Depuis plusieurs siècles maintenant, l'existence des surnaturels a été révélée au grand public. Aujourd'hui, en Grande-Bretagne, ils cohabitent avec les humains dans la vie de tous les jours. Des lois et des organismes, ont été créés pour préserver cette paix parfois bousculée par quelques agitateurs. Les Loups-garous et les Vampires, vivant chacun dans leur communauté respective, s'avèrent moins effrayants que ce que l'on peut lire dans les légendes. Mais quelque chose se trame... Un secret tombé dans l'oubli est sur le point d'être découvert.
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Symphonie (dés)accordée | Ft Micah Reed
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Sam 17 Fév 2024 - 0:20

Symphonie (dés)accordée


❈ Ft Micah Reed

❈ Farrigton, London Symphony Orchestra

❈ Hiver 2023


Tu es sûre de ne pas vouloir venir ?

— J’ai deux contrôles demain, donc oui. Tu diras à tante So’ que je suis désolée.

Elle comprendra. Ne vas pas te coucher trop tard, le sommeil est aussi important que les révisions.

Blair ébouriffe les cheveux de Moira, qui grimace avant de lui tirer la langue. Elle aplatit à nouveau ses cheveux d’un geste de la main, sans sortir le nez de ses cours. Blair aurait préféré qu’elle se repose ; la veille d’un contrôle, il est trop tard pour apprendre, de toute façon. Mais elle est têtue, comme sa mère ou lui-même, alors il sait d’avance que cela ne servira à rien de la forcer à faire autre chose.

Il termine de s’apprêter en repassant un coup de peigne dans ses cheveux et en saisissant la veste de costume en velours bleu céruléen. Pour être honnête, Blair n’a clairement pas les moyens d’investir dans un costume aussi cher, mais sa sœur ne lui a pas laissé le choix. Elle refuse que son frère soit la risée du carré VIP lorsqu’elle joue ; c’est sa façon à elle de défendre son image et Blair sait mieux que de lui tenir tête.

Il ne compte plus les robes ou les tailleurs qu’elle a offert à Moira pendant les deux années qu’elles ont passé ensemble. Assez pour remplir une armoire en plus de son armoire de vêtements de tous les jours et Blair n’a pas son mot à dire sur le sujet. En même temps, ce n’est pas son argent et il n’a pas à dire à sa sœur comment le dépenser ; ça ne la suivra pas dans sa tombe, par ailleurs, alors autant qu’elle se fasse plaisir.

Bonne soirée, mon ange !

Moira se contente de le saluer de la main, avant qu’il ne sorte de chez eux.

Le trajet jusqu’au London Symphony Orchestra, Blair pourrait presque le faire les yeux fermés. Depuis qu’il s’est réconcilié avec sa sœur, il ne manque jamais une occasion d’aller la voir en concert, ce que Sorcha encourage ; c’est d’ailleurs elle qui paye les. Blair a bien tenté de refuser, à une époque, mais elle n’en a jamais démordu. Vu le prix du billet, parfois, il a fini par comprendre qu’il n’aurait sans doute jamais eu les moyens d’aller écouter Sorcha aussi souvent, encore moins en famille, si elle ne les payait pas elle-même.

Dans le hall, il y a déjà du monde qui attend pour faire valider son billet et pouvoir rejoindre sa place. Blair salue d’un signe de la tête certains des employés qu’il connaît, depuis le temps, se glisse dans la file pour composter son billet, avant de s’avancer un peu plus loin dans le hall, au milieu des gens qui discutent ou observent le bâtiment avant de rejoindre leur place.

Cependant, avant qu’il ne prenne la direction désirée, quelqu’un le percute dans son dos. Surpris et par effet balançoire, il bouscule à son tour la personne devant lui ; sa main se tend pour la rattraper par le coude, conscient qu’il aurait risqué de la mettre à terre sinon. Il a beau contrôler sa force, il ne contrôle pas son propre poids.

Je vous prie de m’excuser.

Il la relâche sans lui accord un regard de plus – il n’a pas spécialement envie de s’étendre sur l’incident – avant de se retourner vers les responsables, un vieux péteux bourgeois et sa femme.

Faites attention. Vous n’êtes pas seuls ici, grogne-t-il.

Il s’éloigne sans rien ajouter, préférant se diriger du côté des loges. Ah, les personnes âgées, les fléaux des concerts. Vraiment, à chaque fois qu’il a passé un mauvais moment, c’était la faute d’un petit vieux. Pourvu qu’il ne devienne pas comme eux en vieillissant. Son humeur est cependant chassée au loin lorsque sa sœur le rejoint, le sourire aux lèvres et les murmures qui la suivent.

Bonsoir, So’. Ne devrais-tu pas être dans ta loge, à te préparer ?

Une question qu’il pose à chaque fois, et dont la réponse ne varie jamais ; un petit jeu entre eux, un moyen d’entamer la conversation lorsqu’ils venaient à peine de se retrouver et ne savaient plus trop quoi se dire lorsque Blair venait à un de ses concerts.

— Et manquer de te dire bonjour ? Jamais !

Sorcha rit alors qu’elle glisse son bras sous le sien pour le mener à sa place. Blair lui explique l’absence de Moira, lui raconte la bousculade, grogne sur les vieux et se réjouit de la lueur amusée dans les yeux de sa jumelle. Elle ne sort pas de sa loge uniquement pour le voir avant le concert, mais aussi pour apaiser la petite étincelle de trac qu’elle ressent toujours après des années de scène.

Cependant, une mauvaise surprise l’attend à sa place ; la personne installée à côté de son propre siège ne lui est pas inconnue. Il s’agit de l’homme qu’il a bousculé comme le pire des malotrus.

Bonsoir… ?

Blair essaye tant bien que mal de ne pas se décomposer, alors qu’il s’assoit à côté de son voisin. Il y a mieux pour faire connaissance lors d’un concert que de rentrer dans la-dite personne. Et sa sœur, loin de l’aider à se dépatouiller, ricane en saisissant la situation, avant de repartir pour les coulisses dans un froissement de satin lilas.

Autant essayer d’apaiser les choses, vu qu’ils seront côte à côté pendant au moins deux heures. Sans compter l’entracte. Oh, la soirée va être longue.

Je suis sincèrement navré pour tout à l’heure, monsieur… ?

Vraiment, que quelqu’un le sorte de là.

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Dim 10 Mar 2024 - 21:44


Il ne savait pas quand était la dernière fois qu’il avait assisté à un concert. Ou plutôt ; La dernière fois qu’il avait eu le temps d’assister à un concert, et surtout la dernière fois qu’il avait eu envie de s’y rendre tout simplement. Avec ses horaires chargés et toutes ses excuses pour ne pas devoir rentrer à la ruche plus que nécessaire, Micah avait enchaîné casting sur casting, fait un défilé entre deux, renvoyer quelques assistants qui ne lui convenaient pas du tout… Bref, une vie de princesse bien entière et occupée. Trop, d’ailleurs, puisque ce fut son agent qui décida d’un coup de tête, ou peut-être qu’il l’avait entièrement perdu d’ailleurs, de vider l’agenda du blond pour son après-midi et le lendemain. Soit disant qu’il "trouvait Micah plus pâle que d’habitude", une façon polie de dire que le vampire était d’une humeur exécrable puisque la teinte de sa peau ne pouvait plus changer, à l’exception d’un possible rougissement de joue qui n’arriverait jamais.

"Ça te fera du bien de te détendre un peu, Micah. Une petite pause, ça ne fait pas de mal…! Et puis tu aimes bien ce genre de concerts, non ? Rien de mieux qu’un peu de classique pour relaxer."

Et puis quoi encore. Ouais, bah, il aurait pu tout aussi bien prendre un bain chaud et franchement : le résultat aurait été le même. D’autant plus qu’il n’aurait pas à supporter les gens autour de lui, il fut à deux doigts de refuser l’offre de son manager, mais pour une rare fois, Micah se contenta de soupirer et de rouler des yeux. À voir l’air complètement désespéré et appréhensif de ce dernier, il avait préféré céder. Après tout, il avait bossé durement ces derniers jours, avec ces contrats en place, et Micah n’était pas aussi insensible que les gens pouvaient le croire. Pour lui faire plaisir, sans toutefois le mentionner, il avait marmonné positivement sa réponse en le chassant d’un signe de main comme une petite mouche envahissante. Au soulagement lisible dans les yeux de son manager à ce sourire béat et complètement ridicule, le vampire soupira, regrettant presque déjà d’avoir accepté. La matinée s’écoulant, il rentra chez lui le temps de prendre une bonne douche et d’attendre l’arrivée de celle qui s’occupait de sa longue chevelure et de son maquillage de temps en temps. Une des rares assistances qu’il appréciait aux yeux du monde et qui supportait son caractère bien trempé.

En peignoir, la jeune fille sécha ses longs cheveux blonds, les terminant d’un brushing parfait avant d’appliquer un très léger baume à lèvres d’une teinte rosée pour lui donner un peu plus de couleur et de chaleur à ses traits trop souvent agacés. Une petite touche de mascara, lui laissant toutefois un air des plus naturels, la discrétion de son appliqué se joignait parfaitement à l’habit qu’il avait choisi. Un costume pourpre, assorti à son regard de rubis, modernisé sans cravate ou nœud papillon. Simple et intemporel, un t-shirt blanc de Valentino qu’il entra dans son pantalon, des chaussures de ville ainsi que de jolis bijoux dorés, c’était amplement suffisant pour un simple concert. Déjà qu’il aurait préféré s’y rendre en jeans et t-shirt tout simplement, sa maquilleuse lui avait fait les gros yeux, ce qui avait terminé de lui faire céder à porter son costume. Cette dernière battit des cils en le voyant toujours aussi apprêté, ne pouvant s’empêcher de se moquer en lui disant qu’il risquait de détourner l’attention du spectacle à être aussi joli. Soupirant, Micah l’invita à prendre la sortie puisqu’elle avait terminé son travail, l’entendant ricaner alors qu’elle s’éloignait dans le couloir, ce qui ne fit que rehausser son agacement.

Il n’avait déjà pas envie d’y aller, si en plus il devait se coltiner des gens et des regards lourds…! Attrapant ses effets personnels ainsi que le billet que son manager lui avait fourni, il ne lui fallut que quelques instants de plus pour que son chauffeur le récupère devant son immeuble et le conduire jusqu’au London Symphony Orchestra. Il y avait déjà une foule lorsqu’il entra dans le hall, ignorant les photographies plus ou moins discrètes que l’on prenait de lui lorsqu’il se faisait reconnaître. Le billet validé, reconnu en tant que VIP, Micah se fit offrir une coupe de vin rouge rapidement, acceptant de la prendre surtout pour ne plus se faire embêter plutôt que de le consommer. Avec le temps, il avait développé une certaine tolérance à l’alcool, bien qu’il ne pouvait pas en abuser. Il lui faudrait au moins trois bons verres pour se sentir malade et subir les effets secondaires, ce qui était largement suffisant pour une soirée de ce genre.

Interpellé par des gens qu’il connaissait à distance - et qu’il aurait préféré qu’il reste à distance -, il était perdu dans la contemplation de ses ongles nus, l’idée de se payer une manucure lui effleurant l’esprit un instant dans le désintéressement de cette conversation à sens unique lorsqu’il se fit soudainement bousculer. D’un coup dans son dos, il fit un pas brusquement vers l’avant, s’écrasant contre son interlocuteur, sa coupe de vin s’écrasant directement sur son t-shirt blanc. Si la couleur ne jurait pas avec la teinte de son costume, s’en était une autre histoire pour le pauvre tissu nacré. Surpris de ce carambolage dans le hall, il n’eut pas le temps d’ouvrir la bouche alors qu’il leva les yeux sur celui qui venait de signer son arrêt de mort de cette offense, les yeux rubis passant de la main lui retenant le coude à sa coupe presque vide, jusqu’au visage de l’homme qui se détourna après des excuses absolument pas suffisantes aux oreilles de Micah.

Son interlocuteur, livide, paniqua en balbutiant des mots incompréhensibles qui semblaient être un mélange de "oh doux jésus", "votre pauvre habit", "laissez-moi vous aider" et un dernier "attendez, j’ai des mouchoirs dans ma poche" qui fut amplement suffisant pour que Micah le plante sur place et se dirige vers la salle de bain. Même s’il essayait de rincer son haut, il le savait gâché. Prenant une grande respiration, épongeant tout de même le tissu pour réduire un minimum l’inconfort de cette sensation de textile mouillé sur sa peau pâle, il s’intima lui-même de rester calme et zen. Pour combien de temps ? Un véritable mystère.

Libéré de tout idiot, Micah avait gagné sa place rapidement, prenant place sur sa chaise pour sortir aussitôt son portable et envoyer une photo de son pauvre haut bousillé à son manager. S’il avait déjà perdu un peu de son calme le temps de se rendre à sa place, ses doigts tapant sur son téléphone en écrivant sa colère à son manager n’aidait en rien. Micah était tellement concentré dans son élan qu’il ne se rendit pas tout de suite compte de la personne qui se tenait debout, tout près, et qui le dévisageait. Il ne sut si ce fut son « bonsoir » ou le fait qu’il venait de prendre place à côté de lui qui le fit daigner de détourner les yeux de son paragraphe de bêtises, mais il le regarda sans le voir, complètement indifférent sur le coup. Il lui voulait quoi, ce type ? Ayant presque oublié de qui il s’agissait, si ce dernier n’avait pas poursuivi sa lancée et ne se serait pas excusé pour "tout à l’heure", peut-être aurait-il pu passer un reste de soirée paisiblement. Assis silencieusement, une jambe croisée sur l’autre, avec ses traits si délicats ; si facile aurait été de croire qu’il n’était que douceur… Si ce n’était que de la lueur qui venait brusquement de s’enflammer dans ses yeux, après de longues secondes à le regarder comme s’il était étrange, reprenant conscience de la situation. Oh, oui. Une mauvaise surprise. Une très mauvaise surprise.

"… Vous."

Un simple mot qu’il relâcha impunément, suffisamment fort pour que quelques regards se retournent pour se détourner aussi rapidement à voir Micah froncer des sourcils. Il le toisa encore silencieusement, longuement, peut-être trop longtemps. La différence était le changement palpable de tension qui venait de s’alourdir et de la froideur narquoise qui se dégageait de plus en plus de son joli minois et de ses iris pourpre. Qu’il le vouvoie relevait déjà du miracle, mais il ne pouvait pas compter sur un deuxième pour pouvoir s’en sortir indemne face à un Micah visiblement hautement agacé.

"… Monsieur qui s’attend à de meilleures excuses que ça."

Son ton était tranchant, narquois. Micah était peut-être une douceur visuellement, mais son tempérament était l’opposé total. Et il n’en avait pas terminé avec cet inconnu qui avait osé le bousculer. Se redressant sur sa chaise, glissant son téléphone dans sa poche, il ne quittait pas son pauvre voisin de sièges des yeux, ne lui laissant pas la moindre chance d’échapper à sa tempête. Pire, un léger sourire s’étira sur ses lèvres, un sourire qui n’avait rien de chaleureux, mais qui débordait d’ironie et de raillerie.

"Non seulement, vous m’avez bousculé, mais vous m’avez fait renverser mon verre et maintenant, je dois me taper le concert dans cet état. Ça sert à quoi d’avoir un tel gabarit si vous n’êtes même pas capable d’éviter un vieillard ??"

Sa langue claqua sur son palet, entrouvrant les pans de son veston pour lui montrer plus précisément l’ampleur des dégâts de cette misérable coupe de vin qui avait imbibé son haut et non ses lèvres. L’ouragan Micah n’en avait pas fini avec lui, pas tout de suite. Penchant la tête sur le côté, son sourire railleur ayant disparu de son visage, le modèle ne chercha toujours pas à mâcher ses mots.

"Vous savez combien coûte ce t-shirt ? Oui ? Non ? Non, certainement pas, pourquoi est-ce que je demande, même."

700 balles, tout au plus. Mais il préféra le laisser imaginer et, sans aucun doute, se tromper en se disant qu’il devait porter des tenues abordables pour le commun des mortels. D’un soupir magistral, il se cala de nouveau sur son siège, venant pincer l’arrêt de son nez telle une véritable diva, il ignora complètement les voix des fans qui passaient non loin d’eux et qui cherchaient à l’interpeller à coup de "oh, c’est monsieur Reed !", "Micah Reed, le modèle..!", n’attirant qu’encore plus l’attention sur la princesse et son malheureux voisin. Il grommela dans sa barbe inexistante, plus à lui-même qu’envers son interlocuteur.

"Incroyable, vraiment."


[  Feat Blair Gallagher ]
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Mer 13 Mar 2024 - 10:18

Symphonie (dés)accordée


❈ Ft Micah Reed

❈ Farrigton, London Symphony Orchestra

❈ Hiver 2023


Blair a généralement un bon instinct avec les gens et actuellement, tout lui hurle que la personne à côté de lui ne lui a pas pardonné son geste. Chaque mot qui sort de sa bouche est comme une lame de rasoir bien aiguisée, destinée à blesser plutôt qu’à arrondir les angles. Pour être honnête, le loup-garou n’apprécie pas vraiment de se faire incendier alors qu’il a simplement essayé d’éviter le pire.

Ah, ces riches. Ils lui font penser à ses parents, et cela ne le met que rarement d’humeur tranquille.

Je ne peux pas prévoir qu’un vieillard qui perd la boule me prenne pour une quille. Désolé d’avoir préféré vous épargner une chute plutôt que sauver votre vin.

Le sarcasme quitte sa bouche plus vite qu’il ne l’aurait voulu, mais Blair ne reprend pas ses paroles pour autant. Il pense chaque mot ; à ses yeux, mieux vaut une chemise qu’une rencontre avec le sol. Le vampire insiste quand même, montrant les dégâts, et Blair hausse les sourcils lorsqu’il le raille sur le fait qu’il ne connaisse sûrement pas le prix de son t-shirt.

En vérité, Blair n’en aurait aucune idée s’il ne fréquentait pas sa sœur et n’avait pas dû subir ses virées shopping à chaque fois qu’elle estimait qu’il avait besoin de nouveaux vêtements. Il connaît mieux que d’essayer de l’arrêter ; la migraine qu’il en retirerait n’en vaudrait pas le coup.

Je dirais très exactement 678 livres sterlings, si je reconnais bien le modèle. Pour être honnête, je ne pense pas que la musique se soucie de si nous portons une chemise à 10 livres ou à 700 livres pour l’écouter. Si ce n’était pas pour ma sœur…

Blair ne finit pas sa phrase. Il n’a pas vraiment à s’expliquer face à un inconnu qui lui en veut pour une situation qui n’est pas entièrement de sa faute en premier lieu. Il a écouté sa sœur enfant, alors qu’elle était encore toute débutante, affalé en pyjama sur son lit. L’habit ne fait pas le bon auditeur et les riches viennent plus en concert pour s’exhiber plutôt que pour apprécier la musique.

Cependant, des chuchotements derrière eux lui fait tendre l’oreille et il se fige alors qu’il en comprend la teneur. Merde.

Le nom de Micah Reed ne lui est absolument pas inconnu ; avec son métier, il ne peut pas se permettre d’ignorer le nom d’une princesse de ruche. Et, maintenant qu’il y fait attention, il reconnaît son visage, même s’il n’a pas fait immédiatement le lien. Doit-il faire comme si de rien n’était, comme il ne s’est pas présenté de lui-même, ou agir en conséquence ? La première solution lui paraît la plus sage, vu l’air sur le visage de la princesse alors que d’autres spectateurs le reconnaissent et chuchotent dans son dos.

Ce ne doit pas être facile tous les jours, mais ce n’est pas pour autant que Reed doit lui cracher son venin dessus. Bon sang, pourquoi ces derniers temps, il ne tombe que sur des vampires avec lesquels il est difficile de discuter ? Son collègue lui suffit amplement en journée. Peut-être devrait-il fuir la scène de crime et rentrer chez lui en espérant que la princesse oublie sa tête ?

Blair aime trop écouter sa sœur jouer pour se résoudre à prendre cette décision, pour le meilleur comme le pire.

Je paierai les frais de pressing, si cela peut m’aider à gagner votre pardon.

Ce n’est qu’une tache de vin. Cela devrait partir, non ? Non ?

À moins que vous n’envisagiez d’exiger autre chose ?

Maintenant, Blair se demande s’il n’aurait pas mieux fait de faire l’asociale ou de supplier plus fort Sorcha du regard pour qu’elle ne le laisse pas à la merci d’un vampire remonté comme un coucou suisse.

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