pourtant, il ne se démontait pas pour autant. Défaut professionnel, certains diront. Mais c’était que ses légers tremblements ne cessaient pas réellement, peut-être même qu’ils amplifiaient dans sa poitrine....

« Et ce serait de ta faute aussi, monsieur le médecin ? C’est pour ça que t’es si compatissant envers mon cas malgré tes insultes , que la sécurité n’est pas là ? Parce que tu es responsable de la mort de la personne que t’aimais, t’étais incapable de la sauver, elle aussi ? »

Peut-être que l’étouffement était une option toujours envisageable. Serrant le bandage sur sa plaie, bandage très mal fait mais le sujet n’était pas là. Il pencha doucement la tête, avant de finalement inspirer et, bien qu’il semblait calmer, l’agent de sécurité bouillait de colère. C’était forcément la colère qui le faisait trembler et battre son coeur comme s’il allait crever dans les trente secondes. Forcément.

« A quel point tu aimais cette personne, Harper ? »

Il n’était pas le seul à avoir retenu un prénom. Des bribes de ses mots, de ses paroles, lors du post opératoire, lui revenaient en tête. Et ce prénom, aurait pu hanter ses nuits.
 

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Ven 10 Mai 2024 - 0:32

Le message semble être passé, cette fois. Vu comment il tremble, hésite, semble paumé dans ses pensées et prend ses distances à la première occasion … Tu restes prudent malgré tout, tendant l’oreille pour identifier tout objet contondant dont il pourrait se saisir. Mais il a surtout l’air décidé de tout accomplir par lui-même, refusant l’aide d’un médecin.

Jusqu’au-boutiste, tu peux lui accorder ça.
De sa propre connerie, surtout.

Tu soupires, quand il reprend les piques verbales. La peur n’a donc pas suffi ? Le problème, c’est qu’il ne se contente plus de balancer ce qu’il a sur le cœur – ou ce qu’il lui sert encore de tête – mais exploite bel et bien ce que tu as eu l’audace, la naïveté de lui confier plus tôt. Et il projette. Dieu qu’il projette son propre mal-être comme si c’était le tien et qu’il t’analysait. Peut-être devrais-tu le laisser palabrer un peu plus ? Voir où cela l’emmène ? Voilà, tu recommences Harper. Un type que tu as soigné il y a X années décide de te prendre pour cible ; et la première chose à laquelle tu penses c’est de l’aider, au prix de ta patience, ton équilibre mental et ta réputation dans cet hôpital.

Les priorités, Harper !
Non mais.

Tu claques des mains à trois reprises, dans un applaudissement lent, lourd et sarcastique. Ton regard droit dans le sien, pendant qu’il foire son bandage et gâche du matériel. Bravo ! Magnifique ! SPLENDID ! – Pardon. Superbe ! – Il poursuit et tape pile là où ça fait mal. Eusses-tu été si peu discret, toute à l’heure ? Ou, à jouer des parallèles entre la projection de sa culpabilité et ta tentative de vous rapprocher …

L’important, c’est qu’il en arrive à une conclusion suffisamment proche de ta vérité, pour t’atteindre.

- Je ne suis pas responsable de la mort de ta femme. Trouve un autre coupable, quelqu’un à blâmer. Ma patience a ses limites.

C’est un avertissement, annoncé froidement, ton regard ambré brûlant de colère. Avertissement que Scott ignore une nouvelle fois, tentant une ultime pique. Ponctuée de ton prénom, que tu ne lui as pas énoncé aujourd’hui. Tu as toujours été le docteur Williams pour tes patients. La distance habituelle que tu mets un point d’honneur à conserver, violée par cette proximité soudaine, aussi physique que verbale et émotionnelle … Le poing part tout seul, avec force, conviction ; et une pointe de rage. Tu l’accompagnes jusqu’au bout et c’est ton torse qui finit le mouvement. Tout se passe très vite et, l’instant d’après, tu ne peux qu’observer ce que tes réflexes ont accompli. Si tu ne t’es toi-même pas vu venir … Lui a du le sentir passer.

Ta carrière est foutue, Harper.

Tu hésites à te rendre à son chevet, vérifier son état et refaire son bandage d’amateur. Mais tu es suffisamment blessé pour avoir besoin de te protéger. Alors tu te diriges vers la porte, décoinces le manche et lui annonces, supposant qu’il est encore conscient :

- Si tu veux un coupable, cherche ce qui vous a menés aux urgences, ta femme et toi. A commencer par ta meute. Si t’as pas quitté les lieux dans les cinq minutes ou que tu reviens nous emmerder ; j’aurai pas besoin de mes crocs pour te faire regretter d’être né.

T’es-tu renseigné auprès du BUR il y a quelques années, pour en avoir le cœur net ? Ça, il n’a pas à savoir. Surtout quand sa priorité devrait être de décamper au plus vite. Des armoires à glaces remontées comme des horloges suisses, t’en connais quelques unes ici. Que tu es justement parti saluer, ils seront ravis d’avoir un véritable cas à escorter jusqu’à la sortie.
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Ven 10 Mai 2024 - 1:06

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FEAT ☾ HARPER


Le mérite d’avoir atteint sa cible. C’est ce que Scott a ressenti, avant que le coup de l’atteigne. Une certaine satisfaction de sale gosse d’avoir trouvé où ça pique, mais surtout, de réaliser qu’il n’était pas le seul à souffrir d’une situation similaire. Qu’il n’était pas le seul à avoir une plaie qui avait du mal à se refermer, qui suintait encore parfois. Malgré toute la bienveillance et l’amour qu’il pouvait recevoir, malgré les corps qui s’emmêlaient, malgré l’attachement. Ce ne sera jamais pareil, et pour cause, rien ne se passe deux fois de la même manière. Scott aura beau vouloir retomber amoureux, il ne tombera pas amoureux de la même manière. Il aimera différemment, tout aussi intensément, mais il ne pourra jamais refaire ces moments, ces sourires, ces émotions perdues et parties avec elle.

A demi-conscient, se tenant à la table, les yeux fermés. Il entendait les dernières paroles du médecin, qui s’en allait promptement. Sans se retourner, comme beaucoup avant lui. Scott savait que son cas n’était pas à prendre, ni à la légère ni avec une volonté de le sauver. Il n’était pas à sauver, non. Il se sauvait lui-même, en se confrontant à la douleur de la vérité. Après l’avoir fui si longtemps, il sombrait dans l’inconscience avant qu’on ne vienne le récupérer. Et s’il pouvait parler, il l’aurait remercié. Remercié de lui avoir permis de fermer les yeux et se reposer, ne serait-ce que quelques heures.


Elle était belle. Puissante. Eclairant le parking de l’hôpital. C’était la pleine lune, ce soir. Scott était en service auprès de sa meute, pour surveiller les environs. C’était naturellement qu’il s’était posté près de l’hopital. «Naturellement», hein. Voilà près de deux semaines que l’altercation avec Harper s’était passées. Deux semaines où il avait hésité à revenir (de jour, stupid man), avant de réaliser que c’était surement la nuit qu’il aurait plus de chances de le croiser. Il voulait s’excuser. De son comportement, totalement déplacé. Maintenant qu’il avait retrouvé ses esprits, légèrement, malgré la peine qui n’était pas partie, tout était allé trop loin. Même pour lui. Il ne sait pas pourquoi il avait autant cherché (si, il le sait), ni pourquoi il avait choisi ce lieu pour faire sa ronde. Quand bien même ce serait le cas, que pourrait-il faire ? Il savait gérer ceux de sa meute, mais un vampire, un inconnu, un homme qui lui avait sauvé la vie ? Il en était incapable. S’excuser ne suffirait pas. C’était la conclusion qui l’avait retenu si longtemps.

Alors, marchant vers les urgences, il se stoppa devant l’entrée. Avant de réaliser que s’il était en service, il serait surement occupé. Occupé à autre chose que de lui accorder du temps. Ce qui était purement logique, et naturel. Alors, il alla à la réception des urgences et posa ce qu’il avait dans les mains, précisant à la réceptionniste pour qui c’était, quand elle pourrait. Et voudrait, et qu’importe au final si cela n’arrivait jamais.

Scott parti ensuite, comme il était revenu. Terminant sa ronde en observant parfois les urgences. Comme s’il espérait une réaction. Alors, que c’était purement stupide. Tout comme ce bouquet de fleurs et l’inscription noté «Je m’excuse. Scott.» Il rentra chez lui au lever du jour pour rejoindre son fils.


Une matinée pluvieuse, et un ballon qui s’échappe du jardin des voisins. Des gamins qui tenaient à jouer dehors, malgré la boue, et Scott dévoué à les surveiller pendant que le reste des adultes buvaient et riaient à l’intérieur. La journée passe. Toujours aussi pluvieuse, le temps est gris et on voit à peine devant soit. Le ballon s’envole loin en fin d’aprés-midi, mais il faut coucher les petits. Tout le monde boit, fait la fête, et pourtant Scott, ne boit pas. Il regarde pendant un moment ce ballon rouler sur la route voisine, puis se dévoue sur les coups de vingt-et-une heure, à aller chercher ce ballon. La pluie s’intensifie. On ne voit pas à cinq mètres. Scott se penche pour ramasser le ballon, tel un gamin qui aurait traversé la route sans regarder. Il redresse le regard vers les phares qu’il distingue à peine dans la ruelle. Et au loin, l’hopital. Il repose le ballon dans le jardin, et se met à marcher les mains dans les poches vers les urgences. Son gamin est en sécurité, et personne ne cherchera un adulte qui est en pleine possession de ses moyens. Il repasse devant les urgences.

Et ce cinéma, qu’il vente, qu’il pleuve ou qu’il fasse nuit ou jour, ça lui prend. De plus en plus souvent.


Scott est fatigué. Il sort du boulot. Exténué, mais il doit aller chercher le gamin à l’école. Il fait un détour pour passer par les urgences. Ca le rallonge de dix minutes, mais il était toujours en avance de toute façon. C’est une habitude qu’il a prit depuis une semaine ou deux peut-être. Ou trois. Il ne sait plus la raison de ses actes, ni pourquoi il le fait. Peut-être est-ce tout simplement le processus de deuil, de revenir sur les lieux qui le hantaient. C’est même thérapeutique. Il ne voit plus son visage, n’entend plus les sirènes de ce même son, et les murs ne lui paraissent plus aussi blancs. Jusqu’à aujourd’hui.

Scott est figé devant cette ambulance qui vient d’arrivée et dont une civière en sort. Occupée. Il serre la machoire, et se crispe. Son souffle lui manque brutalement. Il pensait pourtant avoir réussi à atteindre un stade où cela ne lui ferait plus rien de revoir une scène similaire. Il pensait avoir surmonté quelque chose, mais n’était-ce simplement qu’une façade ? Enfouie quelque part ? Il manque de souffle. Il s’assied un peu plus loin, fixe le ciel et a l’impression de crever tellement ses poumons se compressent. Les larmes montent aux yeux alors qu’il est simplement en train de faire une putain de crise d’angoisse sur ce bout de mur. C’est donc ainsi qu’il pourrait mourir, charmant. Il s’accroupit, tenant son torse, se disant sûrement que l’air est mieux près du sol. Les larmes tombent seules, et les tremblements cessent.

Pleurer, depuis combien de temps ne l’avait-il pas fait. Depuis combien de temps se retenait-il ainsi. C’était libérateur, et étouffant. Il s’étouffait, littéralement de sa peine. Mourir ici n’était pourtant pas une option, mais la voilà présente maintenant. Son corps suffoquait, manquant d’oxygène, il geint. La vue troublée.

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Ven 10 Mai 2024 - 11:49

Il est revenu. Non, pas le Mage Noir - quoique. Spoilers ? - mais bien le balafré. Boucherie. Il est passé pendant que tu étais occupé et a laissé un message, à ton attention. T'es resté con, circonspect, pendant au moins cinq minutes ; devant la note manuscrite.

Et le putain de bouquet qui l'accompagnait.

Si tu eus apprécié l'intention, t'as vite eu envie de lui en remettre une dans la gueule. Purement par principe. A chaque fois qu'un de tes collègues remettait le sujet du bouquet sur la table. Si être taquiné fut amusant au début, subir le regard de la midinette moyenne qui se fait des films un peu trop inspirés de Twilight ; ça t'a vite gavé. Ah, si seulement tu pouvais ne pas irradier de ce charme magnétique et surnaturel, Harper ...

Tu veux pas cent balles et un Mars, tant que t'y es ?!

Si la vie a repris son cours et que tu eus cru retrouver ta tranquillité, c'est quand la sécurité t'a signalé la présence de Scott aux alentours que t'as su. Que t'en avais pas fini avec lui. Et que les midinettes se préparaient déjà pour la Saison 2 ; prêtes à dégainer le popcorn, le Chardonnay et les concombres. Ce n'est qu'après un échange bref avec un collègue médecin que t'as compris, toutefois.

Que ce n'était pas à propos de toi.

T'as hésité à aller à sa rencontre, l'inviter à s'asseoir à l'intérieur. Il n'est pas le seul, à faire son deuil à l'hôpital. Et ça aurait été l'occasion pour lui d'échanger avec d'autres familles, dans la même situation. Mais tu avais trop peur, qu'il retombe de nouveau dans ces attaques verbales qui t'ont si facilement atteintes, précédemment. Ou t'es juste lâche, Harper. A la place, tu l'as simplement gardé à l’œil, depuis une fenêtre du bâtiment. T'assurer qu'il ne perturbe pas le travail des secours ou ne soit un danger pour quiconque, lui y compris.

En quelques jours, il est devenu une partie du paysage. Et tu t'es habitué à sa présence. Tu as fini par retrouver tes marques, faire comme s'il n’était pas à quelques dizaines de mètres sans pour autant ignorer son existence. Et ça t'a aidé à réfléchir à tes propres ressentis, ce deuil que tu n'as jamais voulu achever et que que cela voulait dire ; pour toi.


Une nouvelle ambulance arrive, la nuit battant son plein. Vous êtes occupés, mais pas surchargés. Pendant que tu fais le point avec tes collègues et que le patient est acheminé, tu vois Scott prostré et visiblement en difficulté. Tu pourrais envoyer une infirmière, un autre médecin, n'importe qui ; mais tu te dis qu'il est peut-être temps ... D'aller lui parler. Tu approches, au début tranquille, puis te hâtes quand tu comprends qu'il ne va vraiment pas bien.

- Scott, tu m'entends ?

Tu es accroupi devant lui, ta main posée sur son bras pour signaler ta présence. Mais ça ne semble pas suffire. Alors tu claques des doigts, près de son oreille. Voir s'il réagit à ce signal.

- Scott, c'est Harper. Je suis là.

Tu essaies de le faire revenir à la réalité, mais tu n'es pas certain qu'il soit en état, vu son souffle. Supposant qu'il t'entende, tu poursuis :

- Prends une longue inspiration, puis expire doucement.

Tu appliques toi-même tes propres conseils en prenant une longue et audible inspiration. Puis tu expires lentement. Espérant qu'il s'en remette de lui-même.

Pour que tu n'aies pas à le porter jusqu'à l'intérieur, surtout.
T'es sûr que certaine.s n'attendent que ça.
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Ven 10 Mai 2024 - 18:32

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« Scott , tu m... ends ? »

Ca bourdonnait si fort dans ses oreilles qu’il peinait à comprendre que quelqu’un était là. Le contact sur son bras aurait du le faire reculer, au lieu de cela, il l’oppressait et l’encerclait. Il était incapable de distinguer sa peine d’une réelle douleur. Quand la douleur mentale et psychique s’impose dans votre corps, il n’y a plus rien à faire d’autre que patienter. Patienter, et espérer vivre assez longtemps pour s’en remettre.

« ... Harper... Là...»

Harper. Tout était de sa faute.... Non. Ce n’était pas vrai. Il n’était pas responsable de son malheur. Il n’était pas celui qui avait pressé la détente, qui avait poignardé ou qui avait griffé, mordu, frappé. Il n’était pas celui qui était dans cette ruelle, il était celui qui l’avait sauvé. Qui avait aussi tenté de la sauver, elle. Il était celui qui tentait de le sauver, encore. Scott s’enfonçait un peu plus dans son mal-être à cette réalisation. Mais peut-être qu’il était temps de le dire.

L’entendre respirer, lui faisait du bien. Un vampire respirait-il réellement ? Avait-il un coeur qui battait, aussi ? Des questions qu’il ne s’était jamais posé avant. Comme si ces détails avaient maintenant de l’importance.

Il devait se raccrocher à quelque chose qui le faisait tenir tout les jours. Son fils. Zac. C’était pour lui qu’il ne flanchait jamais. Qu’il n’avait jamais pleurer autant. C’était pour lui qu’il continuait de marcher alors que le but, il ne le voyait pas encore. Il se disait que tant qu’il tenait la main de Zac, rien ne pourrait l’empêcher de continuer à avancer. Et cela devait être le chemin qu’il continue, encore aujourd’hui. Peu à peu, il réussit à se calmer. La présence qui était oppressante à ses cotés, se voulait maintenant chaleureuse. Un comble pour un être froid et supposément mort.

Lorsqu’il fut capable d’ouvrir la bouche, et de parler, Scott n’avait toujours pas redresser la tête ; mais s’il savait une chose sur les vampires, c’est que leur ouïe était suffisamment fine pour qu’il entende ce qu’il avait à dire même s’il fixait le sol actuellement. A son tour de fuir un regard.

« Ce n’est pas de ta faute. »

Un aveu, un tord. Il lui avait fallu du temps. Trois ans, et plusieurs semaines à errer dans des souvenirs et des remords. Trois ans et une putain de claque du destin pour le remettre sur ses rails. Trois ans sans une larme. A croire qu’il en avait à rattraper, des larmes. Il se redressa doucement mais surement. Après tout, il n’avait fait qu’un détour à la base. Il devait aller chercher son fils à l’école. Il ne pouvait pas se permettre d’être en retard. Son visage se redressa, laissant ses joues humides exposées. Après tout, il ne servait à rien de faire semblant de jouer d’une virilité exacerbé alors qu’il avait littéralement failli mourir quelques minutes plus tôt. Il observait le camion, déchargé de son contenu morbide depuis plusieurs minutes maintenant. N’osant toujours pas croisé le regard d’Harper. Harper, qui était venu pour l’aider, encore. Ne cessera-t-il donc jamais d’essayer de sauver la vie d’un tiers ? Ne venait-il pas de quitter temporairement son lieu de travail pour l’aider ? Pourquoi ? Il fronça légèrement les sourcils, mais se dérida bien vite. Scott ne voulait pas qu’il pense que ce faciès lui était destiné : à s’y méprendre, on pourrait penser à de la colère, mais c’était de l’incompréhension. Face à sa situation, mais aussi la sienne, qu’il trouvait presque folle. Un médecin urgentiste qui venait de lui faire retrouver le souffle, en partie. A défaut de lui faire manquer.

Sans que son corps ne bouge, et que seul son regard dévie vers le brun, Scott posa une question hors du contexte actuel. Comme si ce chapitre était déjà clos dans son esprit, alors qu’il y aurait peut-être tant à dire.

« Tu as reçu les fleurs ? »

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Ven 10 Mai 2024 - 21:09

Tu ne t’y attendais pas.

Les quelques mots de Scott en disent beaucoup. Sur son état, son cheminement ; son courage, aussi. Alors, après plusieurs longues secondes à rester figé, tu te contentes de sourire. Tu hésites à lâcher un petit commentaire, même amical ou – avoue – un tantinet provocateur et de bonne guerre … Mais ce n’est peut-être pas le plus judicieux, dans son état actuel.

Et quand il se redresse enfin, tu sais que tu as bien fait ; de lui laisser le temps.

Ta main toujours sur son bras, tu marques ta présence d’une légère pression, signe de ton soutien. Il n’y a pas grand-chose à dire dans ces moments. Mais tu peux être présent. Son rythme cardiaque revient à la normale, tout comme son souffle qui ne siffle plus. Ça te rassure, un peu. Tu n’es pas à l’abri qu’il refasse une crise – que tu supposes être de panique – en étant hors de portée des urgences.

Il reprend parole et te surprend de nouveau. Pris de court, tu hésites :

- Euuuh … C’est si difficile de dire oui, Harper ? Petit rire tandis que tu trouves enfin tes mots, remettant un poil de jeu dans ta voix pour tenter d’égayer la situation. Les fleurs … Alors non, je les ai pas reçues … Pas immédiatement. La secrétaire les a reçues, l’annonce a fait le tour du service, voire de l’hôpital ; ensuite j’ai été prévenu. Tu soupires, revoyant la scène et le regard de la demoiselle, débordant d’une curiosité particulièrement impolie.

- Très beau bouquet d’ailleurs, merci … Mais la note aurait amplement suffit, tu sais … Les collègues ont trouvé ça mignon et m’ont posé beaucoup de questions sur toi. D’ailleurs, je devrais peut-être me redresser, certains pourraient croire que je suis en train de te demander ta main là …

Tu pouffes de rire, jetant malgré tout un œil aux alentours, ta paranoïa à peine excessive. A peine. Tu te lèves et tends ta main, pour aider l’homme s’il venait à accepter ce geste.

- Est-ce que ça va aller ? Tu peux venir t’asseoir à l’intérieur et te reposer quelques minutes, si tu veux.

Tu supposes qu’il veut garder la face, mais espères qu’il soit assez conscient de lui-même pour te donner une réponse honnête.

- Essaie juste de ne pas nous faire un malaise en entrant ; de ce que j’ai entendu je suis supposé être la princesse et toi le chevalier servant. J’ai des plus beaux cheveux, il paraît !

Tu sais que t’es vraiment con quand tu t’y mets, Harper ? Mais tu dis ça avec un tellement grand sourire qu’il ne peut que se marrer en retour. Ou prendre ses jambes à son cou.
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Ven 10 Mai 2024 - 21:45

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Le silence qui suivit, Scott se dit qu’il ne les avaient peut-être pas reçus, ces fleurs. Finalement, la réponse vient et fit cligner des yeux Scott avant de le voir rire sincèrement. Au moins, ça avait eut le don de le dérider pour de bon et de changer son humeur pour de bon aussi.

« Des questions sur moi ? Il va falloir faire connaissance alors pour que tu puisses leur répondre, et que je puisse répondre à cette demande en mariage sous-jacente. »

A l’aise. Beaucoup trop, pour quelqu’un qu’il avait envie d’étriper quelques semaines plus tôt et qu’il lui avait mit la droite du siècle. Tiens, en pensant à ça justement...

« Je suis résistant, ne t’en fais pas. D’ailleurs, jolie droite. »

Un regard taquin, plissant légèrement les yeux. Histoire de remettre les buts à zéro, aussi. C’est qu’il avait fait un bon dodo, Scott, ce jour-là. Il avait abusé, certes, mais il aurait pu l’envoyer au trou sans trop grande difficulté. Il était conscient de son état cependant et n’irait pas se taper un footing dans les dix minutes qui suivent, là.

« Je dois aller chercher notre enfant à l’école, tu as oublié, chéri ? C’est vrai que ta nouvelle coiffure te va super bien. »

Un clin d’oeil, et c’est parti. S’il veut jouer, Scott est le premier à pouvoir rentrer dans ce genre de joutes verbales aussi. Il passe alors une main sur son front, pressant légèrement ses tempes, avant de finalement redresser la tête à nouveau, et le reste de son corps aussi.

« Je dois vraiment aller chercher mon fils d’ici cinq minutes par contre. Je te préviens, car sait-on jamais si je m’évanouis, quelqu’un devra forcément aller le chercher. »

Il prenait ça sur le ton de la légèreté, il y avait peu de chances qu’il tourne de l’oeil maintenant. Mieux valait prévenir que guérir, cependant. Passant la main sur sa nuque, il remarquait alors la tenue de travail de l’homme en face de lui.

« Je ne vais pas te déranger plus longtemps. »

Scott, c’est ton moment.

« ... »

Petit démon sur l’épaule gauche, ange sur l’épaule droite. Aucun des deux n’arrivait à se décider. Que c’était gênant. Ce n’était pourtant pas compliqué à demander. Les choses avaient bien commencé (non), rien ne pouvait être pire. Serrant la mâchoire et prit d’un élan (trop d’élan), il le regarda en fronçant les sourcils. Encore une fois, nullement de la colère, mais de la frustration envers lui-même à ne pas sortir une foutue phrase.

« Tu veux venir chez moi ? »

C’était pas cette phrase qui était censée sortir.

« Prendre un verre. Pas maintenant. Une autre fois. Un autre jour, quand tu bosses pas ? Pas chez moi forcément, hm. »

Cringe.  Il grimace.

« Laisse tomber. Merci pour... ça là.»

Il montra du menton le muret où il était perché quelques minutes plus tôt.

« T’auras qu’à dire que tu m’as largué, car on n'était pas d’accord sur le prénom du chat, ils s’en remettront. »

Dit-il en commençant à s’éloigner, à reculons quelques pas. Il allait peut-être finalement retrouver un manque de souffle dans les minutes à venir, pour ce moment qui était terrifiant, en y repensant. C’est que ça faisait longtemps, qu’il n’avait pas juste invité quelqu’un pour autre chose que le travail ou baiser. Il ne savait plus faire, Scott. Il ne savait plus «faire connaissance».

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Ven 10 Mai 2024 - 22:28

Alors comme ça, Scott a de l’humour ? Et semble se plaire à se prendre au jeu … Han. Tu l’aurais pas imaginé comme ça. Nan mais c’est bien, en soi … Le problème … Parce qu’il y a un problème, forcément. C’est que si vous vous y mettez à deux, unis par les liens sacrés de la connerie ; ça pourrait rapidement prendre des proportions qui vous dépasseraient avant que vous ayez eu le temps de dire ouf.

- Merci ! Tu l’as accueillie avec grâce, si je puis me permettre.

Petite inclinaison en preuve de respect, teintée de malice. Tu revois l’homme blessé et blessant, tes plaies exposées. Et ça te fait réfléchir. Douter, encore et toujours. Tu mets un temps à comprendre les messages en filigrane ou traits d’humour de Scott, mais raccroche les wagons quand il redevient un tant soit peu sérieux.

- Si tu t’évanouis, j’vais surtout faire mon travail et te réveiller pour que t’ailles t’occuper de ton gosse !

Que tu rétorques, en riant. Il est hors de question que tu ailles t’occuper de son mioche – ou y envoyer qui que ce soit, tout le monde a déjà bien assez à faire ! Mais tu es au moins rassuré, de le voir reprendre du poil de la bête. Il semble soudain se refermer, ou hésiter ; et tu te demandes si t’as dit une connerie. Plutôt que risquer de faire pire, tu annonces à ton tour :

- J’vais y retourner, oui. Sois prudent en allant chercher ton fils.

Tu commences à tourner les talons, un peu mis mal à l’aise par son soudain mutisme, quand il reprend parole et … Wait, what ?! Si tu devais compter le nombre de fois où tu es resté con, en dix minutes … T’as déjà dépassé les doigts d’une main. Ce qui fait … Beaucoup ? Tu ne sais pas s’il pensait un rencard, de la politesse ; pas par obligation, il a pas intérêt sinon tu te sentirais offensé … Tu souris intérieurement – et un peu à l’extérieur – quand tu le vois se rattraper, hésiter, abandonner ? Tu lui laisses le temps d’en arriver à sa conclusion, préférant ne pas l’interrompre ; au risque de le déstabiliser plus. Il conclut sur un air dramatique et tu souris, tout simplement.

C’est tout ?

Bien sûr que non. T’attends juste le bon moment, histoire de le surprendre. Quoi ? T’as pas le droit d’en tirer ta propre satisfaction, lui faire bouffer un peu de sa médecine ? Ce n’est que de bonne guerre, après tout. Et puis ça passe nickel avec une petite musique émotive, comme en fin d’épisode des séries de Drama médical.

- Regent’s Park, vendredi soir. Le jardin japonais est magnifique, de nuit. Et les bars sont pas loin, à pied.

Ta voix porte un peu, sans que tu t’en rendes compte. Tu t’en fiches. Tu veux juste voir la confusion se dessiner sur son visage et avoir la satisfaction du dernier mot. Tentant de contenir ton petit air vainqueur, tu passes les portes vitrées des urgences et croises quelques regards de tes collègues. Qui ont tout entendu et potentiellement vu.

- Vous comptez jouer les poissons rouges encore longtemps, à bloquer le passage ? Si vous avez rien de mieux à faire, y’a des brancards à ranger et des dossiers à remplir !

Non mais.
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