Il fredonne un air qui le hante sans pouvoir mettre un nom dessus, distrait et pensées tournées vers le chaos. Le BUR a eu de drôles d'affaires, récemment. Rien qui ne sorte de l'ordinaire, rien qui ne soit pas attendu, mais quelque chose lui paraît être en surbrillance. Une petite graine de chaos à planter quelque part, sans doute. Un moment d'inattention qui pourrait voir la ville prise dans les cris et l'horreur.
Une belle petite fête, en somme.
Disons qu'Az a quelques idées. Son envie de voir le monde brûler en étant aux premières loges le démange, mais ce n'est pas encore le moment, Londres trop précieuse encore pour être engloutie dans la seconde. Le blond tourne les clés de son chez-lui, avant de se figer. C'est ouvert. Sa tête dodeline, curiosité évidente dans la manière dont il pousse délicatement la porte. La serrure n'a pas été forcée, donc c'est soit quelqu'un de particulièrement méticuleux, soit-
-ses lèvres se fendent en un sourire toxique, alors qu'il joue avec son trousseau de clés d'une main, ferme la porte d'entrée avec une satisfaction terrible. Az enlève ses chaussures, dépose ses affaires en fredonnant un peu plus, avant de s'accouder à l'encadrement de la porte, épaule gauche solidement posée contre le bois. « Toujours aussi polie, » il souffle sur un ton amusé, critique trop douce pour être prise au sérieux.
Willow est chez lui.
Petit courant d'air insaisissable, il ne sait pas si c'est son caractère ou son air adorable qu'il adore froncer qui l'attire. Az sourit, se décroche de sa porte avant de faire face à celle qui décide aléatoirement d'être sa colocataire. « Fais comme chez toi, trésor, » effleure son épaule, la courbe de son cou, yeux de prédateurs rivés sur elle, elle, elle, « tu sais ce qu'on dit, ce qui est à moi est à toi. » Et vice-versa, elle lui appartient tout entière, expression dégoulinante d'une possessivité évidente, main qui grimpe derrière sa nuque pour la garder dans le creux de ses doigts.
|
|