D’aucuns pourraient dire que l’expérience de sa propre mort vous change un homme, et une femme dans notre cas.

Tout juste réveillée de son sommeil après plus de 100 années avec pour dernier souvenir sa mortalité soudaine, Eleanore se lève pour découvrir un monde nouveau, aux couleurs, odeurs et mélanges bien trop brillants pour sa compréhension.
Sans mentor ou directions, elle a bien du mal à comprendre et accepter sa place ici, et se terre dans l’attente de la prochaine étape de son chemin.

Elle tente de se raccrocher à l’âme de la naïve marchande qu'elle fut autrefois dans de plus jeunes rues de Londres, marchant avec candide expression de ceux à qui l’avenir était promis. Scintillant cocktail de curiosité et sensibilité, elle était l’incarnation de ces enfants à qui l’on pardonnait chaque écart sous ou tendre sourire.

Quelle image renvoie le miroir désormais, fracturé par les années ? L’espoir de laisser une marque sur ce monde est restée, la curiosité de l'âme d'aventurière aussi. La candeur s'est muée en un soupçon de sarcasme, après tout la première arme d'un marchand est l'acier de ses paroles.
Mais la perte de l’innocence nous frappe tous un jour, et ces traits désabusés ne sont qu’un soupir à ses propres pertes en ramassant les morceaux fracturés de celle qui fut un jour Eleanore Aslainding.

Née autour de 1840 dans le comté d’Aberdeenshire, Eleanore développe son amour pour l’exploration et le commerce durant ses jeunes années au côté de son père, au nord de l’Écosse.


Suivant la tragique perte de sa mère avant son vingtième été, ils emménagent par la suite dans les alentours de Nothing Hill, et découvrent l'effervescence  du Londres Victorien.

Émerveillée par ce changement et suivant ces nouvelles promesses d’écrire son nom et ses mémoires pour les femmes lui succédant, ses sourires ingénus et son sens du marchandage lui permettrons de gravir quelques petits échelons de la société Londonienne et ouvrir les portes des belles réceptions de la cité.

Une figure maternelle eu conseillé à son égard les préceptes courants de la prudence, mais ceux-ci avaient malheureusement été oubliés depuis des années, et une suite de terribles décisions plaça Eleanore sur le chemin d’une noble Vampire de ces temps, ouvrant son regard sur les réalités cachés de ce monde et du surnaturel.

Bien trop curieuse pour ne pas suivre cette nouvelle voie déroulée sous ses pieds, elle finit par partager une étrange fascination pour ce monde et cette Vampire, et acéra sa compréhension des méandres de la politique de cette époque au détour de marchandages et de thés mondains, protégée des affres extérieurs derrière les draperies de ces palaces.
Elle finira par céder aux charmes de cette dernière quelques mois plus tard, et abandonnera non sans quelques craintes et regrets sa condition de mortelle pour la promesse de connaissance et ses attentes une vie meilleure.

Mais toute belle aventure se doit de se distinguer par une fin à mesure, et celle de cette jeune marchande un peu trop candide prit fin lors d’une nuit sans lune de l’hiver 1863, avec seul une trop brêve entrevue de la vie vampire. Malchance, subtile poussée du destin, peu d’importance et pas grand-monde pour s’en soucier. Une seule balle se logea dans la poitrine d’Eleanore, ne laissant comme témoignage de la grandeur de ses rêves une rivière pourpre avalée par la tempête.


Cependant, il semble que la main du destin n’ai pas encore finit de tirailler cette jeune âme, et elle lorsqu’elle se réveille dans une chambre d’hôpital après ce qu’il semble être un fort long sommeil en ouvrant les yeux sur un Londres bien différent, son humanité est désormais un souvenir appartenant au passé, et la Faim ravage son cœur.