Depuis plusieurs siècles maintenant, l'existence des surnaturels a été révélée au grand public. Aujourd'hui, en Grande-Bretagne, ils cohabitent avec les humains dans la vie de tous les jours. Des lois et des organismes, ont été créés pour préserver cette paix parfois bousculée par quelques agitateurs. Les Loups-garous et les Vampires, vivant chacun dans leur communauté respective, s'avèrent moins effrayants que ce que l'on peut lire dans les légendes. Mais quelque chose se trame... Un secret tombé dans l'oubli est sur le point d'être découvert.
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A place to put your pain, your consequence | Ft Jason Hawke
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Jeu 11 Avr 2024 - 10:24
A place to put your pain, your consequence

❈ Ft Jason Hawke

❈ Scotland Yard, BUR

❈ Printemps 2024

— Quelqu’un à interroger pour ta pomme, Gallagher.

L’horloge a passé minuit depuis un moment lorsque l’un des collègues de Blair pose une pochette à côté de la tasse de café qu’il remplit régulièrement. Le loup-garou ignore le regard concerné du-dit collègue - il sait que sa présence au bureau, à des heures pareilles, a de quoi surprendre et inquiéter - pour s’en saisir.

Tu m’apportes quoi, exactement ?

— Incident dans un squat avec un Solitaire. On a un témoin. Tu prends sa déposition et il pourra repartir. Il est dans la salle d’audition 3.

J’m’en charge.

Blair se saisit du dossier et de son portefeuille dans la poche de sa veste, avant de descendre les étages. Il passe devant les distributeurs et récupère une bouteille d’eau, un paquet de chips et un de madeleines, au cas où le témoin aurait faim. S’il se trouvait dans un squat, il en aura peut-être envie. Et puis, de quoi manger, ça n’a jamais tué personne, qu’il sache. Sauf en cas d’empoisonnement. Ou d’allergies.

Le loup-garou se pince l’arrête du nez. Le manque de sommeil ne lui réussit pas, mais ce n’est pas intentionnel. Il n’arrive pas à s’endormir sans faire d’atroces cauchemars, alors il préfère encore s’abrutir avec le boulot. Sa fille s’inquiète, il le sait, mais il ne peut rien y faire. Il ne peut pas apaiser ses tourments, pas alors qu’elle lui rappelle ses échecs avec violence. Elle ressemble trop à Neil et à Rudy.

Le goût de culpabilité n’a plus quitté sa bouche depuis son altercation avec son fils Jason.

Blair arrive enfin à la salle d’audience 3 et appuie sur la poignée de la porte ; un grognement agacé lui échappe alors que la porte lui résiste. Foutu service publique. Il appuie de tout son poids sur la porte en actionnant la poignée et enfin, la porte daigne s’ouvrir.

Bonsoir, je suis l’agent Gallagher, je…

Blair s’arrête en pleine phrase et ses yeux s’écarquillent d’horreur derrière ses lunettes teintées. Pourquoi, de tous les Londoniens, fallait-il que ce soit Jason qui se retrouve témoin de cet incident ? Et puis, pourquoi se trouvait-il à proximité d’un squat ? Est-il sans-abri ? Drogué ? Ou pire encore ? Ou peut-être n’est-ce que son anxiété qui parle. Il se fait sûrement des idées ; Jason ne serait sans doute pas bénévole s’il se trouvait dans ce genre de situation, n’est-ce pas ?

Un soupir lui échappe alors qu’il referme la porte derrière lui et dépose sans un mot les snacks sur la table, devant Jason. Il ne sait pas comment entamer la conversation, vu comment ils se sont quittés ; est-ce qu’il devrait même être là ? Jamais il n’aurait eu le dossier entre les mains si leur lien du sang était connu des services.

Considérant leur absence de relation, à vrai dire, Blair n’a pas pensé à le signaler. Il avait autre chose en tête, ces derniers temps.

Tu peux demander quelqu’un d’autre, si tu le souhaites.

Peut-être le plus simple, vu comment leur première et dernière rencontre s’est déroulée.

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Jeu 11 Avr 2024 - 11:45



A place to put your pain, your consequence
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Que dirait Riley, s’il le voyait comme ça ?

Rien que cette idée lui serre le cœur autant qu’elle lui donne la nausée. La tête posée contre la table froide, Jason ferme les yeux. La lumière blafarde de la pièce austère n’arrange pas le mal de crâne qui lui vrille les tympans. Il rouvre les yeux. Il préfère être à moitié aveuglé plutôt que de se perdre dans les méandres de son imagination, à songer aux réactions de Riley. Son supérieur le couvrirait de sollicitude, d’une inquiétude étouffante, le regard lourd de sous-entendus. Il chercherait à comprendre la raison derrière cette rechute, souffrirait de n’écoper que du silence pour toute réponse. Un scénario plus que probable, que Jason tient à éviter par-dessus tout. Une chance que Riley soit aux États-Unis, bien loin de savoir ce qu’il se passe au cœur de la nuit londonienne.

Jason a toujours détesté les questions à son sujet, peu importe le thème. A chaque fois, elles sont tout autant de flèches affûtées qu’il ne supporte pas. En particulier maintenant. Pourquoi ne dort-il pas ? Pourquoi découche-t-il ? Pourquoi n’en parle-t-il pas à son colocataire ? A son médecin ? Que fait-il dans un squat ? Qu’a-t-il fait pour en arriver là ? N’a-t-il pas honte d’être un débauché pareil ?

Un grognement s’échappe d’entre ses lèvres. Depuis combien de temps attend-il dans cette pièce ? L’agent du BUR l’a posé là et n’est plus revenu. Avec la lumière palote, le mobilier austère et les murs blancs, Jason se croirait en garde à vue, avec un flic prêt à débouler d’un instant à l’autre pour l’interroger sur ses agissements nocturnes. A-t-il des liens avec ce solitaire qui a causé des ennuis ? Était-il là pour des activités illicites ? De toute façon, Jason n’a guère pu faire plus suspect que de refuser toute visite médicale depuis que le BUR l’a récupéré. Il sait comment ses analyses ressortiront, et il ne tient pas à être fiché alors qu’il a réussi à s’en tenir éloigné depuis son installation à Londres.

Cela dit, un œil observateur n’a sûrement pas besoin d’analyse sanguine pour comprendre. Jason n’a pas bonne mine. Les traits tirés, la fatigue de ces derniers jours a pris le dessus, et le squat où il restait n’était pas un bel exemple de salubrité. Ses vêtements accumulent la poussière et la saleté ; seules ses rangers sont nickel, comme d’habitude. Son bras gauche lui fait un mal de chien, et il prend sur loin pour ne rien en montrer. Voir un médecin, c’est bien la dernière chose qu’il souhaite.

La porte s’ouvre dans un bruit sourd. Des pas entrent dans la pièce. Jason réprime à moitié un soupir. C’est pas trop tôt. Peut-être qu’il pourra repartir bientôt ? Il espère qu’aucun agent du BUR ne cherchera à vouloir le raccompagner chez lui. Il n’a aucune envie de retourner chez Gil au petit matin, après plusieurs jours à découcher. A dire vrai, il n’a plus remis les pieds à l’appartement depuis cette soirée-là à l’association, et il n’a pas non plus donné de nouvelles.

Rien n’a changé, au fond. Il commet les mêmes erreurs qu’aux États-Unis, retombe dans les mêmes travers.

Finalement, il se redresse, prêt à affronter l’agent du BUR, lorsque son sang se glace dans ses veines. Son cœur rate un battement.

Putain. Il a besoin d’une clope, maintenant.

Il n’est pas le seul choqué, de toute évidence. Gallagher a beau déposer bouteille d’eau et snacks sur la table, il ne s’est pas attendu à croiser Jason dans ces conditions.

Jason lâche un long soupir tandis qu’il s’adosse contre le dossier de sa chaise. Sa main droite frotte son visage, tandis que son bras gauche reste replié, en appui contre son torse pour le soulager. Son bras lui fait un mal de chien.

— Et attendre encore trois plombes ? J'préfère en finir maintenant.

La voix rêche, Jason ne paie pas de mine. Toute cette situation le dépasse. Nombre d’insultes traversent son esprit. Il ne sait pas par quel côté aborder le sujet. Ses pensées ne suivent pas le rythme.

— J’peux fumer ?

La diversion pour faire face à l’hésitation. Les mots lui coûtent. Il a pourtant cogité sur la question ces derniers jours. Encore un soupir, cette fois plus long.

— J’aurais pas dû dire ça l’autre jour. C’était vache.  
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Jeu 11 Avr 2024 - 23:51
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❈ Ft Jason Hawke

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Jason est visiblement aussi pertubé que lui de le voir. Ce n’est pas si surprenant, il ne devait pas savoir que Blair est un agent du BUR. Le loup-garou retient un soupir lorsque son fils lui demande s’il peut fumer et il jette un regard vers le détecteur de fumée en haut du plafond. Il devrait réussir à l’atteindre, en montant sur la chaise, et au moins Jason aura un moyen de calmer sa nervosité.

Le BUR a souvent à faire à des gens en proie aux addictions, aussi Blair devrait pouvoir justifier son geste au besoin.

L’agent tressaille de surprise lorsque Jason lui demande pardon pour ses mots de l’autre jour et il le regarde avec perplexité. Est-ce qu’il pense réellement qu’il lui doit des excuses ? Ce n’est pas comme si Blair ne pouvait pas comprendre d’où cela venait. Et Jason n’est pas responsable des dégâts que ses paroles ont causés ; il n’y a que Blair et son incompétence à protéger les siens à pointer du doigt.

Je ne t’en veux pas, tu n’as pas besoin de t’excuser.

Blair espère que Jason sentira qu’il est sincère, alors qu’il se relève pour monter sur la chaise et enlever le détecteur de fumée. Il en retire la pile alors qu’il se rassoit et la pose avec le détecteur sur la table, à côté de la pochette que le loup-garou ouvre finalement pour prendre connaissance des détails de l’incident.

Maintenant, tu peux fumer.

Son regard s’attarde peut-être quelques secondes de trop sur la poussière sur les habits de Jason, sur sa tête de déterré qui fait miroir à la sienne, sur le bras qu’il serre contre lui. Blair essaye de réprimer l’inquiétude qui gronde en lui, se rappelant que Jason ne veut rien avoir à faire avec lui. Son inquiétude ne sera pas la bienvenue et il n’a aucunement envie de le braquer un peu plus.

Et pourtant, Blair serre son poing alors que l’envie d’attraper Jason par le col et de l’emmener à l’hopital le plus proche naît en parcourant le dossier. Attaqué par un Solitaire un peu trop alcoolisé en plein milieu d’un squat, mais qu’est-ce que ce bordel ? Comment Jason a-t-il pu s’en tirer sans blessure ? Est-ce qu’il a vraiment envie de le savoir ? Il n’a pas vraiment le choix, vu sa position, mais tout de même.

Nous avons seulement besoin de ta déposition par rapport à ce qui s’est passé. Tu n’as pas d’ennuis.

Blair sort le stylo de la poche de sa chemise, avant de se renfoncer au fond de la chaise. Il aimerait être uniquement professionnel, vu la situation, mais son traître de cœur lui fait un mal de chien. Il a pourtant plus de self-control que cela, d’habitude. Il n’est pas de ceux qui laissent leurs émotions déborder, et pourtant.

Nom, prénom, date de naissance, numéro de téléphone et adresse, s’il te plaît.

La nuit va clairement être longue. Trop longue. Pourvu que Jason se plie sans protester à l’audition. Plus vite ils en auront terminé, plus vite le gamin pourra le fuir et peut-être alors que Blair arrêtera de s’inquiéter.

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Ven 12 Avr 2024 - 11:15



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Jason est trop lucide pour toutes ces conneries. Il dormait avant l’attaque du solitaire, les ‟remontants” de la nuit se dissipent petit à petit. Toujours assez présents pour transparaître sur les analyses, mais pas assez pour inhiber ses pensées - et juste ce qu’il faut pour lui coller un mal de crâne carabiné. Plus qu’une bouteille d’eau, il aurait apprécié de l’alcool, même une simple bière, qui ne sera de toute façon pas assez forte pour affronter cet imbroglio - mais ce serait un début.

Les doigts de sa main droite se plient et se déplient, combattent la nervosité à travers des petits gestes inutiles et se retiennent d’aller enserrer l’une de ses armes. L’agent du BUR qui l’a conduit dans cette pièce n’a pas pris la peine de le fouiller - après tout, il n’est qu’un innocent citoyen victime d’une agression, pas un criminel qu’il convient de neutraliser. Alors Jason a toujours son couteau suisse dans la poche de son pantalon, et son pistolet rangé à la ceinture, dissimulé par sa veste poussiéreuse. Il ne sort jamais sans ses armes. Même à l’appartement, elles ne sont jamais hors de portée. Au moindre imprévu, son premier réflexe est de les attraper.

Une chance qu’il n’ait pas tiré face à ce solitaire.

La réponse de Gallagher le crispe plus qu’elle ne le devrait, et Jason s’enferme dans le silence. Le regard rivé sur le sol à la propreté pas très nette - ou sans doute est-ce un jeu de l’éclairage blafard et de son mal de crâne -, il n’épilogue pas sur le sujet. Il n’a rien à dire de plus. N’a pas envie non plus de s’attarder sur les sous-entendus potentiels qu’il croit déceler - ou peut-être qu’il imagine des choses. Il n’en sait rien, si ce n’est que l’attitude de Gallagher le met mal à l’aise.

Avec le détecteur de fumée décroché, Jason n’attend même pas l’autorisation pour sortir de sa poche le boîtier métallique qui contient ses cigarettes roulées. Il en attrape une, l’allume pour tirer une première longue bouffée, avant de poser boîtier et briquet sur la table. Il fait tout de la main droite, sans jamais recourir à la jumelle qui repose contre son torse. Ses gestes ne témoignent aucune maladresse. Il a l’habitude. Il a appris à faire avec, lorsqu’il a d’abord cru qu’il ne récupérerait pas l’usage de son bras gauche. Et même lorsqu’il a su qu’il ne le perdrait, son bras n’était pas en état d’assurer ces petits gestes du quotidien. La rééducation a pris du temps.

Toujours avec sa main droite, il ouvre le paquet de madeleines. Il les pose sur la table pour récupérer le plastique d’emballage et s’improviser un cendrier.

— Jason Hawke. 25 décembre ‘95. T’as déjà le numéro. Pas d’adresse.  

Un mensonge éhonté dissimulé par son aplomb. Il est hors de question qu’il donne l’adresse de son appartement, qu’il implique d’une manière ou d’un autre Gil dans cette histoire ; ou même, qu’il la donne à Gallagher. L’homme ne paraît certes pas capable de débarquer chez lui en trombes comme l’autre mégère, mais Jason préfère pécher par excès de prudence. Dans le pire des cas, il pourra mentionner la Ruche, même si là encore, il tient à s’abstenir.

— Je dormais quand y eu l’incident. Il m’a réveillé, je l’ai neutralisé, le BUR a débarqué, appelé par quelqu’un d’autre, fin de l’histoire. Y a vraiment besoin d’épiloguer pendant trois heures ?  
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Ven 12 Avr 2024 - 17:12
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Si Blair est incommodé par l’odeur de la fumée, il n’en montre rien, et se contente de noter dans le dossier les informations que lui donnent Jason. 25 décembre 1995, hein. Il n’a même pas besoin de calculer pour savoir que Claire était probablement déjà au courant de sa grossesse lorsqu’il a rompu, lorsqu’il s’est échappé de son emprise. Elle devait s’être lassée de lui pour ne lui avoir rien dit, sinon elle l’aurait sûrement utilisé pour le garder sous la main encore quelques temps.

Blair se reprend lorsque le stylo entre ses mains émet un craquement. Mieux vaut éviter de trop penser, ou il risque de s’enrager tout seul. Bon sang, si Claire ressurgit dans sa vie, il lui mettra le poing dans la figure qu’elle mérite. Il expire pour chasser sa colère latente, avant de hausser les sourcils devant l’agacement de Jason.

Si son fils n’essaye pas de mettre un terme à cette audition au plus vite, il en mange sa plaque d’agents.

C’est la procédure, que l’on aime ou non. Crois-moi, on s’en passerait bien, certains jours.

Blair lui adresse un sourire, plus préoccupé qu’il ne le devrait. La façon de Jason d’ouvrir son paquet de madeleines est concernante, dans un sens, et n’aide pas à apaiser les inquiétudes de Blair à son égard. Techniquement, il y a bien des questions vis-à-vis des blessures à poser, mais il a le pressentiment que ce n’est pas le Solitaire qu’il a affronté qui lui a fait cela. Le loup-garou risque de braquer Jason, à nouveau, et cette fois il ne pourra pas le fuir pour éviter qu’il ne détruise tous ses efforts pour faire semblant d’aller bien.

La pomme ne tombe jamais bien loin de l’arbre, n’est-ce pas ?

Ton bras. C’est à cause de l’affrontement ?

Blair pointe son bras gauche de l’extrémité de son stylo, tâchant de garder un air neutre pour ne pas afficher ses réelles pensées. S’il s’écoutait, il embarquerait Jason à l’hôpital le plus proche une fois l’audition terminée, mais il ne préfère pas découvrir à quel point son fils est doué avec un couteau, ni qu’il s’attire d’autres ennuis.

Il serait stupide de penser que Jason se laisserait gentiment faire, vu les notes laissées par l’agent intervenu sur place.

Ou est-ce que tu n’as pas les moyens de payer un médecin et que c’est pour cela que tu as refusé d’être emmené à l’hôpital ?

Ce ne serait pas le premier sans-abri dans ce cas. Le Royaume-Uni n’a pas un très bon système de santé et ce sont toujours les plus fragiles qui en payent le prix. Blair espère ainsi que Jason ne lui sautera pas à la gorge pour cette question, surtout que lui-même se retient de lui proposer de l’aide.

Il pourrait payer. Il pourrait l’héberger. Mais il n’est pas stupide au point d’imaginer que Jason prenne bien ses propositions, encore moins les accepter. Plutôt crever que de prendre la main d’un géniteur qu’on ne supporte pas ; Blair ne le comprend que trop bien. Est-ce que ce môme veut bien arrêter de lui ressembler autant ?

Blair n’en aurait pas autant le cœur brisé. Si seulement Claire lui avait laissé l’enfant.

Quoi que, aurait-ce seulement suffit pour épargner Jason ? Neil et Rudy ne seraient sans doute pas d’accord. Il semble porter la poisse à ceux qui sont proches de lui ; Jason n’aurait peut-être même pas atteint sa majorité. Est-ce que finalement, Claire n’était pas un moindre mal ?

Blair a un goût aigre dans sa bouche qui ne veut pas partir.

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Ven 12 Avr 2024 - 17:46



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Peut-être que cette rencontre avec un solitaire ivre n’est pas un mal, finalement.

Jason tapote sa cigarette contre l’emballage plastique du paquet de madeleines qui lui sert de cendrier improvisé. La présence de Gallagher le force à retrouver un contrôle sur lui-même après plusieurs jours à virer à vau-l’eau. Même le mal de crâne lui vrille les tympans, il prend sur lui, s’efforce de recouvrer son impassibilité habituelle. Il n’a pas d’autres choix d’être là, le cul sur cette chaise le temps que le BUR prenne sa disposition. Ce n’est pas comme avec Riley, qui l’a vu dans des états pire encore. Il ne peut pas s’en prendre à Gallagher, l’insulter de tous les noms dans l’espoir de le faire partir parce qu’il ne supporte ni son regard ni son inquiétude. Ce n’est pas la même relation. Gallagher est un agent du BUR, un dépositaire de l’ordre. Et Riley avait beau être son supérieur hiérarchique… c’était Riley. Il a toujours vu Riley, plus que le militaire - et c’est bien le problème.

La clope entre les doigts, la main posée contre la table, Jason réprime un soupir. S’il se perd dans les méandres de sa relation avec Riley, il n’en a pas fini. C’est une boîte de Pandore qu’il refuse d’ouvrir. Il sait très bien ce qu’il se cache à l’intérieur, et à quel point il n’est pas de taille à affronter son contenu.

Il lève les yeux au ciel lorsque Gallagher lui rétorque la sacro-sainte procédure. L’espace d’un instant, Jason se revoit à l’armée, convoqué dans le bureau de Riley à cause de ses écarts. L’image ne le change guère, mais il aimerait autant s’en dispenser.

Finalement, il attrape une madeleine, autant pour s’occuper - outre la clope - que pour remplir son estomac vide. Il n’a rien mangé depuis la veille, et ne rentrera probablement chez Gil dans la foulée. Il ne crache pas sur les madeleines offertes. En plus, elles étaient emballées, alors aucun risque d’y retrouver des substances illicites.

Jason marque un temps d’arrêt à cette pensée. Dévisage Gallagher. Une pointe de honte s’immisce dans son cœur, qu’il chasse bien vite. Le parallèle est malvenu, amer. Il termine bien vite la madeleine, l’estomac noué. Un pic de douleurs dans son bras le pousse à changer de position sur sa chaise pour tenter de berner son esprit. Il croise les jambes, accuse un succès tout à fait relatif. La question suivante n’arrange rien, mais il parvient à conserver son impassibilité à toute épreuve.

— Nan. Afgha’.

Il pourrait parler de la météo qu’il adopterait le même ton détaché, ordinaire. Son regard glisse à nouveau sur le côté, toujours vers le sol. Il est assis de biais sur sa chaise, pas vraiment en face de Gallagher.

— J’ai déjà un doc’ qui me suit. Pas envie de refaire le point sur tout mon dossier avec des inconnus.

Dans les faits, Jason ne ment pas. Avoir retrouvé Gil lui évite d’interminables visites à l’hôpital où les médecins le questionnent sans cesse sur l’origine de ses blessures - des sujets sur lesquels il n’a aucune envie d’entrer dans les détails. Gil sait déjà. Il le suit depuis le début, malgré quelques pauses. Jason ne peut rêver mieux.

Il omet toutefois qu’éviter l’hôpital lui permet aussi d’esquiver les fâcheuses analyses de sang qui apporteront plus de questions qu’autre chose. Mais Gallagher n’a pas besoin de savoir. L’argument “blessures de guerre” suffit d’ordinaire à détourner les curieux.

Mais t’es pas n’importe quel curieux, pas vrai ?
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Ven 12 Avr 2024 - 21:07
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Blair se fige lorsque Jason donne l’origine de sa blessure et il s’oblige à lâcher son stylo avant de le serrer si fort qu’il en casserait. Son fils, un soldat ? Qu’a-t-il vécu, exactement ? Quelles sont les horreurs qui se cachent derrière les yeux qui le fuient, derrière ce mur que Jason maintient entre eux, sans doute dans l’illusion de se protéger ? L’agent n’est pas certain de vouloir le savoir.

Il aimerait juste dire à Jason qu’il est là s’il a besoin de quoi que ce soit, mais il sait que ce sera mal pris, que ce sera malvenu. Blair doit s’armer de patience s’il veut que Jason accepte au moins de ne plus être sur la défensive avec lui. Bon sang, il a l’impression d’être à la place de ses parents, mais eux n’ont jamais rien fait pour reprendre contact et se faire pardonner leur attitude. Pour eux, son départ était une défection, et pourquoi se seraient-ils souciés d’un louveteau qui n’était plus de leur meute ?

L’idée que Jason puisse le considérer de la même manière que Blair considère ses parents lui donne la nausée. Il soulève ses lunettes et passe ses doigts sur ses yeux, essayant de reprendre un semblant de calme, en vain. À croire que ce môme a été forgé pour sa propre destruction.

Au moins, Jason est suivi par un médecin, ou du moins est-ce qu’il affirme. Blair espère sincèrement qu’il ne s’agit pas d’un mensonge, pour la santé de son fils.

Je vois. Est-ce que tu veux appeler ce médecin ?

Blair reprend son stylo, même s’il s’attend clairement à un non. Il ne l’aurait pas donné non plus, à sa place. Bon sang, comment Payne a fait pour le gérer, lorsqu’il était encore un Solitaire ? Comment il a fait pour ne pas avoir envie de le passer par la fenêtre ? Le loup-garou en connaît un qu’il passera au grill pour espérer mieux se débrouiller avec Jason, la prochaine fois qu’ils se verront.

S’il y a une prochaine fois. Blair n’est même pas certain de le vouloir. Est-ce qu’il ne vaut mieux pas pour Jason qu’il reste absent de sa vie ? Est-ce qu’il ne vaut pas mieux pour tous les deux qu’ils restent loin de l’autre ?

Et ancien soldat, donc ? Ce qui explique comment tu as réussi à neutraliser ton agresseur.

Blair attend une confirmation avant de le noter sur le dossier, mais cela répondrait à la plupart des interrogations de l’agent qui s’est rendu sur les lieux. Ce n’est pas tous les jours qu’on voit un humain mettre à terre un surnaturel.

Tu l’avais déjà croisé ? Ou c’était la première fois ce soir ?

Le loup-garou continue alors l’audition du témoin, mais il ne peut pas ignorer les signaux d’inconfort et de douleurs que renvoie Jason, qu’il le veuille ou non. Blair tapote le bout de son stylo sur la table, alors qu’il commence à entrevoir une image de la situation. Un squat, pas d’adresse fixe, refus de l’hôpital, ancien soldat, blessure au bras… Peut-être une addiction aux opioïdes ?

Blair tente bien de museler son inquiétude, mais son petit ne l’aide absolument pas. Un soupir lui échappe finalement et il abandonne, une main passant devant son visage. Il ne peut pas faire semblant que tout va bien.

Est-ce que je peux faire quoi que ce soit pour que tu sois plus confortable et que tu ais moins mal ?

Les chances sont grandes que Jason l’envoie dans les roses, mais au moins, Blair lui aura proposé de l’aide.

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Ven 12 Avr 2024 - 22:49



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Jason ne rate pas le choc de Gallagher. Difficile de le manquer, en même temps. L’agent accuse le coup, reste sans voix un moment, agresse un pauvre stylo qui n’a rien demandé à personne. A dire vrai, Jason ne sait trop ce qui le choque autant. Qu’il ait été blessé en Afghanistan ? Qu’il ait été soldat pendant plusieurs années ? Il a mené sa vie comme il l’entendait. Il ne regrette rien. Son seul regret, c’est d’avoir été mis à pied, mais il ne le contrôle pas. En dépit de tous ses efforts, il n’a guère de pouvoir sur l’état de son corps. La rééducation n’efface pas les séquelles.

Il tire une nouvelle bouffée sur sa cigarette. Le tabac apaise ses nerfs. L’aide à se concentrer. Et dire qu’il faisait la morale à Nick à l’époque. A tous les coups, son ami lui jetterait un regard consterné, s’il était encore en vie.

Mais si Nick était encore en vie, il n’en serait peut-être pas là, pour commencer.

— Il pourra pas faire grand chose de plus.

Un soupir ponctue son refus relativement poli. Gil est médecin, pas faiseur de miracles - et Jason n’a aucune envie de recevoir un savon de sa part parce qu’il a forcé sur son bras. Pour maîtriser ce solitaire, les réflexes ne se sont pas souciés de son état physique ; l’instinct a pris le dessus pour assurer sa survie. Il s’étonne déjà de ne pas avoir tiré alors que sa main droite a attrapé son pistolet dès son réveil. Dans d’autres circonstances, cette hésitation aurait pu lui coûter la vie. Ou pire.

Mais il n’est plus dans les montagnes afghanes. Il est à Londres, entouré de civils. S’il avait tiré, il aurait tué un solitaire un peu trop ivre pour son propre bien. Pas un taliban coupable d’exactions toutes plus atroces les unes que les autres.

— Lieutenant Hawke, des Marines. J’ai servi pendant sept ans.

Avant d’être mis à pied pour inaptitude. D’être remercié pour services rendus sans plus de regards, et de se retrouver à la rue sans savoir quoi faire de sa vie. Des détails que Gallagher n’a pas besoin de savoir, alors Jason n’épilogue pas. Si la question se pose, il prétextera un déménagement aux États-Unis, une envie de changer de décor. Rien de plus. Il ne détaille déjà pas avec Riley ou avec Gil, alors avec un presque inconnu qui s’arroge l’identité de père biologique ? Ce n’est pas près d’arriver.

Il finit par hausser les épaules. Encore une taffe sur sa clope.

— Jamais vu. Première fois que je mettais les pieds dans ce squat.

Comme une règle tacite, Jason n’est jamais resté plus d’une nuit dans le même squat. L’habitude que Riley le retrouve lorsqu’il reste au même endroit trop longtemps. Et pourtant, Riley n’est pas à Londres, ne sait même pas qu’il a replongé comme le dernier des idiots parce qu’il n’a pas su encaisser la réalité cruelle. Cette même réalité qui se tient en face de lui, à lui jeter des regards inquiets qu’il croit dissimuler avec ses lunettes, avec ses questions à peine discrètes.

A nouveau, il réprime un soupir.

— Qu’on finisse rapidement. Y a plus confortable qu’ici.
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❈ Ft Jason Hawke

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L'audition touche à sa fin, même si Blair en voudrait autrement pour tenter d'en savoir plus sur son fils. S'il ne connaissait pas son agresseur, il ne pourra pas vraiment lui fournir de plus amples informations. Et puis, il n'est qu'un témoin, pas un suspect. Il n'a pas à répondre des raisons pour lesquelles il se trouvait là-bas, bien que l'agent s'en doute.

Il aimerait dire que cela ne lui fait ni chaud ni froid, vraiment, qu'il ne ressent rien pour un étranger dont il partage juste le sang, mais c'est plus compliqué que ça. Il s'agit de son fils et la partie de lui qui a souffert de ses parents refuse de lâcher prise. Ce gamin est venu au monde à cause de lui et l'ignorance n'excuse pas tout. Maintenant, il ne peut pas juste l'abandonner à son sort sans un regard.

Même si Jason refuse de voir qu'il n'est pas Claire.

Merci pour ces réponses, je pense que ça suffira. Le collègue en charge de l'affaire te rappelera s'il a d'autres questions.

Blair sort simplement une feuille du dossier et la tend à Jason, ainsi que son stylo.

J'ai seulement besoin que tu signes cette déclaration sur l'honneur, et tu es libre de partir.

Le loup-garou aimerait pouvoir le retenir plus longtemps, tout comme il a peur des blessures que Jason pourrait rouvrir ; il a l'impression que quelque chose cloche à l'idée qu'il parte comme ça, et que Blair ne le revoit peut-être plus jamais sans avoir pu mettre les choses au point avec lui.

Il reste son fils, peu importe que Jason le déteste. Il a les mêmes droits que Moira.

Un soupir lui échappe et, alors que Jason lui rend déclaration et stylo, il sort son bloc notes de sa poches et en déchire une feuille pour noter ses coordonnées et son adresse, avant de la faire glisser sur la table en direction de son fils.

Si tu as besoin de quoi que ce soit, n'hésite pas. Ma porte te sera toujours ouverte, sans conditions.

Blair commence à savoir comment Jason fonctionne et il lève la main pour signaler qu'il n'a pas fini de parler et qu'il aimerait aller au bout de sa phrase avant que le jeune homme réagisse. Il aura tout le temps de lui crier dessus ensuite si cela lui fait du bien. Vu la soirée qu'il a passé, cela ne serait pas incohérent.

Je sais. Je ne suis pas ton père, juste ton géniteur, et rien ne réparera 27 ans d'absence, même si je n'en savais rien. Mais je ne fais pas de différence entre mes enfants.

Le loup-garou expire doucement. Jusqu'à ce qu'il rencontre Jason, il se demandait comment faire pour que ce fils dont lui avait parlé Claire ne soit pas lésé par son ignorance. Au moins, avec un nom, il a pu l'inclure dans son testament, et mettre sur une assurance-vie l'argent qu'il avait mis de côté pour Neil. Son fils cadet aurait été encore en vie que Blair se serait débrouillé autrement, mais il sait que Rudy aurait été d'accord. Autant que cet argent serve à quelqu'un.

Sorcha l'a aidé à faire les démarches. Il n'aurait pas réussi à les faire seul, même si cela l'a obligé à cracher le morceau sur son état. Pas la meilleure discussion de sa vie, mais sa jumelle le comprend mieux que personne. Elle lui a très clairement fait comprendre qu'à la moindre connerie de sa part ou si Moira pâtit de la situation trop longtemps à son goût, elle s'installe chez lui pour l'empêcher de partir à vau l'eau.

Il est probable que la patience de Sorcha s'évapore plus rapidement qu'une glace en plein été.

J'ai ouvert une assurance-vie dont tu es le bénéficaire, du même montant que pour ma fille. Si tu le souhaites, je peux faire les démarches pour que tu y aies accès directement. Tu peux en faire ce que tu veux de cet argent, tu pourras même le donner si tu ne veux rien de ma part.

... Est-ce qu'il le prévient que sa tante Sorcha a aussi participé dans le cas où Jason souhaite récupérer l'argent maintenant ? Naaan, il lui laissera le plaisir de la découverte. Blair et Rudy n'auraient clairement pas pu mettre autant d'argent de côté ; le fait que sa jumelle ne veuille pas d'enfants a joué dans la balance, comme l'expérience d'avoir un frangin sans le sous lorsqu'il a quitté ses parents.

Sorcha ne souhaitait pas que ses neveu et nièce se retrouvent sans ressources s'ils venaient à être en désaccord avec leurs parents, et Blair ne pouvait qu'être d'accord.

Je ne commettrai pas les mêmes erreurs que mes parents. Je me fiche que tu me détestes, que tu ne veuilles pas de moi, tu n'as pas à être lésé par les circonstances ou par tes choix. Tu ne me dois rien en échange. Cela aurait dû te revenir bien plus tôt.

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Sam 13 Avr 2024 - 17:25



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◈ ◈ ◈

Par chance, Gallagher ne rétorque rien. Au contraire, il offre une porte de sortie tant attendue pour Jason. La fin de cet interrogatoire de malheur, la possibilité d’enfin quitter les locaux du BUR pour retrouver la fraîcheur de l’extérieur. Dès qu’il en aura l’occasion, il filera sans demander son reste, cherchera un endroit où se poser pour le restant de la nuit. Un autre squat, peut-être, ou alors un fast-food aux horaires nocturnes ? Manger autre chose qu’une madeleine ne lui fera pas mal de mal, et il a de l’argent sur lui. Un burger lui rappellera les virées en centre-ville avec ses camarades de section pendant ses classes, lors de leurs rares permissions.

Et peut-être qu’après, il retournera à l’appartement. Affronter Gil sur son absence de ces derniers jours ne lui fait aucunement envie, mais il ne compte pas non plus disparaître dans la nature. Il ne tient pas non plus à finir ses jours dans un squat miteux, vaincu par ses démons sans autre espoir. Si jamais Riley décide de lui rendre visite à Londres, il n’arrivera pas à le regarder en face - et il n’a aucune envie d’affronter son regard aussi soucieux que déçu.

Jason relit la déclaration, puis la signe sans rien ajouter. Il n’a qu’une envie, quitter les lieux au plus vite. Il a su conserver son calme depuis qu’un agent l’a jeté là, mais il a horreur de rester enfermé entre quatre pièces sans avoir le moindre contrôle. Sans l’autorisation du BUR, même s’il n’est qu’un témoin, il n’a pas le droit de partir, et ce simple fait l’horripile. Une chance qu’il nourrisse nombre de griefs contre Gallagher, que son bras lui fasse un mal de chien également ; c’est tout autant de distractions pour l’empêcher d’accorder de l’attention à ses peurs profondes.

Toutefois, même avec la fin de l’audition, Gallagher ne paraît pas en avoir fini avec lui. Jason arque un sourcil circonspect face à la feuille glissée en sa direction, et une réplique cynique s’apprête à fuser aussi sec. Seul le geste de Gallagher la retient, et Jason accepte de le laisser parler. Pour autant, tout une partie de lui se place sur la défensive, tandis que la fin de sa clope lui permet de conserver son sang-froid comme son masque impassible.

Et Gallagher lui ôte les mots de la bouche, ou presque. Il devine le reproche que Jason comptait lâcher, et enquille sur la suite sans temps mort. Sans le ménager également.

Jason écrase sa clope d’un geste sec contre le plastique d’emballage. Une assurance-vie. De l’argent dormant à son nom, quelque part, soi-disant sans la moindre condition. Une décision qui se veut bienveillante, comme un père qui veille sur ses enfants, sur n’importe quel de ses enfants. Autant dire que Jason a l’impression que Gallagher essaie de lui recracher un conte pour enfants au vocabulaire trop adulte qui rate sa cible de vente.

Pendant un moment, il ne pipe mot, les yeux rivés sur le bord de la table. La situation lui rappelle ses classes, où les autres recrues repartaient voir leur famille lors de leurs permissions. Jason n’a jamais compris leur choix. Rien ne l’attendait chez les Hawke ; sa mère lui avait bien fait savoir qu’elle ne voulait plus le voir, et son père… son père ? Il n’a jamais rien dit pour s’opposer à cette femme. Alors retourner dans le Wyoming, dans son village natal ? Quelle idée de merde.

Et la seule fois où il a suivi cette idée de merde, des années après, il en garde un souvenir cuisant.

Même avec Riley, il ne comprenait pas. Riley n’a jamais su lui expliquer non plus.

Puis il y a eu Nick. Ils sont rapidement devenus amis, dans leur promotion. Ont été assignés à la même section par la suite, déployés ensemble en Afghanistan. Un ami comme Jason n’en a jamais eu, quelqu’un sur qui il pouvait toujours compter, en toutes circonstances. Et à chaque permission, Nick retournait chez lui ; pas chez ses parents, mais chez son grand-père. Ou tout du moins, un homme âgé qu’il appelait grand-père sans avoir le moindre lien de sang avec lui.

Comme quoi, le plus important n’était pas la filiation, mais les efforts faits. Chose que Jason n’a jamais connu.

Jason lâche un long soupir, ferme les yeux un instant. Sa main droite passe dans ses cheveux. Il regrette d’avoir terminé sa clope ; la prochaine attendra d’être dehors.

Finalement, il se redresse, abandonne la chaise. Ses yeux dévient sur la feuille déchirée, sur les coordonnées et l’adresse annotées. Ça ne l’engage à rien. Même cet argent, il n’est pas obligé d’en voir la couleur. Ou s’il le récupère, il peut tout aussi bien le donner à l’association.

Il attrape la feuille, la plie d’une main et la fourre dans sa poche. Toujours le silence. L’incertitude. L’hésitation qui le prend aux tripes. Tout était plus simple en Afghanistan. Observer la situation, choisir le terrain d’affrontement, avancer. Contrôler la situation pour ne pas se laisser surprendre.

Pourquoi ne pas appliquer la même stratégie ?

Encore un soupir. Sa main droite masse sa nuque.

— Si tu m’paies à manger, j’te laisse causer. M’expliquer.

Lui expliquer qui il est vraiment. Son lien avec Claire. Pourquoi il n’a jamais été là. Ce qu’il veut désormais, même s’il affirme ne rien vouloir.

Pourquoi il persévère, tout simplement.

Comprendre au lieu de tirer dans le tas.

Comprendre pour que Gallagher ne finisse pas comme Amani Nazari, une victime collatérale.

— Mais à la première excuse, j’me casse. C’est pas ce que j’demande.  
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Sam 20 Avr 2024 - 11:45
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❈ Printemps 2024

Blair a presque l’impression d’avoir gagné au loto lorsque Jason lui laisse une chance de s’expliquer autour d’un repas. C’est loin d’être gagné, certes, mais au moins le jeune homme accepte d’entendre l’histoire derrière sa naissance. Rien de reluisant, et il est probable que la vérité fasse mal ; Blair ne compte cependant pas lui mentir.

Jason a le droit à la vérité, même dans ce qu’elle a de plus amère. Blair ne serait pas vraiment sincère, sinon. Et vu que son fils ajoute qu’il ne veut pas d’excuse, c’est sans doute la meilleure chose à faire.
D'accord. Je peux faire ça. Tu as une envie particulière, pour le repas ?

Autant lui laisser le choix de la nourriture, surtout que cela lui fait ni chaud ni froid. Il n’est même pas certain d’avoir mangé ce soir - si Payne l’apprend, il se fera tirer les oreilles comme le môme qu’il n’est plus depuis longtemps - alors il ne sera clairement pas difficile.

Blair reprend la pochette et la tapote contre la table pour réunir au mieux les documents, avant de se saisir du détecteur de fumée. S’il le laisse sur la table, nul doute qu’il se fera remonter les bretelles et il n’a pas spécialement envie d’avoir sa hiérarchie sur le dos, ni Meryl.

En tout cas, on en a terminé avec la paperasse. Je te laisse sortir en premier, je vais remettre la salle en ordre.

Une fois Jason sorti, Blair replace le détecteur de fumée, s’assure qu’il laisse la salle aussi propre qu’il l’a trouvée. Un soupir lui échappe, alors qu’il essaye de se préparer mentalement au repas, en vain. Et s’il se retrouvait à s’excuser sans le vouloir ? Et si Claire a raconté tant de choses fausses sur lui à Jason qu’il n’accepte pas de le croire ?

L’agent expire pour se calmer. Laisser son anxiété parler ne lui servira pas à grand-chose, à part le paniquer tant qu’il ne sera plus capable de penser correctement. Il sort à son tour, la pochette sous le bras ; d’un geste de la tête, il incite Jason à le suivre, et ils redescendent ainsi jusqu’à l’accueil.

Je m'occupe de finir les démarches. Tu peux m’attendre à la sortie du bâtiment.

Blair s’approche du comptoir, derrière lequel un de ses collègues lit tranquillement ; visiblement, il s’agit d’une nuit plutôt calme. Il pose le dossier dans la ramette des dossiers à distribuer aux agents présents demain matin, complète machinalement le papier que lui refile son collègue ; son regard se perd vers la grande porte.

La pointe d’angoisse qui lui sert le coeur ne lui est pas inconnue, mais elle n’est pas la bienvenue.

L’agent salue finalement son collègue et s’éloigne, sortant de sa poche son portefeuille pour effleurer la photo de famille qui s’y trouve à l’intérieur. Tout aurait été plus facile, si Rudy était encore là. Il y aurait eu moins à exhumer. Blair n’a pas l’intention de mentir, sur rien, et il sait déjà qu’il replantera le couteau dans des blessures dont il préférait ignorer l’existence jusque-là.

Souhaite-moi bonne chance.

Blair en a bien besoin, alors qu’il range son portefeuille et rejoint son fils dehors.

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Jeu 2 Mai 2024 - 21:15



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Observer la situation. Choisir le terrain d’affrontement. Contrôler la situation. Ne pas se faire déborder. Jason récapitule dans sa tête des stratégies militaires qu’il connaît sur le bout des doigts. Il ne les a jamais oubliées, pour les avoir trop souvent appliquées. Dans les montagnes afghanes, les talibans ont la main mise sur le territoire, et les pièges sont légions pour les soldats inattentifs. Il fallait réfléchir, analyser, anticiper. Ne jamais se laisser avoir, sous peine d’une mort le pied sur une mine - ou pire. Jason reste persuadé que partir en confettis n’est pas si atroce que ça. Douloureux, à ne pas en douter, mais expéditif. Définitif.

L’envie de reprendre une clope le démange. Ou de taper dans un sac de boxe pour décharger ses nerfs à vif, peu importe l’état de son bras. Quelque chose pour évacuer les pensées trop nombreuses qui s’accumulent dans sa tête ; quelque chose pour les faire taire.

Rester avec Gallagher l’empêchera de sombrer vers ses vieux démons ; un mal pour un bien, peut-être.

— Le McDo ira très bien.

Jason choisit au plus rapide, au plus simple aussi. De toute façon, à cette heure de la nuit, les restaurants ont pour la plupart fermé leurs portes depuis longtemps. Ne restent plus que les supérettes de quartier, les fast-foods et les bars, ce qui limite le choix. Jason ne s’en formalise pas. Tant qu’il mange et qu’il peut occuper son esprit, il ne discute pas. Et puis, un symbole purement américain est toujours efficace pour chasser les fantômes de l’Afghanistan, en particulier lorsque son bras gauche décide de jouer les martyrs.

Sans un mot de plus, il quitte la salle d’interrogatoire, pas mécontent de fuir ces quatre murs qui l’enfermaient, et il n’attend pas Blair pour rejoindre l’extérieur. L’air frais de la nuit l’assaille dès qu’il met un pied dehors, un frisson de froid le parcourt, et il attrape une nouvelle cigarette. L’attente menace de lui faire regretter son choix, alors il noie ses poumons sous le tabac tandis que son pied frotte le sol. Il aurait dû couper court à cette rencontre. Disparaître dans les rues de Londres ; fuir loin de cet homme qui tente de s’arroger une place dans sa vie.

La porte s’ouvre derrière lui ; trop tard.

Jason tire une taffe sur sa clope, jette un regard vers Gallagher, puis se met en mouvement vers le fast-food le plus proche. Il ne dit rien. Il se focalise sur sa marche, les sens aux aguets ; ses yeux furètent à chaque coin de rue, vers chaque ombre, vers chaque petit bruit qui attire son attention. La clope entre ses doigts, son autre main se cache dans la poche de son pantalon, serre son couteau suisse. Une précaution contre les ombres de la nuit ; ou peut-être celle qui lui emboîte le pas.

Devant le McDo, il écrase sa cigarette et jette son mégot dans la poubelle prévue à cet effet. Il franchit les portes. L’établissement est désert ; un vendeur s’endort à moitié derrière sa caisse. D’un seul regard, Jason repère les sorties comme les caméras de sécurité.

Et pour quoi faire ? Tu comptes faire un braquage ? Les talibans vont pas attaquer non plus.

Il réprime son soupir et s’approche de la caisse ouverte. Il se racle la gorge pour attirer l’attention du vendeur, qui sursaute et se redresse d’un bond. Le sourire gêné, honteux de s’être endormi, il débite son discours à toute vitesse. Jason l’écoute à moitié, annonce sa commande - un simple menu, rien d’exorbitant - puis se tourne vers Gallagher.

— J’t’ai dit que tu payais.

Sans un mot de plus, Jason abandonne le comptoir pour rejoindre une table de quatre, dans l’angle mort des caméras, dissimulée par un pilier, hors d’atteinte des fenêtres, et proche d’une sortie. C’est stupide, mais il n’arrive pas à faire autrement.
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