Depuis plusieurs siècles maintenant, l'existence des surnaturels a été révélée au grand public. Aujourd'hui, en Grande-Bretagne, ils cohabitent avec les humains dans la vie de tous les jours. Des lois et des organismes, ont été créés pour préserver cette paix parfois bousculée par quelques agitateurs. Les Loups-garous et les Vampires, vivant chacun dans leur communauté respective, s'avèrent moins effrayants que ce que l'on peut lire dans les légendes. Mais quelque chose se trame... Un secret tombé dans l'oubli est sur le point d'être découvert.
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Not so close. ∆ ft. Apolline de Chalons
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Mer 28 Fév 2024 - 16:06
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Le service vient de boucler une affaire épineuse, elle avait tenue éveillée jusque tard plusieurs d’entre vous. La proposition ne manque pas de tomber, une invitation à sortir le soir même, à Chinatown. Si à l’accoutumée, tu ne refuses jamais une sollicitation de cet ordre, exceptée faite d’impondérables de la ruche ou bien de rendez-vous de longue date. Tu es plus réservé cette fois-ci. En effet, tu n’auras pas loupé qu’un de tes collègues a interpellé précisément : La Apolline de Chalons, une ancienne du BUR qui se paie une sacrée réputation. Problème, si tu restes admiratif de son parcours ? Les crocs qu’elle se trimballe, c’est même pire que ça, c’est une déviante.

Tu n’as rien de plus contre cette catégorie de pairs, plus que contre ton espèce en général. Pourtant, voir quelqu’un d’autre que toi, pouvoir se permettre de ne rejoindre aucune ruche, sans que ça ne l’encombre dans sa prise de fonction au bureau, ça t’irrite. Après tout, c’est aussi en suivant les conseils de ton agent de probation que tu auras rejoint Redcastle, pour y vivre un petit supplice, huit ans durant. Désagréments qui découlent directement de tes choix et de tes préférences, mais ça ne t’empêches pas, d’au moins un peu, l’envier. Des états de service exemplaire, un passé que tu t’imagines troublé par la guerre, une attitude détachée.

Elle représente, peut-être bien, tout ce à quoi tu aurais voulu aspirer, si tu n’avais pas sombré en cours de route. Les échos à tes espoirs déçus sont trop nombreux pour toi, qu’ils te fileraient presque le mal de crâne. Pris en otage par les autres agents, obligé par un ancien pari que tu avais perdu, tu te retrouves traîné jusqu’au cœur de la petite cité chinoise de Londres. Tu risques encore d’essayer de grignoter de la nourriture humaine, persuadé de savoir retrouver, malgré le goût persistant de déjections, les saveurs d’antan que tu appréciais tant. Peut-être même de trinquer avec tes amis humains, te gaussant de ta haute tolérance à l’alcool, pour un vampire.

Tu allumes ta première cigarette de la journée, alors que la petite troupe délibère devant une cahute ouverte à cette heure avancée de la nuit. Tu jettes un regard autour de toi, seule, non loin, Apolline. Un rictus déforme ton visage et tu tires plus fort sur la petite blonde entre tes lèvres. Levant les yeux au ciel, tu décrètes que ça n’est pas ainsi que l’on traite une légende, alors, bon gré mal gré, tu te rapproches d’elle. Maintenant, à deux pas de la déviante, tu l’interpelles, si tu gardes les bonnes distances, peut-être qu’elle n’est pas si dangereuse que ça. « J’croyais que c’était pas ton truc, ce genre de soirée.. Tu t’es fait happé par le mouvement, finalement ? »

La question se veut prononcée sur un ton assez neutre, plutôt curieux sur le pourquoi du comment, sans animosité. Tu laisses s’échapper la fumée de ta bouche entrouverte, cigarette toujours aux coins des lèvres.
Profession : Inspectrice du BUR
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Jeu 29 Fév 2024 - 10:47



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Chinatown ◈ Hiver 2023 ◈ Ft. Meryl Streeb
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Evrard m’a abandonnée sur le côté pour jouer des coudes avec les collègues dans l’espoir de lire la carte du restaurant - ou est-ce un bar ? - encore ouvert. Abandonner est peut-être un bien grand mot, cela dit. Il compte prendre en photo la carte pour me la montrer ensuite ; il sait qu’avec ma canne, me frayer un chemin dans la foule s’avère plus compliqué pour moi que pour lui. J’ai beau être solide sur mes appuis, autant ne pas forcer inutilement pour être parée à toute éventualité. Ménager mes forces, veiller au grain ; je sais qu’Evrard partage ces mêmes habitudes que moi.

Pourtant, en dépit de nos habitudes un peu ‟sinistres” au goût de certains, la soirée s’annonce à la fête, et un fin sourire égaie mon visage. Mes collègues chahutent dans la bonne humeur devant l’établissement, en quête du meilleur endroit pour célébrer notre enquête rondement menée en dépit des embûches dressées sur notre chemin. L’affaire n’a pas été de tout repos, et je ne compte plus mes nuits blanches passées sur le dossier avec Evrard qui somnolait la tête contre son bureau, vaincu par la fatigue. Pour un peu, je me croirai presque revenue auprès de mes camarades du Secret du Roi, lors des bals donnés par la Cour. A chaque fois, une toute autre raison était donnée, mais nos invitations suggéraient à chaque fois une récompense bien méritée pour notre travail bien ficelé.

Mais entre l’ambiance de la Cour, et celle bon enfant du BUR, il y a un monde - et plusieurs siècles.

Une odeur de nouilles sautées au gingembre et à la sauce soja titille mes narines, et j’ai presque envie d’abandonner tout le monde pour rejoindre l’auvent du restaurant à deux pas qui proposent la vente de nouilles à emporter. Je ne peux pas en manger sans me rendre malade, et de toute façon, je n’en ressens pas l’envie, mais je ne refuserais pas cette barquette odorante pour en profiter un peu. Evrard ne s’offusquera pas non plus ; il aime bien manger des nouilles sautées, tant qu’elles ne contiennent pas de poivrons. Et de toute façon, il a depuis longtemps l’habitude de mes lubies olfactives en matière de nourriture.

Une voix masculine me tire de mon appréciation de cette douce odeur de nouilles sautées - avec de la coriandre, à présent - et je me tourne vers mon collègue. Un camarade vampire, plutôt - Meryl, si je me rappelle bien. Je n’ai guère eu l’occasion de travailler avec lui jusqu’à présent, malgré les décennies passées dans les bureaux du BUR. Il faut dire aussi que je renonce très difficilement à l’équipe que je forme avec Evrard. Une confiance comme la nôtre ne se forge que dans les flammes de la guerre.

— Un pari raté avec Evrard.

D’un signe de tête, je désigne le loup-garou qui prend en photo la carte, bon gré mal gré avec la foule qui l’entoure. Puis je me tourne un peu mieux vers Meryl pour couvrir ma surdité partielle.

— Et une fois de temps en temps, pourquoi pas ? Ça me rappelle des souvenirs. Le sourire se maintient sur mes lèvres, et un léger rire accompagne mes paroles suivantes. Mais s’ils ne se décident pas rapidement, je vais finir par leur faire faux bond.

Ma canne cogne doucement contre les pavés. Ma forme physique n’a rien à envier à personne, mais les limites de mon corps se rappellent parfois trop rapidement à moi.

Après un bref instant, je formule finalement la question qui me trotte dans l’esprit depuis que Meryl m’a approchée.

— Je n’arrive pas à replacer ton accent. Tu as voyagé, non ?
(c) chandelles
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Sam 2 Mar 2024 - 14:52
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Tu poses le regard sur l’homme qu’elle désigne du menton. C’est peut-être que tu manques de considération pour tes collègues plus indirects, mais tu en sais encore moins sur lui que sur sa partenaire. Rien qu’une histoire de pari, dans ce cas, elle doit l’apprécier. Malgré ton âge, tu restes relativement jeune aux yeux de l’univers nocturne que tu as rejoint. Tu aurais tendance à visualiser les légendes comme de personnes seules, qui ne doivent leurs réussites qu’à eux-mêmes. L’influence des ‘ricains et de leurs mythes aura fini par te rentrer dans le crâne, il faut croire. Même sans avoir jamais foulé leurs terres, rien ne leur échappe sur ce globe.

Ramené à la discussion par la nouvelle intervention d’Apolline, tu rapportes tes iris sur elle, non sans imprimer d’abord le souvenir du visage d’Evrad dans ta mémoire. Tu te doutes, à l’écouter, qu’en effet, tu te trompes superbement sur son compte. Loin d’avoir tout fait seule, elle a l’air d’apprécier cette réminiscence de moments conviviaux. Du moins, c’est ce que tu en comprends, en l’entendant rire. « Mais s’ils ne se décident pas rapidement, je vais finir par leur faire faux bond. » Souple, mais pas servile. Voilà une nouvelle qualité que tu ne peux qu’aimer. Suivre le mouvement, si cela n’entre pas en opposition à son propre tumulte, le quitter quand cela, inévitablement, finirait par arriver.

Les propos, glissés entre les lignes, de ton aînée résonnent en toi. Peut-être y accordes-tu plus d’importance que tu ne le devrais. C’est bien malgré toi, tu ressens une profonde déférence à son égard. De pourquoi, tu cherches à faire de ses mots banals une leçon de sagesse, dont tu manques éperdument. Tu appuies la phrase d’un grommellement approbateur. Finalement, c’est la rythmique de sa canne contre le pavé qui capte ton attention, l’espace d’un instant, tu croyais ton pied trépigner si bien contre la dalle qu’il vibrait d’un nouveau son. Un fin sourire aux lèvres, tu te réjouis de la vague similitude de comportement. Comme si cela pouvait dire quelque chose de tes qualités.

Une dernière fois, l’ancêtre prend la parole, sans que tu n’aies moufté – fait suffisamment rare pour le souligner – à interrogative, cette fois. Elle te demande d’où vient ton accent, se questionne sur d’éventuels voyages. Ta mine se renfrogne, non-content de ne pas aimer aborder le passé, tu as moins envie encore de te livrer à celle-là dont tu sais qu’elle représente une menace pour ton équilibre actuel. En effet, si tu étais amené à la laisser juge de ton existence, tu ne saurais ignorer son avis. Ainsi contraint à mener certaines batailles internes auxquelles tu te refuses catégoriquement, tu crains la vampire en face de toi.

Peut-être ne devrais-tu pas donner tant de pouvoir à cette femme, mais on ne choisit pas ses idoles. «  Un peu.. » Tu ne regardes plus vraiment en face de toi, détourné, n’affrontant la question que de côté, tu te remémores les lieux par lesquels tu es passé. « Du Japon à Singapour. Il y a eu Hong Kong, Shanghai, puis la Russie. » Le ton que tu adoptes trahi un sentiment très partagé vis-à-vis de la terre des Tsars. Tu reprends ton récit, réalisant brusquement que tu t’appesantis en pause, juste après avoir évoqué le nœud du problème. « Après quoi, d’Europe de l’Est, en Ouest, jusqu’à finir ici, à Londres ! » Redynamiser son discours, histoire de compenser ton égarement, tu emploies une tactique vieille comme le monde.

« Mais, tu dois quand même drôlement mieux connaître l’Europe que moi, nan ? » La relancer sur elle, lui donner l’occasion de t’expliquer qui elle est, ce qu’elle a vécu, si elle le souhaite. « C’est que j’ai vachement entendu parler de toi, mine de rien et j’ai cru comprendre que tu n’es pas étrangère aux escargots ou aux grenouilles. » Tu te veux plus malicieux, taquin presque, les yeux pétillants de curiosité. Sera-t-elle malvenue ? Ça n’est pas à toi d’en décider.
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Mar 26 Mar 2024 - 12:01



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Chinatown ◈ Hiver 2023 ◈ Ft. Meryl Streeb
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A dire vrai, ma question est un peu stupide - j’en ai conscience. Difficile de faire plus étranger que les traits asiatiques de Meryl, mais je sais aussi que son physique n’affirme en rien ses origines comme ses voyages. Peut-être est-il né de parents asiatiques sur le sol britannique, et qu’il n’a jamais voyagé - ou alors un peu, pour expliquer cet accent particulier que je n’arrive pas à resituer -, ou peut-être qu’il est bel et bien né dans un pays d’Asie. Les possibilités sont nombreuses, variées, et j’ai l’habitude de ne pas sauter sur l’hypothèse qui paraît la plus évidente. Je prône la prudence, résultat d’années de service en tant qu’espionne, d’abord pour sa Majesté le Roi, au sein du Secret du Roi, puis pour l’armée, quand j'ai rejoint le Deuxième Bureau de l’État-major. Toujours vérifier la source de ses renseignements avant de les transmettre.

Et c’est cette expérience qui me permet de remarquer les petits changements d’humeur chez mon collègue. Une mine qui se renfrogne, des sourcils qui se froncent ; la question semble soudain malvenue. Mauvais souvenirs ? Volonté de préserver ses secrets ? Animosité envers moi-même que je ne saurais expliquer ? Je reste sur mes gardes, je n’insiste pas. J’ai seulement voulu faire la discussion, en attendant le retour d’Evrard - mais plus les minutes s’écoulent, et plus je songe à jeter mon dévolu sur l’auvent du restaurant voisin et ses nouilles sautées qui sentent si bon. L’association gingembre-coriandre ravit d’avance mes narines.

Sociabiliser avec mes collègues du BUR ne m’est jamais apparu comme une priorité. Un impératif. J’ai Evrard à mes côtés, et je ne demande rien de plus, personne d’autre. De toute façon, personne au sein du BUR ne saurait remplacer mon frère d’armes - à moins qu’une nouvelle guerre se déclenche et que je forge ainsi de nouvelles relations en plein conflit. Un scénario que je ne souhaite guère, alors je me résigne. Je regarde la vérité en face. La relation que j’ai avec Evrard est unique. Irremplaçable. Celles que je peux tisser avec mes collègues seront toutes différentes, c’est certain, mais je doute que l’une d’entre elles se pare de la même intensité. Peut-être aussi parce que nos regards ne sont pas les mêmes ; nous n’avons pas la même vision sur le monde, pas le même vécu qui nous a façonnés, Evrard et moi, dans les flammes de la guerre.

Ils ne connaissent pas la guerre, pour la plupart. Ce sont des enfants qui découvrent les premiers frimas de l’automne et l’appellent hiver.

Et pourtant, je ne peux m’empêcher de penser qu’il y a quelque chose de plus concernant Meryl. Peut-être est-ce son regard, ou sa mine renfrognée qui me met la puce à l’oreille ? Armand, ce grand dadet du Secret du Roi si redoutable pour tisser des hypothèses justes, appelait ça l’intuition - et il se lissait la moustache à chaque fois qu’il prononçait ces mots.

Un rire secoue ma poitrine, mais je le réprime tant bien que mal. Je le dissimule sous un sourire.

— Beau parcours ! Je ne mens pas. Je le pense ; en dépit de mon âge, je n’ai jamais eu l’occasion de me rendre en Asie. J’ignore tout de ces pays, et il me plairait de les découvrir un jour. J’ai beaucoup voyagé en Russie aussi.

Mais guère pour des raisons touristiques. Et si je m’amuse parfois à conter mes exploits en tant qu’agent travesti du Secret du Roi, je me montre bien plus modeste quant à ma participation au Deuxième Bureau de l’État-major au début du XXe siècle, ou, plus récemment, au Service extérieur de la documentation et du contre-espionnage. Certains dossiers sont toujours sont classés secret défense, et même si j’ai fait le choix de vivre à Londres, je ne compte pas trahir ma patrie natale.

— Avec un nom comme le mien, difficile de le cacher. Difficile de faire plus français, j’ai envie de dire. Un rire égaie mes paroles. Un village voisin quand j’étais petite organisait chaque année une fête de la grenouille. Le meilleur endroit pour déguster des cuisses de grenouille.

Presque trois cents ans plus tôt. Je ne saurai dire si ce village, s’il existe toujours, organise encore cette fête.

— Mais oui, on peut dire que je connais bien l’Europe. La France, bien sûr, comme le Royaume-Uni. Puis l’Allemagne, l’Italie, l’Autriche ou encore la Pologne. Toujours pour des raisons professionnelles. Et ailleurs qu’en Europe, aussi. Les États-Unis, ou encore l’Afrique du Nord, comme l’Algérie.

Pour quelqu’un qui connaît l’histoire de France, il peut être facile d’arquer un sourcil et de s’interroger. La plupart de ses destinations, en fonction de la période, n’ont jamais été destinées pour le tourisme - et je ne m’y suis jamais rendue avec cette idée en tête. Il n’y a que l’Angleterre que j’ai fini par arpenter en dehors du travail, pour me vider la tête et m’empêcher de tourner en rond.  
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Sam 6 Avr 2024 - 6:52
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Le petit jeu auquel tu te seras prêté, aura-t-il porté ses fruits ? L’Agent de Chalons retient un gloussement qui ne franchira jamais ses lèvres. Que devrais-tu en conclure ? Qu’elle aura eu du mal à ne pas rire à ta triste tentative de noyer le poisson ? Qu’il en faudra plus que ça pour tromper son flair ? Ou est-ce plus pernicieux, encore ? Aurait-elle détecté quelque chose de ton discours, malgré toi, qui la mette sur une piste ? Laquelle, dans quel but et surtout, pourquoi ?

Une chose est bien certaine, tu penses trop. Il faudra songer à se calmer. Secondement, tu sur-estimes largement l’importance que tu dois revêtir à ses yeux. Un banal agent, comme un tas d’autres à Londres. Pourquoi LA Apolline serait sur la brèche concernant ton cas, lorsque tu fais étalage d’excellents états de service ? Pourquoi diable, souhaiterait-elle fouiner sur ton passé alors que c’est presque toi qui viens de le lui livrer à peine, eut-elle esquissé une demande.

Il serait peut-être tant de s’avouer les choses, petit vampire. C’est toi qui voudrais lui causer, et pas qu’un peu. Tu veux ton avis sur tes choix, mais pas le poids moral que cela implique d’être mis en face de ses vérités, à savoir corriger ses erreurs et le cas échéant, si de la bonne volonté ne suffit pas, demande de l’aide. Et plutôt finir maton que d’avouer que tu puisses bénéficier de l’aide de qui que ce soit, pour l’instant, c’est au-dessus de tes forces.

Te voilà donc à jouer au chat et à la souris avec une sacrée de Birmanie tout à fait inconsciente de ton stratagème. Ta collègue évoque, qu’elle aussi aura connue la Russie, l’information fait se hérisser tes poils le long de ta colonne vertébrale. Se pourrait-il qu’elle sache pour tes déboires ? Il te faut vraiment apprendre à te détendre en sa présence. Tu ne te ressembles pas, c’est comme si tu avais une bonne demi-douzaine de balais solidement enfoncés dans le fondement. Au plus, tu essaies consciemment de te détendre, au moins, tu y parviens.

La situation est plutôt ridicule, même assez agaçante en réalité, heureusement, ton interlocutrice à l’amabilité de saisir la perche que tu lui as tendue, ce qui te permet de quitter les projecteurs un instant, écoutant simplement ses récits, religieusement. Elle évoque un village, tu as du mal à imaginer la créature de la nuit en pécore. Se pourrait-il que son extraction soit moins noble que son nom ne le laisse à penser ? Impossible. Ça ne devrait pas être ce qui attire ton attention, dans son discours. Tu finis par tiquer à la mention de l’Algérie, précisément.

Si tu n’es pas très versé dans l’Histoire des différents pays d’Europe, cela ne faisait pas si longtemps que le conflit s’était terminé lorsque tu avais quitté la Russie pour d’autres pays limitrophes, plus à l’ouest. À bien y réfléchir, une bonne partie des patries citées par l’agente avaient pour ton palais un goût de rance. L’origine de tragédies dont les répercussions se seront fait sentir jusque sur ton sol natal. Quelles ont pu être les fonctions de cette femme, t’es-tu seulement déjà renseigné de cela, plus concrètement que les bruits de couloir et la forte impression qu’elle te fait ?

« Pour des vacances ou pour le travail ?.. » C’est tout ce que tu trouves à répliquer, sur le coup. Les esprits s’échauffent devant l’échoppe alors que le jugement est finalement rendu. L’établissement serait digne de nos réjouissances, paraît-il ! La petite bande s’engouffre dans la salle, déjà prête à nous recevoir depuis quelques bonnes minutes. Tu lances un regard amusé à tes collègues, qui s’enquièrent de savoir si vous les suiviez toujours, ou non. « Ça t’agace pas, à toi, parfois, de les voir se régaler avec nos plats préférés ? » Alors que pour vous aujourd’hui, tout à goût de purin. Tu tires la langue et pointe la coupable du doigt, comme si ça aurait la moindre importance.

Tu amorces le mouvement de les rejoindre, non sans attarder ton regard sur ton éminente compagnie.
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Sam 6 Avr 2024 - 14:37



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Enfin nos collègues s’activent devant nous. La masse grouillante amassée devant la carte affichée à l’extérieur se meut doucement, avance petit à petit à l’intérieur. Ils ont jeté leur dévolu sur ce restaurant, et les serveurs ont vraisemblablement fini de préparer la salle pour accueillir notre groupe. C’est une chance d’ailleurs de trouver un établissement qui accueille notre groupe à cette heure tardive sans la moindre réservation. Peut-être un gage de mauvaise qualité ? Je ne me prononce pas. Armand jugeait toujours les restaurants et autres cafés à la continuité de leur affluence ; si l’établissement subissait des périodes de creux, il fronçait le nez comme les sourcils et se montrait des plus réticents.

Encore une fois, un sourire point sur mes lèvres au souvenir - et cette fois, je contiens sans peine mon rire. Je n’oublie pas mes camarades, ni toutes nos aventures ; elles me manquent, d’une certaine manière. Se faufiler au sein des cours étrangères était fascinant, grisant aussi ! Sans parler de l’anonymat que je maintenais constamment. Personne ne savait que j’étais une femme. Parfois je faisais croire que j’étais une femme, mais tout le monde pensait faire face à un homme. Beaucoup connaissaient Antonin sans même connaître Apolline.

Toutefois, je me fiche bien de la qualité gustative de l’établissement - même si je plains Evrard en cas de mauvaise surprise. Je ne compte ni manger ni boire, seulement humer les délicieuses odeurs. Et j’espère ne pas regretter l’auvent du restaurant voisin avec ses nouilles sautées. J’inspire une dernière fois pour emplir mes narines de cette odeur de coriandre et de gingembre, puis j’abandonne ma position pour suivre nos collègues. Ma canne appuie chacun de mes pas ; ma jambe souffre d’être ainsi restée debout et immobile.

Je jette toutefois un regard vers Meryl, un sourire mutin sur les lèvres.

— Ni l’un ni l’autre. Je joue sur les mots. Une habitude qui a la vie dure. Pourquoi l’abandonnerai-je ? Certains dossiers sont toujours classés secret défense. Je rendais visite à des connaissances.

Je n’étoffe pas. Même s’il m’interroge, je prendrai la tangente. Les rumeurs vont peut-être bon train concernant mes états de service antérieurs au BUR, mais je ne fournis aucune explication concrète. J’entretiens le flou. Personne n’a besoin de savoir que je suis une ancienne espionne rodée par des décennies de carrière. Je préfère garder ces informations comme des atouts ; on ne sait jamais ce qui peut nous tomber sur le coin du nez. Seul Evrard sait, et il ne trahira jamais mes secrets.

Je redresse toutefois la tête à la nouvelle question de Meryl, et je le dévisage un instant sans comprendre. Après plus de deux cents ans d’existence vampirique, la question ne m’effleure même plus. J’ai appris à vivre avec, à l’accepter. Pourquoi se formaliser de quelque chose que je ne récupérerai jamais ? A dire vrai, je m’en souciais davantage lorsque j’agissais sous couverture, et que je dissimulais ma vraie nature. Combien de fois ai-je été malade pour avoir voulu prétendre être parfaitement humaine lors d’une réception ? En revanche, l’absence de simulation pour mes symptômes m’a toujours donné des alibis solides pour fouiller en toute impunité.

Pourtant, loin des réponses tout à fait pragmatiques qui habitent mon esprit, je prône plutôt une pointe d’humour.

— La “gastronomie” anglaise est loin d’égaler celle de France, alors c’est difficile de parler de regrets. Au contraire ! C’est plutôt un soulagement de ne pas avoir à manger ; j’évite ainsi de goûter leurs abominations culinaires.

Pas très rapide avec ma canne et ma jambe engourdie, j’avance doucement pour entrer dans le restaurant. J’aperçois peu après Evrad, qui garde un œil sur moi et qui m’a gardée une place. Les dernières chaises libres sont aussi de son côté, ce qui signifie que Meryl s’installera non loin.

Un soupir m’échappe lorsque je pose mes fesses sur la chaise. Je place ma canne en appui contre la table. Je me tourne ensuite sur ma gauche, là où Evrard s’est installé, pour lui chuchoter quelques mots en français.

— On aurait dû choisir le restaurant d’à-côté, celui avec le auvent… les nouilles sautées avaient l’air délicieuses ! Avec cette fine odeur de coriandre et de gingembre, et je me demande si le cuistot n’utilise pas de la sauce soja aux champignons…

Evrard réprime son rire avec peine, puis il glisse un regard vers Meryl, un brin surpris, avant d’être alpagué par un autre collègue. Je lui fais signe que je lui expliquerai plus tard.

Alors tournée vers Meryl, je rebondis sur ses précédentes paroles.

— Tu regrettes de ne plus pouvoir manger ou boire ? Je ne te pensais pas si jeune.

D’ordinaire, ce sont les jeunes vampires qui peinent à s’habituer aux nouvelles contraintes de leur métabolisme. Avec les années, les envies typiquement humaines s’estompent - en particulier après quelques essais qui finissent le plus souvent la tête dans la cuvette des toilettes.
 
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Lun 22 Avr 2024 - 15:36
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Perdue dans ses pensées, la distance entre elle et toi te paraît infranchissable. Le poids des ans sur tes jeunes épaules te paraît, soudain, trop lourd à porter. Tu lis dans les yeux de ton aînée les rouages du temps, impartiaux, inexorables, ils découpent méthodiquement l’image de toi que tu lui tends, gauchement. Avec moins d’aise que tu ne l’aimerais, tu déglutis, sans rien ajouter à ce spectacle silencieux. Les yeux venants léchés le pavé, tu constates l’inconfort de ta semblable. La canne visée à sa main, elle chemine cahin-caha vers l’entrée.

Avant ça, elle daigne tout de même t’adresser son attention et répond vaguement à la question que tu lui avais posée, sans y mettre vraiment le cœur, cela dit. Tu ne relèveras pas cette nouvelle brume de mystère que tu lui auras fait jeter. Après tout, tu ne serais pas prêt à lui révéler la nature de tes vicissitudes. Penaud, pourtant bien innocent de tout impair, tu ne peux t’empêcher de nourrir l’impression d’avoir trop parlé. Peut-être vaudrait-il mieux garder pour ta langue, désormais.

Voilà, qu’à nouveau, le regard froid de la vampire te dissèque. L’incompréhension, seule, semble être la source de toute cette bête confusion. Plutôt qu’une réponse grandiloquente et pétrie d’expériences, elle te réserve un trait d’humour assez consensuel. Évidemment que les Anglais sont connus pour avoir colonisé la moitié du monde connu pour des épices qu’ils s’entêtent à ne pas utiliser. L’idée te fait sourire, d’un bien faible éclat. Toujours aussi lentement, Apolline se déhanche jusqu’à l’intérieur, où une place l’attendra auprès de son ombre. Comment s’appelle-t-il, déjà ?

Il te faudrait songer à trouver une place un peu plus éloignée d’elle, mais ayant attendu après chacun de ses pas, tu te retrouves à entrer le dernier dans l’échoppe et de places, il n’en reste plus qu’aux côtés de la légende du BUR. Désappointé, tu l’écoutes échanger en… Français, tu imagines, avec son très cher collègue. L’homme rit, les lèvres closent, puis s’attarde un temps sur toi, au moins aussi surpris que toi de te trouver ici. Sa dulcinée, d’un geste le rabroue, alors qu’il s’éclipse vers une autre conversation. Tu te demandes quelle est réellement la nature de leur relation…

Comme pour tout le reste, tu n’aurais sans doute pas de réponses, à quoi bon s’en soucier ? Les méandres de tes pensées te fatiguent, ce soir. Alors que, défait, tu consens à t’asseoir, là, à la droite de la gourelle. Sans crier gare, elle attaque. Ce qui te blesse le plus, ça n’est pas tout à fait qu’elle le dise, bien que le fond qu’elle puisse relever compte pour beaucoup à tes yeux. C’est davantage l’évidence absolue qui découle de ses paroles, le regard inconséquent, l’ordinaire de la situation, de son point de vue. Aucun vampire n’aurait à regretter des parts de sa vie d’avant ? Qu’est-ce que cela fait de toi, alors ?

Un mauvais vampire ? Elle est peut-être même persuadée que tu fais piètre agent, que tu n’aurais rien à faire là. Tu croules sous les sur-interprétations de sa simple remarque. Le jugement que tu entends concernant ta relative jeunesse te vexe. Pourquoi donc serais-tu jeune !? Trop jeune pour avoir eu accès à une certaine forme de sagesse, qui t’échapperait, jusqu’à présent ? C’est quoi son problème, en fait ? L’indignation se lit sur ton visage, c’est plus fort que toi. Tu n’es pas bon pour dissimuler tes ressentis de ce genre de circonstances.

Lèvres pincées, tu tâches de prendre une inspiration salvatrice, apporter à ton cerveau l’oxygène nécessaire à son bon fonctionnement, plutôt que de lui répondre du tac au tac, sous le coup d’une émotion trop intense. Calmement, tu domptes ton feu intérieur, sans l’éteindre, simplement lui concéder une place. Puis, mesurant tes propos, lui réponds lourdement. « La “jeunesse” ? C’est là votre seul diagnostic ? J’dois dire que je m’attendais à davantage, venant de vous. » Raté, tu essaies de te contenir, mais ton irritation à raison de toi. Ne sachant plus comment tu préférerais, maintenant, jouer les choses, tu lèves le bras pour arracher l’attention d’un serveur et lui commande, très impérieusement, tout un tas de plats.

Hors de question de modifier tes habitudes pour une vieille poularde qui ne sait plus ce qu’elle raconte, tu comptes te venger sur la nourriture, par dépit. Lui prouver par la même occasion que tu n'écouteras pas ses élucubrations d’un autre temps - et te rendre coupable d'âgisme par la même occasion. Satisfait des préparations qui ne devraient plus tarder à recouvrir ton coin de table, tu n’es plus certain de la pertinence de tes dires. Si tu regrettes peut-être un peu de t’être emporté et la violence de tes pensées, tu te consoles dans l’idée que tu vas peut-être enfin distinguer une saveur d’avant, cette fois-ci.

Tu t’es déjà suffisamment rendu malade, au point, en régurgitant tes tentatives de retrouver un peu de ces saveurs d’antan. C’est au moins ce dont tu te convaincs, sans grande réussite.
Profession : Inspectrice du BUR
Taille : 1m55
Age : 304 ans
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Rôle Sous-groupe : Inspectrice
Sous-groupe : BUR
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Jeu 2 Mai 2024 - 22:25



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Chinatown ◈ Hiver 2023 ◈ Ft. Meryl Streeb
◈ ◈ ◈

De toutes les réponses auxquelles j’aurais pu m’attendre, l’agressivité de Meryl n’en fait pas partie. Même Evrard se tourne un instant vers moi, le sourcil arqué, mais je lui fais signe d’un geste de la main que tout va bien. J’ai connu pire comme tournure de discussion, bien plus épineux, bien plus périlleux. Meryl n’est qu’un collègue, pas un éminent dignitaire qu’il ne faut surtout pas froisser sous peine de déclencher une guerre. Les enjeux sont moindres, presque puérils, même si j’ai bien conscience qu’une rancœur mal placée peut causer des ravages. Je n’oublie pas les pertes qui égrainent ma longue existence. Des morts suspicieuses, jamais élucidées, nées des vices de l’humain, sans qu’un enjeu à l’échelle d’un pays ne se démarque.

Mais face à Meryl, je ris doucement. Il se jette sur la nourriture, mais je ne commente pas. Il le regrettera. Il en a conscience. Au moins il a les cheveux courts ; il n’a besoin de personne pour les tenir lorsqu’il se retrouvera la tête dans la cuvette des toilettes après pareille indigestion.

— Une supposition, rien de plus. J’ai rarement vu des vampires âgés se jeter avec un tel engouement sur de la nourriture.

Ça a toujours été mon travail de tirer des conclusions à partir des apparences, ou de quelques mots. Tirer des hypothèses, imaginer les ambitions de chacun afin de cerner comment les exploiter au mieux. Un travail de longue haleine, des habitudes qui ont la vie dure. Je me retiens d’ajouter que s’il n’est pas aussi jeune que je l’ai pensé de prime abord, alors l’hypothèse suivante mentionne un traumatisme. Une transformation douloureuse, un deuil de son ancienne vie compliqué à réaliser… Quelque chose qui l’empêche de tourner la page.

— Mais c’est audacieux, de vouloir manger tout en connaissant les conséquences. Stupide, surtout, mais mon avis est tranché sur la question. J’ai depuis longtemps fait le deuil de la gastronomie, alors que je l’adorais enfant. Que serait la vie sans péril après tout ?

Le goût du risque, l’adrénaline qui en découle… ce sont des sentiments que je recherche au quotidien, mais quelque chose me dit que mon collègue ne partage guère ma vision des choses.

Lorsque les plats arrivent, je redresse la tête, à l’affût des différents choix de tous nos collègues, mais je ne tarde pas à plisser le nez. Je jette un regard dubitatif à Evrard, qui hausse les épaules. Il dévisage son assiette sans conviction. Je préférais les nouilles sautées du restaurant voisin. Ici, l’odeur n’est pas détestable, mais elle manque cruellement de saveurs.

Le léger coup de coude dans mes cotes de la part d’Evrard me fait signe de me reprendre avant d’adopter une mine de chien battue face à cette déconfiture. Je me reconcentre alors sur Meryl.

— Pas déçu par tes choix ?

Prêt à affronter la terreur qu’est ton estomac ?
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