Depuis plusieurs siècles maintenant, l'existence des surnaturels a été révélée au grand public. Aujourd'hui, en Grande-Bretagne, ils cohabitent avec les humains dans la vie de tous les jours. Des lois et des organismes, ont été créés pour préserver cette paix parfois bousculée par quelques agitateurs. Les Loups-garous et les Vampires, vivant chacun dans leur communauté respective, s'avèrent moins effrayants que ce que l'on peut lire dans les légendes. Mais quelque chose se trame... Un secret tombé dans l'oubli est sur le point d'être découvert.
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Mar 9 Avr 2024 - 20:20
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❈ Printemps 2024

Blair n’a jamais réellement songé à prendre un animal de compagnie. Sa mère étant allergie aux poils de chat, l’idée même d’avoir un animal dans une maison étant jeune lui paraissait étrange. Il a changé d’avis avec les années et l’expérience, mais jusqu’à encore quelques jours, cela ne lui avait pas traversé l’esprit.

Jusqu’à ce qu’Apolline sauve cette portée de chatons, que par curiosité Blair cherche comment s’occuper d’un chat, et découvre qu’ils peuvent être bons pour la santé mentale.

Moira va mal, très probablement depuis la mort de son frère. Elle a beau essayer de le cacher, il n’est pas stupide. Il a souffert de sa séparation avec Sorcha, adolescent, mais au moins sa soeur est toujours en vie. Il ne peut qu’imaginer la solitude et la souffrance de sa fille, qui refuse de s’ouvrir à lui, probablement pour ne pas l’inquiéter, ou parce qu’elle n’a pas elle-même conscience qu’elle va mal.

La situation, pour être honnête, lui échappe un peu des mains. Alors, même s’il s’agit d’un tout petit espoir pour que Moira aille mieux, Blair envisage sérieusement d’adopter un chat. Dans le pire des cas, il offrira au moins un foyer à un petit être qui n’a pas demandé à être abandonné comme un objet défectueux. Il ne peut pas recueillir tous les chats du monde, mais au moins un, ce serait déjà bien. Ou peut-être deux, pour qu’ils ne s’ennuient pas lorsque Moira et lui ne sont pas à la maison ?

Le plus dur sera peut-être bien d’en adopter seulement deux, en fait. Il niera jusqu’à son dernier souffle avoir voulu adopter tous ceux dont il a vu la photo, sur le site de l’association qu’un membre de la meute lui a conseillé. Ce n’est pas de sa faute s’ils sont beaucoup trop adorables pour son propre bien.

Même Moira a fondu par-dessus son épaule en voyant les photos. Il y avait une lumière dans ses yeux dorés que Blair n’avait pas vu depuis longtemps, aussi n’a-t-il pas tergiversé pour envoyer un message à l’association dans la foulée, voir ce qui était possible ou non.

Sa fille ne peut malheureusement pas venir au rendez-vous en chatterie qu’il a obtenue - un contrôle à réviser, encore - et Blair attend patiemment le bénévole sensé l’accueillir - Jason Hawke, s’il se souvient bien - devant l’entrée de l’association. Son téléphone mis en silencieux, il s’amuse tout de même des SMS réguliers de Moira, impatiente d’en savoir plus. Elle aurait mieux fait de venir, vu le peu de concentration qu’elle semble porter à ses révisions.

Cela fait longtemps qu’il ne l’a pas sentie aussi enthousiaste, aussi ne lui conseille-t-il pas de lâcher son téléphone pour travailler. Puis, elle a bien le droit de se reposer, elle est de ces lycéens qui en font toujours trop.

Finalement, la porte s’ouvre et Blair range son téléphone, relève la tête avec un sourire.

Bonsoir. Je…

La voix de Blair s’éteint, ses yeux s’écarquillent derrière ses lunettes teintées. Le jeune homme est plus vieux que sur la photo que Claire a bien daigné lui donner, mais il y a des traits qui font miroir aux siens sur le visage du bénévole. Ce n’est pas possible. C’est un rêve.

… La vie a un sens certain du foutage de gueule, quand même.

Excusez-moi… Est-ce que vous seriez le fils de Claire Renard ?

Blair ne s’attend clairement pas à être bien reçu. Il sait très bien qu’il aurait mieux fait de se taire, surtout si Jason est bien son fils. Leur fils. La façon de se comporter de Claire n’a pas changé en plus de vingt ans. Elle lui a balancé l’existence de Jason rien que pour le faire souffrir, sans lui donner le moindre indice sur sa localisation actuelle, insultant autant l’enfant que lui au passage ; il est probable que Jason ait souffert d’avoir une mère pareille.

Claire lui en a-t-elle voulu de l’avoir mise enceinte, au point de se venger sur un innocent ? Il était peut-être jeune, con et influençable, mais il ne peut pas nier toute responsabilité.

Si seulement Claire le lui avait dit. Jamais Blair n’aurait laissé tomber l’enfant. Elle aurait pu l’abandonner sur le pas de sa chambre qu’il s’en serait quand même occupé. Il aurait bien plus galéré pour en arriver là où il en est actuellement, certes, mais il sait qu’il n’aurait pas regretté.

Il est capable de tout pour ses enfants.

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Mar 9 Avr 2024 - 22:52



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Avec l’arrivée du printemps, le travail à l’association ne désemplit pas. Il y a toujours quelque chose à faire ; des chats à accueillir, des adoptants à conseiller, des collectes auxquelles participer, du nettoyage à faire, sans parler de toute la partie administrative qui avale une partie considérable du temps. Jason aide du mieux qu’il peut, profitant de ne pas travailler pour offrir son temps à l’association. Il ne peut certes pas jouer les familles d’accueil - Pazuzu n’aime pas les autres chats, et l’idée même que des inconnus s’incrustent chez lui le dérange assez - alors il s’efforce d’aider autrement. De toute façon, son investissement en temps que bénévole est aussi un calcul stratégique de sa part. Veiller sur toutes ces boules de poil occupe son esprit, lui confère le sentiment d’être capable de faire quelque chose qui ne soit pas relié à l’armée, d’être capable de sauver des vies, aussi, et meuble ses journées vides.

L’association lui a donné un but, et l’impression d’être utile.

Néanmoins, Jason s’efforce de ne pas y penser. Lorsqu’il s’appesantit sur le sujet, la bouteille d’alcool n’est jamais bien loin, et il ne souhaite pas retomber dans ses vieux travers. Depuis qu’il s’est installé à Londres, il a réussi à garder la tête hors de l’eau, peu importe les imprévus et les déconvenues qui jalonnent son chemin. S’il savait, Riley serait soulagé par cette progression, mais Jason se garde bien de lui confier quoi que ce soit. Son ancien supérieur a la manie de le chaperonner à tout-va, pour tout et pour rien, et il ne peut plus le supporter.

Nick lui a dit une fois que Riley s’inquiétait, que sa sollicitude prenait le pas sur le reste, mais Jason n’en a pas cru un mot. Ou plutôt, il n’a jamais partagé l’analyse de son camarade.

Incertain, il se reconcentre sur le nettoyage de la chatterie pour chasser toutes ces pensées indésirables. Il vide litière après litière, passe un coup d’aspirateur après avoir écarté les chats, leur offre quelques friandises pour se faire pardonner du bruit, puis remplit leurs gamelles de croquettes. Et une fois ces tâches terminées, il en profite pour jouer avec les félins. De toute façon, il ne peut pas partir ; un potentiel adoptant a rendez-vous dans la soirée afin de rencontrer deux minettes, Isis et Toscane. Comme personne d’autre n’était libre, Jason se charge de cette entrevue. Il a prévenu Gil sur un bout de papier affiché sur le frigo, avec des couleurs dans tous les sens pour que le mot soit visible, qu’il rentrerait tard. Après le rendez-vous, il ira sans doute manger en ville, histoire de s’accorder un petit plaisir, ou il profitera des jardins non loin de l’association pour prendre l’air.

Parfois, Jason se dit qu’il aimerait bien habiter à la campagne. Vivre au plein air, au milieu de la verdure, retrouver la tranquillité des forêts, loin de la civilisation. Quitter la ville ne le dérangerait pas ; ce n’est pas comme s’il avait une vie sociale des plus fournies. Seulement, il n’a pas les moyens d’acheter une maison à la campagne, sans parler d’un autre problème. Depuis qu’il a quitté les États-Unis, il vit en colocation avec Gil, et il ignore s’il est capable de vivre seul. Il l’a certes déjà fait par le passé, mais c’était avant l’Afghanistan, et après… Et après, Riley l’a récupéré dans bon nombre de situations déplorables auxquelles il ne préfère même plus penser.

L’alarme de son téléphone l’arrache à ses réflexions, et Jason se secoue la tête. Il se redresse, vérifie que ses armes habituelles ne sont en rien visibles pour un œil extérieur - un geste surtout pour s’assurer qu’elles ne se sont pas volatilisées - puis il quitte la chatterie. Il referme bien la porte derrière lui pour empêcher un chat de se faufiler et il traverse le bâtiment de l’association pour rejoindre l’entrée.

Quand il trouve la porte, le potentiel adoptant est déjà là. Jason l’accueille avec un sourire.

— Bonsoir ! Vous êtes Mr. Gallagher ?

Quand il a accepté d’être présent à cette rencontre en tant que bénévole, Jason s’est attendu à bien des choses - y-a-t-il des frais à l’adoption, que puis-je lui donner à manger, j’ai lu tel truc invraisemblable sur internet, quand faut-il stériliser le chat… - mais certainement pas à cette question lâchée de but en blanc.

Au moment où le nom de “Claire Renard” tombe, Jason a l’impression de se manger un mur épais d’une bonne dizaine de mètres en béton armé. Tout sourire disparaît de son visage tandis que cet homme le ramène deux ans plus tôt, le jour de sa dernière rencontre avec cette femme, ou même dix ans auparavant, avant même qu’il ne rejoigne l’armée.

Sa main gauche se crispe malgré lui, les ongles plantés dans la paume à s’en faire mal - mais ce n’est pas comme s’il ressentait la douleur avec cette main.

— Je sais pas où vous avez entendu ce nom, mais j’ignore où elle est. Elle pourrait très bien être clamsée que j’en aurais rien à foutre.
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Mer 10 Avr 2024 - 0:47
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Blair ne tarde pas à comprendre à quel point il a lancé un pavé dans la mare de la haine. La colère sur le visage de Jason n’est pas simulé et l’agent s’inquiète de plus en plus de ce que Claire a pu lui faire. Mais il n’est pas son père, simplement son géniteur, et il ne peut que lire entre les lignes pour espérer en apprendre plus, tout en restant honnête.

Son nez se plisse lorsque Jason émet l’idée que Blair cherche Claire ; la moue de dégoût sur son visage passe presque aussi vite qu’elle est venue, alors qu’il réfléchit rapidement à la réponse qu’il compte lui donner. Il ne hait sans doute pas Claire autant qu’il peut le lire dans le regard de Jason, mais la liste des griefs à son encontre est longue comme son bras.

Blair peut sans doute convaincre Jason qu’il ne cherche pas à joindre Claire, qu’il n’a pas imaginé un seul instant que le bénévole avec qui il échangeait était son propre fils. S’il avait su… S’il avait su, Blair ne sait pas ce qu’il aurait fait, mais il aurait choisi une autre approche, il en est certain.

Généralement, on n’a pas spécialement envie de retrouver l’abuseur qui vous balancent des tests ADN comme des insultes à la gueule. Je me fiche bien d’elle.

Je ne me fiche pas de toi.

Mais ces mots, comment pourrait-il les prononcer, alors qu’il n’a jamais été présent ? Claire lui a dit qu’elle avait donné l’information à Jason, mais elle aurait très bien pu lui mentir. Blair aurait mieux fait de rester silencieux, d’ignorer ce que son coeur lui hurle et d’enterrer ses émotions avec sa femme. Il aurait mieux fait, mais il n’a pas pu, et il ne peut toujours pas, pas alors qu’il découvre d’autres ressemblances au fil des secondes.

Blair voit Neil dans la colère de Jason et c’est peut-être le pire couteau dans la poitrine qu’on lui a jamais enfoncé. Claire doit bien rire, là où elle est, de la souffrance qu’elle inflige derrière elle, même si elle n’en est pas une spectatrice directe.

Je suis désolé, je ne m’attendais pas à…

Les mots lui manquent ; heureusement que Moira n’est pas là, en fin de compte. Blair n’est pas sûr de comment elle aurait réagi, ainsi mise au pied du mur, face à la réalité nue. Elle l’aurait sans doute mal pris. La situation déjà épineuse se serait envenimée à toute vitesse ; est-ce qu’il peut même essayer de remonter la pente, une fois tombé aussi bas ?

Blair en est presque à regretter de l’avoir rencontré ainsi. Ce n’est pas juste, ni pour Jason ni pour lui. Un soupir lui échappe ; il enlève ses lunettes pour se frotter les yeux, fatigué et déboussolé. Maintenant qu’il a ouvert sa grande gueule, il assumera les conséquences, quelles qu’elles soient. Il ne peut pas simplement faire comme si de rien n’était, n’est-ce pas ? Ce serait lâche de sa part, mais aucun d’eux ne pensait se retrouver dans cette situation ce soir.

Et Jason semble aussi peu disposé à parler de Claire que lui-même. Puis, qu’est-ce que Blair pourrait dire ? “Ta mère m’a annoncé ton existence il y a quelques mois à peine” ? “J’ai merdé quand j’étais à peine majeur et ta mère a pas pris la peine de me prévenir parce qu’elle ne pouvait pas me siffler de l’argent, à l’époque” ? Même si Blair semble entrapercevoir l’état déplorable du lien entre mère et fils, il ne peut pas faire d’assomption sur ce qu’il ignore.

Je pense qu’on ne devrait pas discuter sur le seuil. Quelque soit le sujet.

Une invitation à ignorer la moindre de ses paroles si Jason le souhaite, le temps d’assimiler ce qui vient de leur tomber dessus.

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Mer 10 Avr 2024 - 11:43



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La clope le démange. Cette envie d’attraper un remontant pour chasser la tension qui agite ses nerfs et qui secoue son cœur ; de quoi étoffer les pensées qui bombardent dans sa tête. Jason sait d’avance que s’occuper des chats ne suffira pas. Quelques jours plus tôt, jouer avec ces boules de poils l’a peut-être aidé pour surmonter la poignée de réminiscences qui s’agitait dans sa tête après sa ‟rencontre” avec la mégère qui sert de mère à Gil, mais l’ampleur était moindre. Il n’était pas concerné, pas directement. Seule les ressemblances l’ont frappé, et réussir à passer outre ne lui a pas demandé beaucoup d’efforts - seulement de quoi se détourner les idées, sans quelqu’un à ses côtés pour s’inquiéter exagérément. Mais face à cet homme, les ressemblances ne sont plus de simples coïncidences ; elles se transforment en faits, en un passé qui le rattrape au triple galop après des années à l’enterrer.

Sa main gauche s’enfonce dans la poche, les doigts se resserrent autour du manche de son couteau suisse pour se rassurer. Jason reste de marbre sur le perron de l’association. Il sollicite tout son sang-froid pour ne pas imploser, pour ne pas lui claquer la porte au nez et partir en quête de ses vieux démons pour étouffer ses pensées. Le choc le pousse aussi à l’immobilité, aux réactions figées dans le mépris impassible. Il n’a rien à dire à cet homme qui recherche Claire Renard. Il ne veut plus rien avoir à voir avec cette femme, de près comme de loin.

Puis la brutalité des mots, le couperet qui s’abat d’un coup net.

Son souffle se bloque dans sa poitrine pour quelques secondes. Des tests ADN. Les mots tonnent dans son esprit, lourds de sous-entendus, de conséquences. Les souvenirs se superposent également, avec toutes ces paroles blessantes lâchées dans l’aigreur de leur dernière rencontre. Sa mère qui vocifère contre lui, la hargne dans la voix, entre deux insultes adressées à son ‟père” qui ne pipe mot. Sa mère qui l’accuse d’avoir joué sur le pathos en envoyant son supérieur avec la carte d’une prétendue disparition, qui l’accuse de revenir pour lui taxer de l’argent. Les cris, toujours les cris ; cette même haine dans la voix comme dans le regard qui n’a pas jamais d’un iota depuis plus de dix ans. Puis la vérité qui éclate, acerbe. Le mensonge de toute une vie qui s’écroule, l’incompréhension qui étreint le cœur, la panique qui s’engouffre dans toutes les pensées, même la plus petite d’entre elle.

Le souffle lui manque. Son cœur s’emballe dans sa poitrine. Le sang tambourine à ses tempes. Il dévisage l’homme en face de lui sans le voir. La colère vibre en fond, menaçante ; celle de sa mère, qui lui reproche jusqu’à son existence. Ses poings se serrent à en faire blanchir les jointures. Le métal froid du couteau suisse broie sa paume gauche.

Jason se force alors à prendre une inspiration profonde. Il compte dans sa tête. Son regard dévie sur le sol, sur les fleurs dont les bourgeons ont éclos avec l’arrivée du printemps. Le jaune des jonquilles lui rappelle les choix vestimentaires parfois douteux de son colocataire. Le rouge des tulipes la couleur du mot qu’il a laissé sur le frigidaire.

Une autre inspiration. Il desserre les poings. Il s’apprête à se frotter le visage pour chasser la tension qui gangrène ses nerfs, mais remarque le sang dans la paume de sa main. Il n’a rien senti.

— Putain…

Il songe à entrer dans le bâtiment sans rien dire à cet homme. Lui claquer la porte au nez, faire comme si de rien n’était. L’invitation de ce dernier à ne pas rester sur le perron le met d’ailleurs sur les nerfs. Il se ramène comme une fleur, jette son pavé dans la mare, et pose ensuite ses exigences. Des claques se perdent dans ce monde.

Se fichant du sang, Jason s’allume une cigarette. Il tire plusieurs petites bouffées pour combattre la démangeaison qui s’intensifie.

La main droite sur la poignée de la porte, Jason ne poursuit pas son geste. Rien ne l’oblige à accueillir l’autre homme dans l’association. Il peut le congédier sans aucune autre forme de politesse, mais viendra ensuite les questions. Pourquoi avoir congédié un potentiel adoptant ? Il devra se justifier, affronter les questions et les regards cherchant à comprendre. Autant dire qu’il préfère se jeter d’un pont.

Il tire la porte d’un coup sec, et la maintient du pied pour faire comprendre à l’autre qu’il peut le suivre. Jason n’attend pas davantage. Il s’avance dans le hall, le traverse sans un regard puis rejoint la pièce où il reçoit d’ordinaire les futurs adoptants. Là, il leur explique quelques modalités pratiques avant de les conduire à la chatterie.

Toujours sans un regard pour l’autre, il attrape une boîte pour récupérer coton et désinfectant, de quoi nettoyer sa main. Les entailles ne sont pas profondes, mais assez pour saigner. Il ne s’en est pas rendu compte. Ce n’est pas comme s’il sentait quelque chose avec sa main. Il pose ensuite le couteau sur la table pour l’essuyer ; une façon silencieuse également d’instaurer une protection.

— Si c’est un plan foireux pour m’approcher, va t’faire foutre. Si c’est une coïncidence, c’est pareil. J’ai pas de compte à te rendre.
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Mer 10 Avr 2024 - 19:26
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Blair suit Jason à l’intérieur du bâtiment, mal à l’aise devant sa froideur, même s’il la comprend. Il regrette à chaque seconde qui passe d’avoir ouvert sa grande gueule ; il ne peut plus qu’assumer les dégâts, maintenant. Il aimerait effacer ses mots comme de la craie sur un tableau noir, comme s’ils n’avaient jamais existé. Il aimerait remonter le temps, des années en arrière, pour convaincre Claire de lui laisser l’enfant, pour effacer tout ce que le corps de Jason laisse transparaître.

Le loup-garou a l’impression que du plomb coule dans son estomac lorsque Jason, après l’avoir mené dans une pièce, sort de quoi désinfecter des plaies. Sa plaie, en l’occurrence, dans la paume de la main, et Blair est bien des choses sauf stupide.

Le gamin s’est fait mal. Par sa faute. Il ne vaut pas mieux que Claire, pas mieux que ses propres parents ; une boule de culpabilité se forme dans sa gorge. Il n’a jamais voulu ça. Il aurait encore préféré ne jamais le rencontrer et souffrir toute sa vie de son ignorance. Pourquoi la vie semble prendre un malin plaisir à s’en prendre à ses enfants ?

Blair s’est parfois laissé à s’imaginer son fils ainé l’accepter dans sa vie ; est-ce le prix à payer pour de telles rêveries ? Il accuse la colère de Jason en silence, essayant de trouver ses mots pour ne pas le blesser, mais il sait déjà que c’est trop tard. Sa simple existence est une souffrance pour Jason.

Jamais Blair n’a pensé que le prix à payer pour ses conneries de tout jeune adulte serait si lourd.

Je n’en savais rien avant de te voir.

Sa voix se brise sur le dernier mot ; le loup-garou inspire, expire, essaye de reprendre le contrôle de ses émotions pour ne pas s’effondrer. Il n’a pas le droit. Il n’est pas celui qui souffre le plus, actuellement. Il peut uniquement tenter de minimiser les dégâts sur son fils. Il est celui qui est en tort, pour ne pas avoir su se la fermer sous le coup de l’émotion, pour ne pas avoir pu prévoir qu’il serait aussi mal reçu qu’un chien dans un jeu de quilles, et encore.

Vu comment Claire lui a parlé de Jason, il n’ose imaginer ce qu’elle a pu dire sur son compte, ce qu’elle a pu faire subir à ce gamin. Pas étonnant qu’il se soit braqué dès qu’il a prononcé son nom et même si Blair ne veut pas extrapoler sur ce qu’il ignore, il reconnaît les signes.

Fut un temps, Blair aurait réagi de la même façon, et c’est peut-être ça le plus terrible. Il sait ce qui peut mener jusqu’à ce point.

Et tu ne me dois effectivement rien. J’ai surtout été surpris. Je suis désolé. Vraiment. Je n’aurais… Je ne t’aurais pas imposé ma présence, si j’avais su.

Il y a d’autres associations pour les chats à Londres, Blair aurait eu l’embarras du choix. Pas qu’il ne voulait pas retrouver son fils, mais pas dans ces conditions-là, pas en le mettant devant le fait accompli sans pouvoir lui laisser une porte de sortie.

Il ignore s’il déteste plus Claire ou lui-même à cet instant, alors que son regard essaye de ne pas tomber sur la blessure de Jason. Si seulement il avait su se contenir. Si seulement il avait su fermer sa grande gueule. Il pensait réellement avoir travaillé sur son impulsivité, depuis le temps. Merde.

J’étais vraiment là pour les chats. Si vraiment je t’insupporte, dis-le. Je peux revenir une autre fois, avec un autre bénévole.

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Mer 10 Avr 2024 - 22:32



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Après avoir pulvérisé du désinfectant sur la plaie, Jason la tamponne avec un coton. Petit à petit, le sang se tarit ; l’entaille n’est pas très profonde. Quelle importance, de toute façon ? Ce n’est pas comme s’il sentait quelque chose. Il n’arrive même pas à garder le coton de la paume de sa main avec ses doigts, il a besoin de l’aide de sa main droite pour ce simple geste. Les nerfs ne répondent pas, et avoir nettoyé la chatterie pendant un moment n’aide pas. Il a tiré sur son corps, plus qu’il n’aurait dû, et le contrecoup se fait ressentir petit à petit. Il réprime un juron entre ses dents. Il hait sa faiblesse qui le rattrape toujours au pire moment, qui lui rappelle à quel point il n’est plus que l’ombre de lui-même sur certains aspects.

Comme s’il n’a pas déjà assez à l’esprit avec l’apparition de cet homme dans sa vie.

Jason n’a jamais voulu y croire. Sa mère lui a lâché l’information pourtant, lors de sa dernière visite. Elle le lui a craché au visage avant de lui claquer la porte au nez, les insultes dans le sillage tant à l’égard du fils que du père. Elle n’a pas caché sa colère comme sa haine, et depuis, Jason a toujours essayé de ne pas y prêter attention. Au fond, cette donnée n’a jamais apporté la moindre différence dans sa vie. Cet homme n’est rien d’autre qu’un inconnu, et l’idée de le retrouver ne lui a jamais traversé l’esprit.

Même maintenant qu’il l’a en face de lui par la force des choses, il n’en a pas envie. Il n’a pas envie de sympathiser, de recoller les morceaux.

Il n’y a rien à recoller.

— Parce que t’as pas reconnu ma tête, peut-être ?

Il claque ses mains contre la table. Depuis combien de temps cet homme est-il au courant ? A-t-il fui en apprenant la grossesse de sa petite amie de l’époque ? Ou n’a-t-il jamais rien su ? Avec cette femme dans l’équation, Jason s’attend à tout, surtout au pire.

Gallagher continue de parler. Jason l’écoute à peine. Il s’efforce de tirer sur sa clope sans la casser en deux entre ses doigts. Il contient avec peine la colère qui gronde en son for intérieur. Des excuses, toujours des excuses… A quoi s’attend-il, au juste ? Une petite tape sur la main pour la geste, un sourire amical et une étreinte de réconfort ? Le fils perdu qui s’émerveille de découvrir son père biologique après toutes ces années ? Que Jason lui laisse une chance malgré tout ?

— Arrête avec tes excuses ou j’te les fais bouffer.

Il en a assez des excuses pitoyables, de ce regard de chien battu. Il n’a pas demandé sa pitié. Il ne veut déjà pas celle de Riley ou celle de Gil, alors clairement, il ne veut même pas entendre parler de celle d’un inconnu sorti de nulle part.

La clope coincée entre les lèvres, il attrape le couteau suisse, joue avec. Plie et déplie la lame. Sa plaie ne le gêne pas - c’est comme si elle n’existait pas.

A part des excuses, des stupidités sans nom, Gallagher ne parle pas. Une lavette aux yeux de chien battu, à attendre que Jason fasse le premier pas. Que Jason manifeste un intérêt ou un refus brutal.

Putain. Il plante d’un coup sec le couteau dans la table. Il ne cille même pas au “tchonk” sonore, ne se préoccupe même pas des explications qu’il devra fournir le lendemain concernant l’état de la table. Avec un peu de chance, personne ne remarquera rien.

Gallagher veut un premier pas ? Il va l’avoir.

— Je te laisserai pas voir les chats. Chaque phrase équivaut à une flèche aiguisée. Si c’est comme ça que tu t’occupes d’un gosse, j’imagine même pas avec un chat.

C’est bas. Si ça se trouve, Gallagher n’en savait rien pendant toutes ces années. Jason s’en moque.
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Jeu 11 Avr 2024 - 3:24
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— Arrête avec tes excuses ou j’te les fais bouffer.

Évidemment que les excuses ne règlent rien. Blair rirait presque avec amertume de la ressemblance entre Jason et lui-même plus jeune. Deux pièces sorties du même moule, vraiment. Est-ce une punition pour avoir tourné le dos à ses parents ? Aurait-il dû rester sous leur autorité, alors même qu’il ne se supportait plus ?

Si un Dieu existe, alors il n’est en rien bienveillant.

Blair ignore cependant comment dialoguer avec Jason sans rajouter de l’huile sur le feu, à ce niveau-là. Si ses excuses ne paraissent pas sincères, alors pourquoi croirait-il n’importe quel mot qui sortirait de sa bouche ? Peut-être devrait-il partir et laisser le temps à tous deux de redescendre en pression. Le loup-garou aura ainsi la possibilité d’obtenir des conseils de Payne ; il sait ce qui s’est passé avec Claire, après tout.

Jason ne lui en laisse cependant pas l’opportunité et frappe dans une blessure qui n’a jamais cicatrisé. Si c’est comme ça que tu t’occupes d’un gosse, j’imagine même pas avec un chat.

L’espace de quelques secondes, le silence. Puis le visage blafard de Neil se superpose à celui de Jason et toujours le silence écoeurant, poisseux par-dessus lequel ses souvenirs hurlent.

Des corps sous des draps blancs.

Moira qui secoue son frère qui ne se réveillera plus jamais.

Rudy dont les yeux ne sont pas fermés.

Du rouge sur les taches de rousseur de Neil.

Payne qui le tire loin des siens, Tony qui serre Moira dans ses bras.

L’angle étrange du bras de Neil.

L’alliance de Rudy couverte de poussière rougeâtre, sur le sol.

Son fils, si petit, dont il ne trouve pas le poul sous ses doigts

Moira qui hurle à la mort, refusant de lâcher son frère.

Le déni.
Pourquoi ?

L’horreur.
Des hurlements.

POURQUOI ?
Ses hurlements.

Le vide.

L’air qui n’atteint plus ses poumons.

L’Alpha qui se plaint de la présence du BUR.

Rudy froide au toucher, le visage figé par la douleur.

Neil, son médaillon de St Andrew serré - planté - dans sa paume.

L’enfant que Blair n’a pas su protéger.

Les fils qui ont souffert par sa faute.



Blair inspire, lève inconsciemment les mains en l’air pour montrer qu’il n’est pas dangereux.

D’accord. D’accord.

Une première fois, hésitante, une seconde pour reprendre ses esprits et se cacher derrière un masque neutre. Jason ne saura pas ce qu’il vient de briser. Ce n’est pas aux enfants de gérer les problèmes de leurs parents. Ce n’est pas à Jason de ramasser des pots cassés bien avant qu’il ne le rencontre. Tant pis si Blair a l’impression que son coeur a cessé de battre, tant pis si les hurlements de ce jour-là tournent en boucle dans sa tête.

Je pense qu’il faut mieux que je parte. Bonne soirée.

Est-ce vraiment un départ ou une fuite ? Blair n’est même pas certain de savoir comment il ressort du bâtiment. Dans un état second, il envoie un SMS à Tony - Récupère Momo, stp - et erre dans Londres. Il ne peut pas rentrer dans cet état. Il ne peut pas offrir ce triste spectable à Moira. Qu’est-ce qu’il est censé lui dire, elle qui se faisait une joie d’avoir plus d’informations sur les chats ?

Son portable vibre régulièrement dans sa poche, mais il n’y prête pas attention. Il n’a pas le courage de faire face à ce qu’il sait être des messages inquiets de ses proches. Finalement, ses pas le mènent à l’endroit qu’il évite depuis près de quatre ans. Sur une tombe qu’il n’a jamais eu le courage de visiter après la mise en terre.

Blair s’effondre en silence sur le marbre, alors que la pluie qui commence à tomber se mêle à ses larmes.

Comment peut-il imaginer être un bon père ?

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Jason Hawke
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Jeu 11 Avr 2024 - 10:53



You can be all I got, what's the difference ?
Regent's Park ◈ Printemps 2024 ◈ Ft. Blair Gallagher
◈ ◈ ◈

L’orage gronde dans sa tête. Tout s’entremêle, balayé par les rafales de ses émotions trop vives. Les mains crispées contre la table, Jason tente de conserver son calme, de rester rationnel, mais il perd pied. Son sang-froid s’étiole, chahuté par les vagues qui le submergent. Les mots dépassent sa pensée, par pure volonté de provocation, sans le moindre égard pour les sentiments de Gallagher. Il s’en fiche. Il se fiche de savoir ce que cet homme a vécu, pourquoi il n’a jamais été là, ce qu’il pense à cet instant présent. Quelle importance ?

Et pourtant, c’est injuste envers Gallagher. Le choc qui se peint sur son visage, ensuite dissimulé sous un masque de neutralité, Jason le reconnaît entre mille. Riley a le même. Cette attitude de repli face aux piques assassines, le moment où l’autre baisse les bras plutôt que d’affronter la colère de Jason. Et si avec Riley Jason s’entête et ne lâche pas le morceau pour des raisons stupides, avec Gallagher, la douche froide s’abat sur lui.

Il ne lui adresse pas un regard, pas un mot lorsque Gallagher fuit le bâtiment de l’association. La porte claque derrière lui. Un chat miaule à quelques pas de lui, brusqué par ce bruit sourd. Jason ne bouge pas, les mains toujours ancrées sur la table - puis ses genoux s’effondrent. Ses jambes ne portent plus son poids, contrecoup émotionnel de cette discussion qui a viré au vinaigre. S’il ferme les yeux, les images se mélangent dans sa tête. Claire Renard, cet homme qui n’est pas son père, Riley, Gil, les talibans… Sa respiration s’emballe dans sa poitrine tandis que son cœur s’affole. Il n’arrive pas à faire face.

Ce n’est pas d’un simple remontant dont il aura besoin cette fois.
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