Az est un personnage curieux ; dans sa singularité, il marche sur le fil tyrannique du funambule sans pour autant perdre l'équilibre. Le vide l'attire, murmure et susurre à ses oreilles des mots doux dont il ne sait faire abstraction - sonorité perpétuelle qui l'amène à faire tous les choix dangereux. Et l'homme aime certainement ça, accroc aux risques et à l'adrénaline. Mais le seul moyen d'en ressortir gagnant, d'être certain que la chute ne mènera pas à sa mort, c'est d'en apprendre par cœur les règles et subtilités. Az excelle dans la délicate balance de jouer sur le fil.

Les lois sont pour ceux qui ont besoin d'être guidés ; lui, il se permet de passer outre quand il le peut, de flirter avec les non-dits et les zones d'obscurités limitrophes. Taquin, joueur et provocateur, il use de toutes armes à sa disposition pour anticiper et précipiter les autres dans ses pièges. Vous n'aviez qu'à être plus prudents.

Pour autant, il dispose d'un côté plus doux, plus apprivoisé avec les personnes qu'il estime. Ceux-là, ils ont gagnés son respect, son admiration. Alors Az les protège tant que possible, joue dans leur ombre pour dissuader les autres prédateurs. Il n'est qu'humain, peut-être faible ou peut-être pas ; l'imprévisibilité est son domaine, et si vous en foulez le sol, il est de mise de rester sur vos gardes - ou succombez à ses charmes et ses flatteries, se perdre dans sa tendre étreinte en espérant qu'elle n'en soit pas mortelle.

C'est le carnaval festif de la Nouvelle-Orléans qui le voit naître ; petite chose pleureuse au milieu du fouillis chaotique d'ébriété et d'embrassades sensuelles. Il s'appelle Azriel, petit ange perdu, petit ange de mort - et ce nom le poursuivra, le tourmentera au point de le haïr. C'est l'héritage d'un grand-parent inconnu qu'il ne connaîtra jamais, d'un père désabusé qui a trouvé refuge chez une femme faible. Ses armes, il les faits dans la rue, dans les échos lointain du crimes qui subsistent dans l'ombre de la joie. Sans père ni mère pour veiller à son éducation, Az a dû apprendre très tôt à être malin - toujours le plus malin, car tomber sur plus fort que soi c'est mourir.

Parce qu'il faut bien apprendre les règles pour mieux les contourner ; Az flirte avec dans une délicatesse subtile, maître de la provocation et d'agacements légitimes qui le font sourire. Il joue avec ce qu'il a ; et ce qu'il a, c'est son corps - yeux envoûtants d'un violet presque magique - ce sont ses mots - langue vivace et dextre tant dans ses murmures que dans ses gestes - c'est l'amusement de la faiblesse d'esprit des autres - vous vous laissez faire, vous vous laissez manipuler bande d'idiots. C'est comme ça qu'il grandit, seul et désespérément à la recherche de quelque chose qui complètera son mental brisé brisé brisé brisé. Le risque ne suffit pas, l'opportunité non plus, il est seul désespéré désemparé que faire dans ce monde où aller à quoi bon et s'il perd et s'il gagne et si et si et si

Il joue sa vie un moment dans les casinos, dans les parties de poker ; il fait fortune et dépense l'entièreté en une nuit, recommence et recommence, puis se met à perdre parce que c'est plus excitant d'avoir des gens à ses trousses, de devoir les surpasser et les devancer, d'être plus intelligent.
Mais ça ne suffit pas, jamais.

Alors Az joue sa vie sur un lancer de dé, choisit une destination sur le roulement de l'objet et atterrit à Londres. Quel terrain de jeu formidable. C'est une aire encore vide, avec un potentiel certain dès lors qu'on regarde le surnaturel. Certainement, ce n'est pas un aspect auquel il a accordé beaucoup d'importance jusque là ; mais ici, ici et maintenant c'est la partie la plus amusante qui lui est offerte. Ses yeux se réveillent, vibrent d'un éclat nouveau et jouissif. Il rejoint le BUR, décide que c'est le meilleur emplacement pour jouer ses cartes, pour être à la fois la loi et la mépriser, pour donner offres et contre-offres et préparer le plus grand chaos que Londres ait jamais connu.
Ne soyez pas naïfs.

Et là, surprise. Voilà qu'il reste, s'attache à quelqu'un qui n'aurait dû être qu'un simple coup d'un soir, un petit bout de femme qui lui tient tête et avec lequel il s'amuse, elle l'amuse ; provocations mêlant flatteries - ou flatteries mêlant sensualité. Jusqu'où tiendra-t-elle ? Va-t-il la briser ou bien va-t-elle le déchirer ? ne mérite pas, ne veut pas qu'elle voit ça