ciarán de baulny
kim dokja | omniscient reader viewpoint
222 ans
masc
il/lui
homosexuel
14/08/1803
performeur au cabaret
françaises et irlandaises
Aisée
Ruche de Lexington
Vampire
Avis sur les diurnes
étonnamment divertissants, sur le court terme.
Avis sur les griffes
collier, laisse, facile.
Avis sur les crocs
des collègues, plus qu'une famille.
Ciarán est un mauvais augure.
Il suppure dans les murs des catacombes, s'émancipe à l'angle mort des consciences et laisse sur son sillage l'empreinte indélébile d'un peut-être au bord des lèvres, à la pointe des doigts — le parjure sur la langue, murmures capiteux qui s'étiolent à la mort de la nuit.
S'il existe en son sein, il paraît parfois se languir du soleil. Le derme opalin aujourd'hui s'y brûle, mais jadis en savourait la tendre chaleur ; pourtant c'est au crépuscule qu'il s'est toujours délié les muscles, captif enchaîné à la petite vertu du XIXe siècle. Alors Ciarán se retrouve endeuillé de ce qu'il n'a jamais réellement connu, mal d'un pays apatride lorsqu'il longe les ombres d'une Londres supposément endormie.
faramineux
vorace
captivant
éthéré
Enfanté dans les entrailles d'une Paris à l'aube de l'industrialisation, fils d'une catin au renom tout à fait relatif, Ciarán est initialement élevé dans une maison close juste assez somptueuse pour attirer des clients distingués. Sa mère, une pauvresse éprise non pas d'amour mais bien d'ailleurs, se convainc que celui qui l'a engrossée viendra l'extirper du gosier sans fond du proxénétisme, et chuchote des promesses évidées à son fils.
Papa, lui, ne viendra jamais. Pourtant, Ciarán conserve son noble nom. En parallèle, un seul loisir : la musique. Le violoncelle est une arme entre ses doigts graciles.
Années infantiles émaciées par la constante nécessité de gagner son pain, esclave d'un capitalisme nouveau-né, il se plie aux coutumes et se voit persuadé qu'il y tire une force — pire, un plaisir. Couvé par une clientèle plus spécifique et éparse, il satisfait duchesses et autres nobles aux noms oubliables, jusqu'à ce que le cadre velouté de sa vie de débauche le tire dans les bras froids d'un vampire trop vite amouraché.
Ciarán est arraché à sa Paris natale, et guidé sur les terres apatrides d'une Londres sulfureuse. Jusque-là, la nature inhumaine de son amant inconventionnel lui échappe.
L'intégration dans un univers plus nocturnes encore que la maison close parisienne est aussi plus tendre. Les crocs plongés sont doux, presque patients — mais goûter à ce monde réveille son appétit, et Ciarán finit transformé, sous l'égide de la Reine de Lexington. Il rejoint docilement ses rangs et lui offre ses plus beaux morceaux, à elle et à son sauveur.
La place de Ciarán dans le cabaret est taillée du bout de son archet, et ses performances se multiplient ; il erre dans Londres assoupie et se galvanise de son air, scellé dans le temps et tapi dans ses ombres.
Les conflits ne le concernent guère. C'est un paresseux plus qu'un lâche, avide de pallier à l'ennui de l'immortalité dans les confins étiolés de la cité.